Ferrocyanure de potassium

composé chimique

Ferrocyanure de potassium
Image illustrative de l’article Ferrocyanure de potassium
Identification
Nom UICPA hexacyanoferrate (II)
de tétrapotassium
No CAS 13943-58-3 (anhydre)
14459-95-1 (Trihydrate)
No ECHA 100.034.279
No CE 237-722-2
No E E536
Apparence solide jaune citron
Propriétés chimiques
Formule C6FeK4N6  [Isomères]
K4[Fe(CN)6]
Masse molaire[1] 368,343 ± 0,008 g/mol
C 19,56 %, Fe 15,16 %, K 42,46 %, N 22,82 %,
Propriétés physiques
fusion 70 °C
ébullition > 400 °C (décompositon)
Solubilité soluble dans l'eau
3 370 g·L-1 (20 °C)
insoluble dans l'éthanol
Masse volumique 1,85 (anhydre)
Précautions
SIMDUT[2],[3]
Ferrocyanure de potassium :

Produit non contrôlé

Ferrocyanure de tétrapotassium trihydraté :

Produit non contrôlé

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le ferrocyanure de potassium, aussi appelé hexacyanoferrate (II) de tétrapotassium ou prussiate jaune, est un sel complexe de formule K4[Fe(CN)6], généralement trihydraté. Il se présente sous la forme de cristaux jaune citron solubles dans l'eau et insolubles dans l'éthanol.

Ce composé est stable à température ambiante, mais en contact avec de l'acide, il se décompose, notamment en cyanure d'hydrogène HCN, un gaz très toxique (classement R32 de la directive 67/548/CEE). La toxicité chez le rat est faible, la dose létale (DL50) à 6 400 mg / kg. Il est toxique pour l'homme au-delà de 30 g (atteinte des reins, albuminurie)[4].

Il n'est pas décomposé en cyanure dans le corps humain mais il émet des fumées toxiques de cyanure et d'oxydes d'azote[5] lorsqu'il est chauffé jusqu'à décomposition (>400 °C[6]).

Il réagit avec les ions Fer (III) pour former un complexe insoluble bleu appelé bleu de Turnbull ou bleu de Prusse selon la réaction :

K+ + Fe3+ + [Fe(CN)6]4 - → KFe[Fe(CN)6]

Il réagit aussi avec les ions Fer (II) pour former un précipité blanc selon la réaction :

2 K+ + Fe2+ + [Fe(CN)6]4 - → K2Fe[Fe(CN)6]

Ce précipité s'oxyde à l'air pour former du bleu de Prusse.

Utilisation modifier

Histoire modifier

Historiquement, il est à l'origine de la création du diplôme national d'œnologue[9],[10] en 1955, les pouvoirs publics estimant nécessaire de former des techniciens compétents et responsables pour réaliser l'opération.

Le collage au ferrocyanure de potassium des vins présentant des sucres résiduels était pratiqué et permettait de réduire la teneur du vin en micronutriments utilisables par les levures responsables de refermentations spontanées.

Le déferrage des vins rouges par collage au ferrocyanure de potassium est interdit car il est impossible de contrôler l'absence de résidus de ferrocyanure (dissous ou en suspension) dans le vin du fait de la coloration du vin liée à la présence d'anthocyanes.

Références modifier

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. « Ferrocyanure de potassium » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  3. « Ferrocyanure de tétrapotassium trihydraté » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  4. "SAFETY DATA SHEET TETRAPOTASSIUM HEXACYANOFERRATE"
  5. "P OTASSIUM FERROCYANIDE MSDS Number: p. 5763 - Effective Date: 12/08/96". J. T. Baker Inc. Retrieved 2012-04-08.
  6. Fiche de Données de Sécurité - SAS SOFRALAB
  7. « Casse (la) accident ou maladie - Dico du vin, le dictionnaire du vin », sur dico-du-vin.com (consulté le ).
  8. Décret no 2012-655 du 4 mai 2012 relatif à l'étiquetage et à la traçabilité des produits vitivinicoles et à certaines pratiques œnologiques, (lire en ligne)
  9. Loi no 55-308 du 19 mars 1955 relative à la protection du titre d'œnologue
  10. Décret no 82-681 du 29 juillet 1982 modifiant la loi no 55-308 du 19 mars 1955 relative à la protection du titre d'œnologue.