Fernand Joseph Valnet (La Bretenière, le Neuengamme, 1945) était un résistant français et passeur vers la zone libre. Un rapport de la gendarmerie de Poligny, de septembre 1941, fait état d'environ 10 000 personnes exfiltrées dont 600 prisonniers évadés, et 60 000 lettres transportées[1]. Arrêté par la Gestapo en juillet 1944, il est déporté en août, et meurt début 1945.

Fernand Valnet
Biographie
Naissance
Décès
(à 53 ans)
Neuengamme
Nom de naissance
Fernand Joseph Valnet
Nationalité
Activité

Biographie modifier

Fernand Valnet est né le à La Bretenière (Doubs, en Bourgogne-Franche-Comté), étant marchand de fourrages de profession et ancien combattant de la Première Guerre mondiale[2],[3]. Résistant durant la Seconde Guerre mondiale[4],[5],[6],[7], il officie comme passeur le long de la frontière avec la Suisse[8],[9],[10],[11],[12],[13].

Opérant entre Vadans et Poligny, entre octobre 1940 et septembre 1941, Fernand Valnet aurait fait passer environ 10 000 personnes[14]dont 600 prisonniers évadés, et 60 000 lettres[15]. Pour passer la ligne de démarcation, il parcourait 10 à 15 km à pieds, précédés et suivis de trajets en car ou train pour faire la liaison avec les villes. Agissant quasi quotidiennement, dans les 2 sens, il encadrait des groupes de 12 à 70 personnes assisté d'un autre passeur en serre-fil[16].

Il est arrêté une première fois, le , incarcéré à la citadelle de Besançon, et condamné à trois ans de travaux forcés, mais parvient à s'échapper pour gagner Poligny[8] ; il est arrêté de nouveau, en , écope de trois années de prison, mais est rapidement libéré[8]. Après avoir été inquiété 5 fois, il abandonne l'activité de passeur pour devenir membre de l'Organisation de résistance de l'Armée (ORA)[17], sous l'égide du colonel Jean Maurin[8]. Agent de liaison pour le Doubs, il assure la transmission de messages et la collecte d'informations. Des contacts avec des groupes clandestins, seront également pris, depuis Besançon, avec des antennes jusqu'à Épinal et Nancy[8].

Il est interpellé par la Gestapo en , déporté par le convoi du de Belfort pour Neuengamme[2],[3] où il meurt début 1945[8],[18]. Sous-lieutenant FFI déclaré Mort pour la France, il reçoit la Légion d'Honneur comme Chevalier, la Croix de guerre avec palme, la Médaille de la Résistance[2], et est également inscrit sur le monument aux morts de La Bretenière et dans la crypte de Notre-Dame de la Libération[3] à Morre.

Partage des passages en zone libre avec Paul Koepfler modifier

Au cours de l'été 1940, Valnet fait la connaissance du Belfortain Paul Koepfler[19]. Il lui communique ses astuces de passeur[20]. Après avoir secondé Valnet, Koepfler créé sa propre filière, faisant passer la ligne de démarcation entre Port-Lesney et Chamblay. On lui reconnait 20 000 passages d'août 1940 à novembre 1942 (date de la suppression de la ligne de démarcation)[21]. Recruté par ailleurs comme agent de liaison de l'ORA, il se consacre alors, à plein temps, à cette activité. Le 31 mars 1943, il est abattu, à Poligny, par deux policiers allemands en civil[1].

Notes et références modifier

  1. a et b Fabrice Grenard, Le choix de la résistance: Histoires d'hommes et de femmes (1940-1944), Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-082233-2, lire en ligne)
  2. a b et c JORF n°129 du .
  3. a b et c Fernand Valnet sur MémorialGenWeb (consulté le ).
  4. Claude Ruffy, Fernand Valnet, l'irréductible - quatre années de Résistance, 17 juin 40-22 juin 44, Erti, 1995, 253 pages, (ISBN 9782903524753).
  5. Citation dans le "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. Tome 3 p 291.
  6. Forces françaises combattantes (FFC) réseau SHELBURN, déportés et internés de la résistance (DIR), forces françaises de l’intérieur (FFI), Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 583922.
  7. L'Est républicain, édition du  : « Bel hommage au résistant Fernand Valnet » (consulté le ).
  8. a b c d e et f Fabrice Grenard, Le choix de la résistance - Histoires d'hommes et de femmes (1940-1944), Presses universitaires de France, , 372 pages, (ISBN 9782130822332).
  9. Rémy, La ligne de démarcation (8), Perrin, , 384 pages, (ISBN 9782262075354).
  10. André Besson, Une poignée de braves - épisodes de la Résistance franccomtoise, 1940-1944 · Volume 1, 1965, Nouvelles Éditions jurassiennes, 196 pages, pages 61 à 67.
  11. Claude Ruffy, Résistances dans la moyenne vallée de l'Ognon, Erti, 1992, 255 pages, pages 153 à 159, (ISBN 9782903524593).
  12. Jean Vartier, Histoires secrètes de l'occupation en zone interdite - des Ardennes au Jura (1940-1944), 1972, Hachette, 312 pages, pages 182 à 191.
  13. Gilbert Jacquet, Le perroquet n'est pas monté à l'échelle, ou, 1944, des Comtois fidèles à leur devise - chronique de la Résistance armée dans les cantons de Montbenoît, Morteau, Pierrefontaine-les-Varans et Vercel, Cêtre, 1980, 205 pages, pages 62 et 71, (ISBN 9782901040132).
  14. « La résistance en Franche-Comté les actes », sur www.souvenir-francais-doubs.fr (consulté le )
  15. Limore Yagil, Désobéir - Des policiers et des gendarmes sous l'occupation 1940-1944, Nouveau Monde Édition, , 384 pages, (ISBN 9782369426561).
  16. Rapport de septembre 1941 de la gendarmerie de Poligny rapporté par François Marcot dans La Résistance dans le Jura, Éd. Cêtre, p.27 et 28.
  17. Il est recruté par Roger de Saule qui dirigera peu après l'opération Pearl Harbour.
  18. Fondation pour la mémoire de la déportation, Livre-mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution, 1940-1945 - Volume 4, Éditions Tirésias, 2004, 5540 pages.
  19. « KOEPFLER Paul, Jean - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr (consulté le )
  20. Koepkler, à qui l'on prête une activité de contrebandier avant-guerre, est doué,
  21. « Paul Koepfler : passeur et résistant », sur gregoiredetours.fr (consulté le ).

Liens externes modifier