Fédération (Starship Troopers)

administration d'État dans Starship Troopers
Fédération terrienne
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Capitale
Langue
Dialectes de la Fédération
Organisation
Membres
Humains
Dirigeant
Sky Marshall de la Fédération
Affiliation
Armée fédérale

La Fédération terrienne[1] est, dans l'univers de fiction de Starship Troopers, le gouvernement qui dirige la Terre.

Dirigée par les militaires, la Fédération est un régime autoritaire utopique (égalité des sexes, des races et fin de la pauvreté). L'Armée fédérale joue un rôle important au sein de la Fédération. Elle est divisée en plusieurs corps d'armée dont l'Infanterie mobile et la Marine spatiale.

Organisation modifier

Historique modifier

À la fin du XXe siècle[notes 1], une guerre éclate entre l'alliance russo-anglo-américaine et l'Hégémonie chinoise. En 1987, un coup d’État met fin à la guerre[2] et un traité de paix est signé à New Delhi[3]. Quelques années plus tard, une vague de troubles déferle sur les États-Unis, la Russie, l'Angleterre et sur beaucoup d'autres pays. Cela provoque l'éclatement de la République d'Amérique du Nord[4] et l’effondrement des systèmes démocratiques[5].

Après la disparition des États, un peu partout dans le monde les vétérans de guerre prennent le pouvoir.

C'est ainsi que naît la Fédération terrienne, où les civils n'ont pas le droit de vote, lequel est uniquement réservé à ceux qui ont effectué leur période de service militaire, appelé dans le roman le Service fédéral[6].

La Fédération, devenue le gouvernement unique de la Terre, se consacre ensuite à la conquête de l'espace. Les hommes colonisent des planètes et explorent de nouveaux systèmes planétaires. Ils rentrent également en relations avec des civilisations extraterrestres. Petit à petit, la tension monte avec l'une d'entre elles, la belliqueuse civilisation des Arachnides[7].

Recrutement modifier

Pour obtenir les avantages que possède le citoyen de la Fédération par rapport au civil, les Terriens peuvent effectuer leur Service fédéral dès le jour anniversaire de leurs dix-huit ans[8]. Le soldat Johnny Rico signale à ce sujet que « c'est le seul choix parfaitement libre qu'on puisse laisser à quelqu'un »[9]. La durée minimale de Service est de deux ans[10]. Le lieutenant Jean Rasczak affirme également à ce propos que « Faire ce qu'on choisit de faire est devenu la seule liberté personnelle »[11].

Direction modifier

La Fédération est dirigée par les généraux et amiraux du Conseil Fédéral. Le commandement en chef terrestre[1] des armées est confié au sein du Conseil à un Sky Marshal (« Maréchal du Ciel », le plus haut grade de l'armée fédérale). Le Sky Marshal doit rendre des comptes devant le Conseil sur le bon déroulement de la guerre. S'il commet une erreur stratégique grave, il se voit dans l'obligation de démissionner de son commandement. Le Conseil Fédéral se réunit parfois à Genève[11].

Il dirige la Section Intervention de la Coalition Organisée des Nations (SICON, Strategically Integrated Coalition Of Nations en VO) qui regroupe tous les corps d'armée de la Fédération[12]. Le quartier général du SICON se situe à Honolulu[13].

Différentes composantes de l'armée fédérale modifier

Corps de Regroupement des Organisations Canines modifier

Il s'agit des brigades canines de la Fédération. Elles sont uniquement constituées de Neochiens, des chiens de guerre mutants dotés de la parole. Ils sont capables de performances intellectuelles six fois supérieures à celle d'un chien ordinaire[14].

Infanterie mobile modifier

 
Fort Cronkhite, en Californie.

L’Infanterie mobile est le corps d'armée le plus important de la Fédération terrienne. Comme son nom l'indique, elle est la force qui combat au sol, ses soldats sont les mieux entraînés de l'armée fédérale. L'Infanterie mobile est en première ligne et combat les Arachnides pratiquement au corps à corps. De ce fait, ce corps enregistre continuellement les pertes les plus importantes. Généralement, les personnes affectées à l'infanterie mobile lors de leur service militaire sont celles qui n'ont pas les résultats suffisants pour rentrer dans les autres corps d'armée[11].

L'infanterie mobile possède de nombreux camps d'entrainement sur Terre :

La devise de cette armée est que « dans l'Infanterie mobile, tout le monde saute et tout le monde va au combat »[15]. Le lieutenant Jean Rasczak dit à ce propos : « J'ai une règle d'or et une seule. Tout le monde se bat, personne ne se barre ». Il ajoute même : « Le premier qui se dégonfle, je le descends »[11].

Marine spatiale modifier

 
La Lune, le siège de l'Académie aéronavale terrienne.

La Flotte assure le transport spatial des troupes et du matériel militaire. Les missions les plus dangereuses pour un pilote de la flotte sont celles de soutien aérien et surtout la récupération de troupes en terrain hostile[11].

La Flotte est majoritairement composée de femmes. Rico admet que les femmes « pilotent mieux que les hommes, que leur réactions sont plus rapides et qu'elle supportent mieux l’accélération »[16].

L'académie aéronavale Valentina Terechkova se situe sur la Lune. Les vaisseaux spatiaux sont quant à eux amarrés sur la ceinture spatiale orbitale. La Marine dispose également d'une station de guerre mobile, le Ticonderoga. Elle permet d'accueillir et de ravitailler les vaisseaux de la flotte[11].

Service Communications et Logistique modifier

Ce corps d'armée regroupe les ingénieurs de combat et les hommes ayant des pouvoirs psychiques. Cette dernière catégorie est composée des téléphathes, des médiums et des senseurs (ils ont l’ouïe particulièrement sensible et peuvent dresser des cartes des réseaux souterrains arachnides)[17].

Unités de recherche et de développement modifier

Ces unités regroupent les chercheurs militaires en armement, en électronique et dans toutes les sciences physiques et sciences naturelles liées au développement spatial[18]. Ils sont formés à l'académie Techno StarSide[11].

Les officiers responsables du génie militaire et à la stratégie font également partie de ces unités. Ils sont formés à l'académie Simulation et Théorie[11].

Sphère d'influence modifier

 
Le système solaire.

La sphère d'influence de la Fédération s’étend sur l'ensemble du système solaire. La Lune et Mars sont colonisés[19], Vénus est en cours de terraformation[20], Titan sert à des opérations de test d'équipements de survie[21] et Pluton à la recherche et au développement[22].

La Fédération contrôle également d'autres systèmes planétaires. Dans le système Capella[23], la planète Sanctuaire sert de base secrète avancée dans la guerre contre les Arachnides[24]. Limite, une autre planète de ce système, est également occupée par la Fédération. C'est la planète la plus proche de l'espace arachnide[25].

Les planètes Hesperus[26], Sigma 7[27] et Iskander du système de Proxima du Centaure ont été également colonisées[28].

La Fédération, vision politique de Heinlein modifier

Les cours du professeur Dubois dans le roman révèlent la Fédération Terrienne comme une traduction de la vision politique de Heinlein[29], pour qui la liberté devait s'accompagner d'une preuve de la responsabilité civique proportionnelle, autrement dit de sa volonté et sa capacité à mettre l'intérêt commun et l'intérêt de l'État avant son intérêt personnel quand c'était nécessaire. Ainsi, considérant que le droit de vote, c'est-à-dire le droit de décider qui aurait le destin de la nation en main, constituait l'une des plus grandes libertés de l'Homme, elle devait immanquablement s'accompagner de la preuve de sa plus haute responsabilité civique, en l'occurrence de sa volonté et sa capacité à mettre sa vie en jeu pour défendre cette liberté, ainsi que l'État garant de cette liberté. De là provient la distinction entre civils et citoyens, ces derniers ayant prouvé par leur service militaire leur volonté et leur capacité à risquer, voire à perdre, leur vie pour défendre leurs libertés et l'État, et ayant par conséquent acquis le droit de vote[30].

Paul Verhoeven a violemment critiqué cette vision politique en la poussant à l'extrême dans le film Starship Troopers pour en montrer les dangers. Ainsi la Fédération, utopie dans les romans, devient dans les films un régime fasciste prêt à sacrifier des centaines de milliers de soldats endoctrinés par une propagande nationaliste et militariste dans une guerre d'extermination contre une race différente, alors que c'est l'intrusion des humains sur leur territoire qui a déclenché la guerre[31]. On peut également faire l'opposition entre La Fédération Terrienne et la Fédération des Planètes Unies, en ce sens que là où la Fédération Terrienne est une apologie du patriotisme, du militarisme et de l'inévitabilité (et partant, la nécessité) du conflit militaire[29] —  ainsi qu'une critique du "déclin moral" des États-Unis des années 50, la Fédération des Planètes Unies est une apologie de la contre-culture des années 60[32] et l'incarnation des principes de liberté, d'égalité, de justice, de progrès et de coexistence pacifique[33].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Écrit en 1959, le roman dépeint un futur de science-fiction. Les événements décrit pour la fin du XXe siècle sont désormais considérés comme étant uchroniques.

Références modifier

  1. a et b Étoiles, garde-à-vous !, page 50 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  2. Page 217.
  3. Page 213.
  4. Page 140.
  5. Page 118.
  6. Page 216.
  7. Page 159.
  8. Étoiles, garde-à-vous !, page 35 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  9. Étoiles, garde-à-vous !, page 36 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  10. Étoiles, garde-à-vous !, page 37 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  11. a b c d e f g et h Le film Starship Troopers.
  12. Opération Pluton dans la série Starship Troopers.
  13. Opération Invaders dans la série Starship Troopers.
  14. Étoiles, garde-à-vous !, page 54 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  15. Étoiles, garde-à-vous !, page 13 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  16. Étoiles, garde-à-vous !, page 15 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  17. Étoiles, garde-à-vous !, pages 252 et 284 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  18. Étoiles, garde-à-vous !, page 44 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  19. Étoiles, garde-à-vous !, page 39 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  20. Étoiles, garde-à-vous !, page 53 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  21. Étoiles, garde-à-vous !, page 47 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  22. Étoiles, garde-à-vous !, page 210 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  23. Étoiles, garde-à-vous !, page 240 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  24. Étoiles, garde-à-vous !, pages 186 à 191 de l'édition 2003 de J'ai lu :

    « Un monde très semblable à la Terre mais plus primitif. Sanctuaire ne connait pas de taux exceptionnel de radiations naturelles de la Terre. La plus typique et la plus développée des formes de vie végétale est une fougère géante très primitive. Le sommet du règne animal est un proto-insecte qui n'a encore développé aucune colonie [...]. La capitale de Sanctuaire se nomme Esperito Santo [...]. »

  25. Étoiles, garde-à-vous !, page 205 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  26. Étoiles, garde-à-vous !, page 9 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  27. Opération Klendathu dans la série Starship Troopers.
  28. Étoiles, garde-à-vous !, page 209 de l'édition 2003 de J'ai lu.
  29. a et b Jay E. Daily, « Stories », dans Allen Kent, Harold Lancour et Jay E. Daily, Encyclopedia of Library and Information Science: Volume 29, (ISBN 9780824720292, lire en ligne [archive du ]), p. 151 (archive du March 13, 2023) (consulté le )
    {{Article encyclopédique}} : l'usage du paramètre |périodique = Marcel Dekker laisse présager
    Merci de consulter la documentation des modèles et de corriger l'article.
  30. « La philosophie morale et politique de Starship Troopers de Robert A. Heinlein. », sur rage-culture.com (consulté le )
  31. (en) Daniel Podgorski, « Poking Fun at Militarism », sur TheGemsbok.com (consulté le ).
  32. « A Bold Vision: How Star Trek First Made It to the Screen », (consulté le )
  33. « Woody Goulart » Gene Roddenberry » [archive du ], (consulté le )

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Howard Bruce Franklin, « Robert A. Heinlein: America as Science fiction ». Science-Fiction Writers, New York, Oxford University Press, 1980, p. 114. (ISBN 0-19-502746-9)
  • (en) Everett Carl Dolman, Military, Democracy and the State in Robert A. Heinlein's Starship Troopers, 1997.
  • (en) Donald M. Hassler et Clyde Wilcox, Political science fiction, Columbia, South Carolina, University of South Carolina Press, 1997, pp. 196–213 [203]. (ISBN 978-1-57003-113-7)
  • (en) Stephen E. Andrews et Nick Rennison, 100 must-read science fiction novels, A & C Black, 2006.

Article connexe modifier