Fernand Bouisson

politicien français

Fernand Bouisson
Illustration.
Fernand Bouisson.
Fonctions
Président de la Chambre des députés

(9 ans, 4 mois et 20 jours)
Législature XIIIe, XIVe et XVe
Prédécesseur Raoul Péret
Successeur Édouard Herriot
Président du Conseil des ministres français
[Note 1]
(6 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Bouisson
Législature XVe
Coalition AD-RI-RRRS-PRS-FR
Prédécesseur Pierre-Étienne Flandin
Successeur Pierre Laval
Ministre de l'Intérieur

(6 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Bouisson
Prédécesseur Marcel Régnier
Successeur Joseph Paganon
Député

(33 ans, 2 mois et 17 jours)
Élection (élection partielle)
Réélection 8 mai 1910
26 avril 1914
16 novembre 1919
11 mai 1924
22 avril 1928
1er mai 1932
3 mai 1936
Circonscription Bouches-du-Rhône
Maire de La Ciotat

(7 ans)
Biographie
Nom de naissance Fernand Émile Honoré Bouisson
Date de naissance
Lieu de naissance Constantine (Algérie)
Date de décès (à 85 ans)
Lieu de décès Antibes (France)
Nationalité Française
Parti politique Socialiste indépendant
SFIO
Républicain-socialiste
Sans étiquette

Fernand Bouisson, né le à Constantine (Algérie) et mort le à Antibes (Alpes-Maritimes), est un homme d'État français, président de la Chambre des députés de 1927 à 1936 et président du Conseil pendant quelques jours en 1935.

Biographie modifier

Au début des années 1900, Fernand Bouisson évolue en tant que joueur de la section de rugby à XV de l'Olympique de Marseille après avoir porté les couleurs du Stade français où il est deux fois champion de France (en 1894 et 1895). Le stade de l'Huveaune, ancien stade du club, portera d'ailleurs son nom[1].

Il est élu conseiller municipal, puis maire d'Aubagne en 1906[2]. Le conseil général des Bouches-du-Rhône lui ouvre ses portes en 1907 quand il devient conseiller général du canton d'Aubagne et l'élit presque aussitôt président de l'assemblée départementale.

Il devient député socialiste indépendant, puis SFIO et enfin républicain-socialiste de 1909 à 1940. Il est commissaire aux Transports maritimes et à la Marine marchande dans le cabinet de Georges Clemenceau (1918-1919).

Président de la Chambre des députés, du au , Bouisson détient le record de longévité dans cette fonction sous la IIIe République. Il y eut toutefois une courte interruption de sa présidence en juin 1935, due à son bref passage à la présidence du Conseil.

Président du Conseil du au , il réussit à réunir dans son gouvernement Pierre Laval, Édouard Herriot, Joseph Caillaux, Georges Mandel et Philippe Pétain mais la Chambre lui refusa une délégation de pouvoirs le , du fait de la présence de Joseph Caillaux dans son gouvernement. Il est ainsi le chef du gouvernement ayant occupé sa fonction le moins de temps dans l’histoire de France.

La victoire du Front populaire le prive de la présidence de la Chambre des députés. Il vote la confiance au maréchal Pétain en 1940 et abandonne la vie politique. Selon le radical-socialiste Vincent Badie, Fernand Bouisson l'aurait empêché avec l'aide des huissiers de finaliser son texte s'opposant aux pleins pouvoirs à Pétain[3].

Il préside le Conseil de l'Union interparlementaire de 1928 à 1934.

Bouisson a cherché à améliorer le travail parlementaire. Il fut l'auteur d'une proposition instaurant le vote électrique (aujourd'hui électronique).

Il est le maire de La Ciotat de 1935[4],[5] à 1942[6]. Il est aussi président du conseil d'administration du quotidien parisien L'Œuvre. Il conserve cette fonction sous l'Occupation lorsque Marcel Déat en prend la direction politique et en fait un journal collaborationniste[7]. Dans son Journal d'un républicain engagé (Fondation Varenne, 2019), le directeur de La Montagne, Alexandre Varenne, évoque à plusieurs reprises leurs rencontres[8].

Il servit de modèle au président Buitton dans les Hommes de bonne volonté de Jules Romains.

Fernand Bouisson meurt le à l'âge de 85 ans[9].

Il fut inhumé au cimetière Rabiac à Antibes[10].

Bibliographie modifier

  • Nicolas Roussellier, « Fernand Bouisson et la question de la réforme parlementaire », dans Jean Garrigues (dir.), Les Présidents de l'Assemblée nationale de 1789 à nos jours, Paris, Classiques Garnier, coll. « Rencontres » (no 157), , 344 p. (ISBN 978-2-8124-5019-8, présentation en ligne), p. 125-136.
  • Benoît Yvert (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
  • « Fernand Bouisson », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les dates de fin de gouvernement indiquées sur le Wikipédia en anglais peuvent être fausses (sur certaines pages). Elles correspondent à chaque fois à la passation des pouvoirs entre l'ancien président du Conseil, démissionnaire mais expédiant les affaires courantes, et le nouveau président du Conseil venant d'être nommé.

Références modifier

  1. Alain Pécheral, La Grande Histoire de l'OM, Éditions L'Équipe, , p. 124.
  2. [1]
  3. « Assemblée nationale - Commémoration du vote des Quatre-vingts - 10 juillet 2010 », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  4. [2]
  5. [3]
  6. [4]
  7. DUBASQUE, François, Chapitre 11. Les derniers combats d’un homme politique dépassé ? In: Jean Hennessy (1874-1944): Argent et réseaux au service d'une nouvelle république, Presses universitaires de Rennes, 2008 (Lire en ligne)
  8. Alexandre Varenne, Journal d'un républicain engagé, Paris, Fondation Varenne, , 908 p. (ISBN 978-2-916606-83-5), pp. 711, 748, 767
  9. M. Fe« rnand Bouisson est mort », Le Monde, .
  10. Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Cherche Midi, 2011, p. 19.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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