La famille de Cordon est une ancienne famille noble savoyarde, d'origine chevaleresque dont le berceau est Cordon dans le Bugey et dont la filiation est établie depuis le XIIIe siècle. Le généalogiste Samuel Guichenon (XVIIe siècle) dit d'elle qu'elle a « tenu rang parmi les plus anciennes et les plus illustres du Bugey ».

Famille de Cordon
Image illustrative de l’article Famille de Cordon
Armes de la famille.

Blasonnement Écartelé d'argent et de gueules.
Devise Omnia sponte ou Tout sans contrainte.
Branches Cordon de La Balme
Cordon de Veyrin
Période XIIIe – XXIe siècles
Pays ou province d’origine Bugey
Allégeance Maison de Savoie
Fiefs tenus Cordon, Croset, Evieu, La Balme, Les Marches, Morestel, Passin, Pluvy, Saint-Denis, Veyrin
Demeures Château de la Barre
Maison forte de Choisel
Château de Cordon
Château de La Mar
Château de Saint-Denis-en-Bugey
Château de Bourron
Preuves de noblesse
Autres ANF-1963

Famille vassale des comtes de Savoie, elle est admise aux Honneurs de la Cour de France[1].

La descendance actuelle de cette famille est issue de Georges de Cordon seigneur des Marches dont le fils Benoît de Cordon, co-seigneur des Marches est légitimé en 1558[2]. Elle fait partie des familles subsistantes de la noblesse française, ses descendants sont toujours présents en Savoie. Elle est adhérente à l'ANF, depuis 1963[3].

Histoire modifier

Le berceau de cette famille semble très probablement la seigneurie de Cordon, qui se situe sur la rive droite du Rhône, dans la région du Bugey[4]. Suivant Guichenon, le château de Cordon « aurait été donné par l'empereur Henri IV au comte Amédée II de Savoie »[5][réf. à confirmer]. Paul Guillemot, dans sa Monographie historique du Bugey (1847), indique que « la seigneurie de Cordon, après avoir été donnée en apanage à des princes et à des princesses de Savoie, fut inféodée à la famille du nom de Cordon, vers le milieu du XIVe siècle, les sous-fiefs d'Evieu, de Pluvy, de Vérin et du Crozet en dépendaient »[6].

« L'un des plus anciens mandements du Bugey est celui de Cordon qui autrefois faisait partie de la seigneurie de Bugey lors que l'Empereur Henri en l'an 1137 en fit investiture à Amé II du nom, comte de Maurienne. La première aliénation qui s'en fit fut par l'apanage de Louys de Savoye II du nom Baron de Vaud auquel on bailla les mandements de Cordon et de Pierre Chastel avec le Valromey. Mais Jean de Savoye aussi Seigneur de Vaud, de Bugey et de Valromey, mary de Marguerite de Chalon, laissa les Seigneuries, châteaux et mandements de Cordon de Pierre Chastel et de Virieu le Grand à sa dite femme pour ses droits lesquelles terres elle remit auprès du Comte Verd en l'an 1366. Par ce moyen Cordon et son mandement retournerait au pouvoir des comtes de Savoye, de qui ceux de la Maison de Cordon en Bugey, gentils hommes très anciens en eurent inféodation en toute justice, haute moyenne et basse. Mais toute cette belle terre ayant été confisquée par Amé VIII duc de Savoye sur Aynard de Cordon, Chevalier Seigneur dudit lieu. Ainsi la Maison de Cordon fut longtemps privée de la justice entière de ce mandement n'ayant pu recouvrer que celle de quelques terres particulières ou dépendantes dont il y eut nouvelle inféodation. Enfin Claude de Cordon Escuyer, Conseiller et Maître d'Hôtel de Charles Duc de Savoye, eut de ce Prince pour reconnaissance de ses services la justice haute moyenne et basse, tant au château de Cordon que dans tout son mandement (Titre au château d'Evieu). En conséquence de quoi par lettres datées à Chambéry le , le Prince lui permit de faire dresser des fourches patibulaires à trois piliers pour l'exercice de ladite justice. Depuis ce temps là, ceux de la Maison de Cordon qui sont les seigneurs d'Evieu et de Pluvy, ont toujours joui de ladite Seigneurie de Cordon de père à fils. »

— Samuel Guichenon, (1650)[7]

La première généalogie publiée de la famille de Cordon est dû aux travaux du généalogiste Samuel Guichenon. Il débute la présentation de cette famille, dans son Histoire de Bresse et de Bugey (1650), par ces mots : « Cette famille est de la bonne marque, et doit tenir rang parmi les plus anciennes et les plus illustres du Bugey »[8]. L'auteur du XVIIe siècle présente une filiation depuis les débuts du XIIIe siècle ainsi que différents titres. Cependant, le généalogiste Amédée de Foras, dans son Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie (1878), indique avoir « trouvé fort peu de titres sur cette famille et je n'ai pu contrôler l'exactitude de Guichenon »[9].

L'histoire et la filiation de la famille de Cordon débute avec le chevalier Josselin de Cordon, seigneur de Cordon, vivant en 1200[5][réf. à confirmer]. Celui-ci eut trois fils : Guy, Josselin II et Guillaume de Cordon. Un Bernard de Cordon vivait en 1182[5].

Selon une vieille généalogie de la Maison de Cordon, Guillaume de Cordon, seigneur de Cordon et d'Evieu, et sa femme Marie de Miribel donnèrent naissance à Marie de Cordon qui épousa François Alleman seigneur de Laval d'où sortit Hélène Alleman de Laval mère de l'illustre chevalier Bayard[10][réf. incomplète].

Héraldique modifier

Les armes de la famille de Cordon se blasonnent ainsi :

Écartelé d'argent et de gueules[9],[4].

Cimier : un lion coupé d'argent et de gueules, selon Guichenon[9],[4]

Support : deux lions de même, selon Guichenon[9],[4]

Devise : Omnia sponte ou Tout sans contrainte[9],[4]

Branches
  • Cordon de La Balme, éteinte en 1839 ;
  • Cordon de Veyrin.

Généalogie modifier

  • Josselin de Cordon (vivant en 1200)[5]
    • Guy de Cordon, chevalier.
    • Josselin II de Cordon, chevalier. Celui-ci, en l'an 1233 en considération de Guillaume de Cordon (son frère), donna au chapitre de Belley son passage au pont de Cordon sur le Rhône[11].
      • Josselinet de Cordon (vivant en 1280), damoiseau.
        • Emydon de Cordon (vivant en 1287), prieur de Chamous en 1287.
        • Berlione de Cordon (vivant en 1292)
        • Léonarde de Cordon (vivant en 1292)
    • Guillaume de Cordon (vivant en 1344), chevalier[12].
      • Rodolphe de Cordon (vivant en 1362)[12].

Personnalités modifier

Laïcs
  • Antoine de Cordon, seigneur des Marches, Gouverneur de Nice (1507).
  • Claude de Cordon, frère du précédent, gouverneur de Nice, maître d'hôtel des ducs Philibert II et Charles II de Savoie.
  • Jacques de Cordon (vivant en 1696), seigneur d'Evieu, père de Louise de Cordon, femme de Pantaléon Costa, comte de Saint-Remy.
  • Joseph de Cordon, comte, marié à Sébastienne-Pétronille de Seyssel du Châtelard qui lui apporte tous les biens hérités des Seyssel-La Balme et des Seyssel-Choisel[13].
  • Paul de Cordon (1908-1998), photographe français.
Religieux

Deux membres ont appartenu à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[15],[16],[17] :

Titres modifier

Liste non exhaustive des titres que portent ou portèrent suivant les périodes les sires de Cordon :

Alliances modifier

Les principales alliances de la famille de Cordon sont : Alleman, de Chambut, Costa de Saint-Rémy, de Duyn, du Faur de Pibrac, de Fontane, de Gerbais, de Grolée, de Klopstein, de La Balme, de La Forest, de La Mar, Le Bègue de Germiny, de Mareschal, de Maubec, de Maumigny, de Menthon, de Miribel, de Montgolfier, Noyel de Bellegarde, de Quatrebarbes, de Ravinel, Roy de La Chaise, de Seyssel, de Stabenrath, Tarbé de Saint-Hardouin, de Thoire, de Viry, de Suares d'Almeyda, Drouilhet de Sigalas, Babaud de Monvallier, Huchet de La Bédoyère[23]etc.

Possessions modifier

Liste non exhaustive des possessions tenues en nom propre ou en fief de la famille de Cordon :

Notes et références modifier

  1. Régis Valette , Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, 2007, p.67
  2. Chaix d'Est-Ange, 1912, p. 382 (lire en ligne)
  3. Catalogue de l'ANF, Albédia, Aurillac, 2017, p.34.
  4. a b c d et e Chaix d'Est-Ange, 1912, p. 381 (lire en ligne).
  5. a b c et d Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg, Gromier Ainé, , 518 p. (BNF 30556006, lire en ligne), p. 117.
  6. Paul Guillemot, Monographie historique du Bugey, L. Boitel, , 272 p. (lire en ligne), p. 219.
  7. Samuel Guichenon, Histoire de Bresse et de Bugey, 1650, p. 51 (lire en ligne).
  8. Guichenon, 1650, p. 91 (lire en ligne).
  9. a b c d e f et g Foras, p. 179 (lire en ligne).
  10. Samuel Guichenon, Histoire de Bresse et de Bugey, 1650.
  11. Article V, p.200 in Antoine Charles Nicolas de Lateyssonnière, Agricole Charles Nestor Lateyssonnière, Recherches historiques sur le département de l'Ain, 1840, citant Guichenon
  12. a et b Marie-Claude Guigue, op. cit., p. 22.
  13. Jean Létanche, op. cit., p. 37.
  14. Adolphe Vachet et Pierre Hector Coullié, Les anciens chanoines-comtes de Lyon, Lyon, impr. de E. Vitte, , 388 p. (lire en ligne), p. 101.
  15. Foras, p. 180-181 (lire en ligne).
  16. Knights of Malta. Comité de l'exposition permanente sur l'Ordre de Malte à Compesières, Cahier de Compesières, 1958, p. X (lire en ligne).
  17. David F. Allen, « Grand Master Lascaris and the Catholic Reformation », dans Johannes A. Mol, Klaus Militzer, Helen J. Nicholson, The Military Orders and the Reformation: Choices, State Building, and the Weight of Tradition, Uitgeverij Verloren, , 319 p. (ISBN 978-9-06550-913-0, lire en ligne), p. 283-298, mention p. 287.
  18. a et b Louis de La Roque, Catalogue des chevaliers de Malte appelés successivement chevaliers de l'ordre militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte ; 1099 - 1890, 1891, Alp. Desaide, col. 67
  19. a et b Christoph Maier / PdM, « Cordon, Jacques de (d'Evieu) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  20. a et b Genava, Société des Amis du Musée de Genève - Musée d'art et d'histoire, 1969, p. 102 (lire en ligne).
  21. Dominic Cutajar, Histoire et œuvres d'art de l'église Saint-Jean La Valette Malte, 19xx, p.103.
  22. Jean Létanche, Les vieux châteaux, maisons fortes et ruines féodales du canton d'Yenne en Savoie, Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, , 99 p. (lire en ligne), p. 56.
  23. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, ibidem.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier