La famille Dubern est une famille subsistante d'ancienne bourgeoisie française, originaire de la petite ville d'Arzacq, aux confins de la Chalosse et du Béarn, et établie à Nantes vers 1720.

Indienne de la manufacture Dubern, série de scènes associées à Voltaire, comprenant Henri IV couronnant Voltaire de lauriers, un aigle plaçant un buste de Voltaire sur un piédestal, et la tombe de Voltaire à Scelliere. Le tout en rouge sur blanc.

Historique modifier

Cette famille Dubern, suivie depuis la seconde moitié du XVIe siècle à Vignes et au Méracq, près d'Arzacq, y possédait des terres agricoles et exerçait alors principalement des professions juridiques. Outre des notaires royaux, elle a donné au XVIIe siècle deux jurats d'Arzacq et bayles du comté de Louvigny, fief des ducs de Gramont, Pierre Dubern, dès 1621[1], puis, à la génération suivante, Pierre Dubern (vers 1620-après 1695), dès 1656[2],[3].

Fils du second jurat, Étienne Dubern (vers 1647-1717), homme d'armes au régiment des Bandes gramontoises, puis bourgeois de la ville d'Arzacq, épousa en 1683 au Méracq Marie de Laborde (v1660-1728)[3], fille de Pierre de Laborde (v1630 + 1681), coseigneur cavier de Saint-Loubouer, capitaine au même régiment, propriétaire au Méracq.

Leur fils aîné, Jean Dubern ou Du Bern (vers 1690-1770) émigra d'abord à Saint-Domingue, puis s'établit comme marchand puis négociant à Nantes [4],[5], où il épousa en 1728 Michelle Coullaud (1692-1765), veuve d'un capitaine de navire et fille d'un armurier[2],[3].

Leur seul enfant survivant, Pierre Dubern (1735-1810), sieur de Lamarche, négociant et manufacturier de toiles d'Indiennes, devint l'un des principaux entrepreneurs français sous Louis XVI[6],[5]. Également secrétaire-greffier du Point d’Honneur (ou Tribunal des Maréchaux de France) au bailliage de Nantes dès 1772 et échevin de Nantes en 1789, ce réformateur monarchien a été condamné à mort en 1793 par Jean-Baptiste Carrier. (Affaire des 132 modérés nantais)[7],[8],[9].

En deux siècles, plus de vingt de ses descendants Dubern ont servi comme officiers, principalement dans l'armée française, parmi lesquels sept Saint-Cyriens, mais aussi dans l'armée britannique[10]. Albert Louis Dubern de Boislandry (1837-1871), capitaine de la garde nationale mobile, fils aîné de Jules, et Michel Dubern (1911-1940), Saint-Cyrien, officier de chars, chevalier de la légion d'honneur, fils aîné de Maurice, sont morts pour la France.

Filiation modifier

  • Pierre Dubern (1735-1810), cité plus haut, marié en 1764 à Marie Gaschet (1746-1801), orpheline de père, dotée par Charles Douault de la Couronnerie, négociant et armateur nantais.
    • Charles Dubern (1767-1834), commissaire de la marine puis, négociant à Bordeaux, marié en 1798 à Françoise Legrand de Boislandry, fille de Louis Legrand de Boislandry, qui lui apporte notamment le Château de Champgueffier, en Brie[11].
      • Jules Dubern de Boislandry (1800-1880), magistrat, juge au tribunal de Meaux et historien, marié à Louise Aimée Denise Bajot d'Argensol. Autorisé avec ses enfants par décret du 10 février 1864 et jugement du tribunal de Meaux du 2 mars 1865 à joindre à son nom de naissance celui de : de Boislandry[12], d'où un rameau éteint.
      • Eugène Dubern (1802-1870), Saint-Cyrien, général de division, inspecteur de la cavalerie impériale et grand officier de la légion d'honneur, marié en 1844 à Anaïs du Moulin de la Fontenelle.
        • Maxime Dubern (1848-1907), Saint-Cyrien, capitaine de cuirassiers (démissionnaire), décoré de la légion d'honneur au feu en 1871, marié en 1875 à Marie Frignet des Préaux.
          • Maurice Dubern (1880-1963), Saint-Cyrien, chevalier de la légion d'honneur (1915), marié en 1875 à Anne Lefeuvre, d'où la branche aînée française.
        • Charles Dubern (1850-1930), Saint-Cyrien, capitaine de cuirassiers (démissionnaire), marié en 1879 à Alice Daumas.
          • Eugène Dubern (1880-1976), économiste, chef de service à la Banque de France, fait comte romain par bref du 14 mai 1913[12], marié en 1913 à Françoise Boyer de Fonscolombe, d'où la branche cadette française.
      • Théophile Dubern (1817-1872), marié en 1844 à Aglaé du Moulin de la Fontenelle, d'où un rameau éteint.
    • René Dubern (1771-1804), manufacturier de toile d'indiennes, négociant et armateur, marié en 1799 à Elisabeth Henriette Riédy, d'où un rameau éteint.
    • Joseph Dubern (1775-1851), capitaine d'infanterie, puis armateur, propriétaire du château de Lamarche et maire de Bouguenais, marié en 1817 à Rose Lefeuvre, d'où un rameau éteint.
    • Antoine Dubern (1779-1846), manufacturier à Nantes puis au Havre, marié en 1815 à Jeanne Geffrier.
      • Édouard Dubern (1818-1868), capitaine de navires, établi à Calcutta, aux Indes britanniques au lendemain de la Révolte des cipayes, marié à Catherine Guicheney.
        • Jules Émile Dubern (1857-1931), homme d'affaires, maire de Rangoon, député et officier de l'ordre de l'Empire britannique. Sa famille a détenu une position régionale significative dans le domaine industriel et commercial (DuBern & Co, télégraphe, eau potable, réfrigération, logistique ferroviaire et portuaire) jusqu'au coup d'État militaire birman de 1962. Cette branche subsiste au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Alliances modifier

La Barthe (vers 1645), Laborde (1683), du Lucq de Labadie (1683), Betbeder de Larrouzé (1721), Coullaud (1728), Ducos de Lartigue (1729), Caplane (vers 1730), Gaschet (1764), Le Grand de Boislandry (1798), Riédy (1799), Gondouin (1811), Geffrier (1815), Lefeuvre (1817 et 1909), Bajot d'Argensol (1832), Darmendaritz (1838), Richard d'Abnour (1842), du Moulin de La Fontenelle (1844), Renaulaud (1866), Cambourg (1868), Maillard de La Gournerie (1868), Frignet-Despréaux (1876), Lécuyer de la Papotière (1877), Daumas (1879), Cavé d'Haudicourt de Tartigny (vers 1900), des Champs de Boishébert (1910), Boyer de Fonscolombe (1913), Verchère (1919), Bigot d'Engente (1935), Saboulin-Bollena (1939), Gaudin de la Grange (1947), Démians d'Archimbaud (1952), Hamon (1957), Baguenault de Puchesse (1958), Magon de Saint-Elier (1958), Le Couteulx de Caumont (1965).

Références modifier

  1. Paul Lavie, Arzacq et son histoire, des origines au XIXe siècle, Editions Gascogne, , 366 p.
  2. a et b Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. XIV, Évreux, impr. de C. Hérissey, (lire en ligne), p. 268-270.
  3. a b et c Henri Frotier de La Messelière, Filiations bretonnes. 1650-1912, vol. 2, impr. J. Floch, (lire en ligne), p. 183.
  4. Delavenne (André) : Recueil généalogique de la bourgeoisie ancienne, Editions S.G.A.F., Paris 1954 (Article Dubern de 2 pages).
  5. a et b Roy (Bernard) : Une capitale de l'indiennage : Nantes, Musée des Salorges, Nantes 1948 (article Dubern pages 193 à 203).
  6. d'Allemagne (H.) : Histoire de la manufacture de Jouy et de la toile imprimée en France, Edition Van Oest, Paris-Bruxelles 1928 (page 164).
  7. Lallie (Alfred) : Les cent trente deux Nantais, Germain et Grassin imprimeurs libraires, Angers 1894.
  8. Mellinet (Camille) : Le commerce et la milice de Nantes, tomes V, VI, VII et VIII, Camille Mellinet imprimeur, Nantes 1842.
  9. Guillet : Grands notables du premier Empire, tome 8 (Loir-et-Cher, Indre-et-Loire, Loire-Inférieure), CNRS Editions, Paris 1999 (Article Pierre Dubern).
  10. Delavenne (André) : Recueil généalogique de la bourgeoisie ancienne, Editions S.G.A.F., Paris 1954 (Article Dubern de 2 pages)
  11. Dugast Rouillé (Dr Michel) : Les notables ou la "seconde noblesse", collection du nobiliaire de France, Nantes 1978, tome 1 (articles Dubern, Dubern de Boislandry et Dubern de La Fontenelle).
  12. a et b Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-nobiliaire français, Sedopols, 2002, page 187.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • d'Allemagne (H.) : Histoire de la manufacture de Jouy et de la toile imprimée en France, Edition Van Oest, Paris-Bruxelles 1928 (page 164).
  • Chaix d'Est-Ange (Gustave) : Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome VII, Hérissey, Evreux 1914 (article « Dubern », lire en ligne sur Gallica).
  • Clouzot (Henri) : La toile imprimée et les indiennes de traite, 1942.
  • Delavenne (André) : Recueil généalogique de la bourgeoisie ancienne, Editions S.G.A.F., Paris 1954 (Article Dubern de 2 pages).
  • Dioudonnat : Encyclopédie de la fausse noblesse et de la noblesse d'apparence, Sedopols, Paris 1976.
  • Dubern (Eugène Boislandry) : Les Boislandry et l'activité économique de l'Aigle, Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, Alençon 1943-44.
  • Dugast Rouillé (Dr Michel) : Les notables ou la "seconde noblesse", collection du nobiliaire de France, Nantes 1978, tome 1 (articles Dubern, Dubern de Boislandry et Dubern de La Fontenelle).
  • Frotier de La Messelière (Vte Henri) : Filiations bretonnes 1650-1912, tome II, René Prud'Homme, St Brieuc 1913 (Article Dubern de 3 pages).
  • Guillet : Grands notables du premier Empire, tome 8 (Loir-et-Cher, Indre-et-Loire, Loire-Inférieure), CNRS Editions, Paris 1999 (Article Pierre Dubern).
  • Lallie (Alfred) : Les cent trente deux Nantais, Germain et Grassin imprimeurs libraires, Angers 1894.
  • Labarre de Raillicourt (D.) : Les comtes du Pape en France (XVIe – XXe siècle), tome 1, Paris 1965 (article Dubern).
  • Labarre de Raillicourt (D.) : Légion d'honneur, anciens honneurs héréditaires, 1re série, Paris 1966 (article Dubern).
  • Labarre de Raillicourt (D.) : À ce titre, catalogue de l'aristocratie française titrée contemporaine, tome 2, Paris 1974 (article Dubern).
  • Lamant (Hubert) : Armorial général et nobiliaire français, tome XVI (article Dubern de 2 pages).
  • Mellinet (Camille) : Le commerce et la milice de Nantes, tomes V, VI, VII et VIII, Camille Mellinet imprimeur, Nantes 1842.
  • Prevost et Roman d'Amat (sous la direction de) : Dictionnaire de biographie française, Paris, librairie Letouzey et Ané, 1954.
  • Roy (Bernard) : Une capitale de l'indiennage : Nantes, Musée des Salorges, Nantes 1948 (article Dubern pages 193 à 203).
  • Archives de la Guerre : P.L.H., XXI
  • Archives départementales des Pyrénées Atlantique (Série E) et de la Loire Atlantique.

Article connexe modifier