Fernand Robert

helléniste français
Fernand Robert
Fonctions
Président
Association Guillaume-Budé
-
Président
Association pour l'encouragement des études grecques en France
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
Saint-Germain-en-Laye (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Fernand Georges RobertVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
HellénisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction

Fernand Robert, né le dans le 15e arrondissement de Paris et mort le à Saint-Germain-en-Laye, est un historien et helléniste français.

Biographie modifier

Fernand Robert est né le dans le 15e arrondissement de Paris[1], d'un père professeur d'éducation musicale[2].

Carrière modifier

Après une scolarité au lycée Henri-IV, il est élève du philosophe Alain en khâgne puis entre à l'École normale supérieure en 1927 et obtient l'agrégation de lettres en 1931. Membre de l'École française d'Athènes de 1932 à 1935, il y étudie les sites de Délos, Épidaure et Oropos[2],[3].

Il est ensuite professeur en lycée à Auch, puis maître de conférences à la faculté de lettres de Rennes en 1936. Mobilisé comme officier en 1940, il est capturé en juin 1940 et prisonnier de guerre en Allemagne jusqu'à sa libération pour raison de santé en août 1943[2],[3].

Revenu à la faculté de lettres de Rennes, il y devient professeur des universités. En 1954, il est élu professeur à la Sorbonne et y reste jusqu'à sa retraite en 1978. Il préside l'association des études grecques pendant l'année 1967 puis l'association Guillaume-Budé de 1975 à 1980[4],[5].

Fernand Robert meurt le [2] à Saint-Germain-en-Laye[1].

Travaux modifier

Fernand Robert publie en 1939 sa thèse, intitulée Thymélè, Recherches sur la signification et la destination des monuments circulaires dans l'architecture religieuse de la Grèce, mais ne peut la soutenir avant son retour de captivité[3]. Plus précisément, elle est examinée en son absence le et l'université lui décerne alors le titre de docteur. Après son retour, il obtient d'effectuer une vraie soutenance, qui a lieu le [6]. Elle porte sur plusieurs aspects de la religion et de la tragédie grecques[4] et contient notamment « une théorie reliant l'origine de la tragédie à des rituels funéraires archaïques »[7].

Dans l'ouvrage sur Homère, élaboré pendant sa captivité[6] et qu'il publie en 1950, Fernand Robert délaisse la question homérique proprement dite pour s'intéresser aux textes. Il dépeint le merveilleux, les dieux et les personnages homériques et situe la rédaction de l'Iliade et de l'Odyssée au VIIIe siècle av. J.-C.[8].

Fernand Robert est à l'origine du renouveau des études hippocratiques en France. Il consacre à Hippocrate un séminaire à la Sorbonne où se forment beaucoup d'hellénistes, publie une vingtaine d'articles autour de la figure d'Hippocrate et relance l'édition de ses œuvres[9].

Prises de positions modifier

Au début des années 1950, Fernand Robert s'oppose à la naissance de l'agrégation de lettres modernes, qu'il voit comme une création corporatiste favorable aux instituteurs et anciens professeurs du primaire supérieur[10],[11].

En 1970, en réaction à la crise de mai 1968, il publie un livre intitulé Un mandarin prend la parole, « méditation lucide d'un universitaire blessé[12] », où, à contre-courant, il prône un enseignement exigeant et la sélection des étudiants[13],[14],[7]. Bien que classé à gauche, il s'oppose aux réformes pédagogiques de l'enseignement du français de l'après mai 68[15],[16].

Ouvrages modifier

  • Épidaure, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Le Monde hellénique », , 47 p.[17],[18],[19].
  • Thymélè : Recherches sur la signification et la destination des monuments circulaires dans l'architecture religieuse de la Grèce, Paris, de Boccard, coll. « Bibliothèques de l'Ecole française d'Athènes et de Rome / Athènes » (no 147), , 458 p. (lire en ligne)[18],[19].
  • La littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je? » (no 227) (1re éd. 1946), 128 p.[20],[21],[18],[19].
  • L'humanisme : Essai de définition, Paris, Les Belles Lettres, [22],[18],[19].
  • Homère, Paris, Presses universitaires de France, , 330 p.[8],[23],[18],[19].
  • Trois sanctuaires sur le rivage : Dioscourion, Asclépiéion, Sanctuaire anonyme, Paris, E. de Boccard, coll. « Exploration archéologique de Délos faite par l'École française d'Athènes » (no 20), , 123 p. (lire en ligne)[24],[25],[18],[19].
  • Un mandarin prend la parole, Paris, Presses universitaires de France, [13],[14],[18],[19].
  • La religion grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je? » (no 1969), , 128 p.[18],[19].

Distinctions modifier

Références modifier

  1. a et b « matchID - ROBERT Fernand Georges », sur Fichier des décès (consulté le ).
  2. a b c et d Bompaire 1992, p. 117.
  3. a b et c Follet, Jouanna et Woronoff 2001, p. 2.
  4. a b et c Bompaire 1992, p. 118.
  5. Follet, Jouanna et Woronoff 2001, p. 3.
  6. a et b Laurent Broche, « « Par la faute de Philippe » et « compagnons d'armes » : enquête sur quelques antiquisants dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale », Anabases, no 4,‎ , p. 33–48 (ISSN 1774-4296, lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b « La mort de Fernand Robert », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Paul Mertens, « Fernand Robert, Homère », L'Antiquité classique, vol. 20, no 2,‎ , p. 459–462 (lire en ligne, consulté le )
  9. Jacques Jouanna, « Fernand Robert et la renaissance des études hippocratiques en France », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 1, no 2,‎ , p. 122–124 (DOI 10.3406/bude.1992.1498, lire en ligne, consulté le ).
  10. Clémence Cardon-Quint, Des lettres au français : Une discipline à l'heure de la démocratisation (1945-1981), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-6059-8, DOI 10.4000/books.pur.89022, lire en ligne), p. 105-132.
  11. Clémence Cardon-Quint, « Femmes et professeurs de français, de la Libération aux années 1980 », Revue d’histoire des sciences humaines, no 35,‎ , p. 97–133 (ISSN 1622-468X, DOI 10.4000/rhsh.4111, lire en ligne, consulté le ).
  12. Bompaire 1992, p. 119.
  13. a et b Pierre Boyancé, « « Un mandarin prend la parole » », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 29, no 4,‎ , p. 457–461 (DOI 10.3406/bude.1970.3484, lire en ligne, consulté le ).
  14. a et b Maurice Torrelli, « Fernand Robert, Un mandarin prend la parole. Paris : Presses Universitaires de France, 1970, 263 pp. », Canadian Journal of Political Science, vol. 5, no 1,‎ , p. 165–165 (ISSN 0008-4239 et 1744-9324, DOI 10.1017/S000842390002761X, lire en ligne, consulté le ).
  15. Yann Forestier, « La presse de l’après-68 face à l’évolution de l’école : du malaise à la consécration d’une lecture idéologique », Histoire@Politique, no 37,‎ (ISSN 1954-3670, DOI 10.4000/histoirepolitique.4863, lire en ligne, consulté le ).
  16. Yann Forestier, « L’écho médiatique du refus de l’école traditionnelle depuis les années 1960 », dans Julien Cahon, Youenn Michel (dir.), Refus et refusés d’école, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, coll. « Enseignement et réformes », , 204 p. (ISBN 9782706145605, lire en ligne), p. 61-75.
  17. Fernand Chapouthier, « Fernand Robert, Épidaure (dans la collection Le Monde hellénique), 1935 », Revue des études anciennes, vol. 38, no 2,‎ , p. 230 (lire en ligne, consulté le ).
  18. a b c d e f g et h Bompaire 1992, p. 120.
  19. a b c d e f g et h Bompaire 2001.
  20. Jules Labarbe, « Fernand Robert, La Littérature grecque », L'Antiquité classique, vol. 16, no 1,‎ , p. 168–169 (lire en ligne, consulté le ).
  21. Jean Audiat, « Fernand Robert, La littérature grecque (Collection Que sais-je ?, fasc. 227), 1946 », Revue des études anciennes, vol. 50, no 1,‎ , p. 142–143 (lire en ligne, consulté le ).
  22. J. M., « L'Humanisme : Essai de définition », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 1, no 2,‎ , p. 117 (DOI 10.3406/bude.1946.6663, lire en ligne, consulté le ).
  23. (en) John L. Myres, « Homeric Studies - Fernand Robert: Homère. Pp. viii + 332. Paris: Presses Universitaires de France, 1950. Paper, 700 fr. », The Classical Review, vol. 2, nos 3-4,‎ , p. 151–153 (ISSN 0009-840X et 1464-3561, DOI 10.1017/S0009840X00159177, lire en ligne, consulté le ).
  24. Fernand Mayence, « Fernand Robert, Trois sanctuaires sur le rivage : Dioscourion, Asclépiéion, Sanctuaire anonyme (Leucothion) », L'Antiquité classique, vol. 23, no 1,‎ , p. 275–276 (lire en ligne, consulté le ).
  25. (en) Hugh Plommer, « Fernand Robert: Exploration Archéologique de Délos faite par l'École Française d'Athènes: Trois Sanctuaires sur le Rivage Occidental. Pp. 123; 79 figs. Paris: de Boccard, 1952. Cloth and boards. - (2) Jean Jannoray: Fouilles de Delphes. Tome ii: Topographie et Architecture. Le Gymnase . Pp. 91; 30 plates. Paris: de Boccard, 1953. Paper. - (3) Pierre Amandry: Fouilles de Delphes. Tome ii: Topographie et Architecture. La Colonne des Naxiens et le Portique des Athéniens . Relevés et Restaurations par Y. Fomine, K. Tousloukof et R. Will. Pp. 128; 41 plates. Paris: de Boccard, 1953. Paper. », The Classical Review, vol. 5, no 2,‎ , p. 219–220 (ISSN 0009-840X et 1464-3561, DOI 10.1017/S0009840X00166740, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • « La mort de Fernand Robert », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Jacques Bompaire, « Fernand Robert (1908-1992) », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 1, no 2,‎ , p. 117–121 (lire en ligne, consulté le ).
  • Simone Follet, Jacques Jouanna et Michel Woronoff, « Hommage à Fernand Robert (1908-1992) », dans Simone Follet, Jacques Jouanna, Michel Woronoff (dir.), Dieux, héros et médecins grecs. Hommage à Fernand Robert, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, coll. « Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité » (no 790), (lire en ligne), p. 1-5.
  • Jacques Bompaire, « Bibliographie de Fernand Robert », dans Simone Follet, Jacques Jouanna, Michel Woronoff (dir.), Dieux, héros et médecins grecs. Hommage à Fernand Robert, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, coll. « Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité » (no 790), (lire en ligne), p. 6.

Liens externes modifier