Eugen Leviné

homme politique allemand

Eugen Leviné, né le à Saint-Pétersbourg et mort le à Munich, est un révolutionnaire communiste actif en Allemagne, dirigeant de l’éphémère République des conseils de Bavière.

Eugen Leviné
Illustration.
Eugen Leviné.
Fonctions
Dirigeant de la République des conseils de Bavière

(20 jours)
Prédécesseur Ernst Toller
Successeur Johannes Hoffmann (SPD)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Pétersbourg
Date de décès (à 36 ans)
Lieu de décès Munich
Nationalité russe, puis allemande
Parti politique Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), Parti communiste d'Allemagne (KPD).

Biographie

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Leviné naît en 1883 à Saint-Pétersbourg en Russie dans une famille de négociants juifs. Après la mort de son père, il part vivre en Allemagne avec sa mère, fréquente le lycée de Wiesbaden et fait des études de droit à Heidelberg et Berlin de 1903 à 1905[1].

En 1905, il retourne en Russie pour participer à la révolution menée contre le tsar. Il est membre du Parti socialiste révolutionnaire. Il est condamné à la prison en 1906 et 1908. Il revient en Allemagne en 1909 et soutient une thèse en études d’économie politique[2]. Il adhère au Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) et écrit dans la presse du parti sous le pseudonyme de Goldberg[3].

Pendant la Première Guerre mondiale, Eugen Leviné sert en tant qu'interprète dans un camp de prisonniers. Après la fin de la guerre, il adhère au Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne (USPD). Dès le début de la révolution de Novembre, la Ligue spartakiste l'envoie dans la Ruhr. Le conseil d'ouvriers et de soldats d'Essen le délègue au premier congrès national des conseils en décembre 1918. Il est également délégué pour le congrès de fondation du Parti communiste d'Allemagne (KPD) fin décembre 1918- début janvier 1919[3]. À ce titre, il s'oppose à la participation du KPD aux élections et à l'entrée des communistes dans les syndicats réformistes, privilégiant les conseils d'entreprise[4].

Leviné prend part aux combats de janvier 1919 à Berlin. En mars, il retourne en Bavière et dirige le KPD à Munich. Le , il prend la direction de la République des conseils communiste, fonction qu'il exerce jusqu'au . Il défend alors une ligne intransigeante, refusant toute coalition avec l'USPD et le SPD et appliquant une série de mesures révolutionnaires (création d'une armée rouge, abolition du papier monnaie, confiscation des comptes en banque et des appartements luxueux, expropriation des entreprises et contrôle ouvrier) semblables à ce qui a été fait à la même période dans les autres républiques de conseil[5],[6],[7].

Après l'écrasement de la République des conseils par la Reichswehr secondée par des corps francs, il entre dans la clandestinité. Arrêté le , Léviné défend ses convictions communistes devant le tribunal spécial de Munich. Il est condamné à mort et, malgré de nombreuses protestations, il est fusillé le à la prison de Stadelheim de Munich[1].

Références

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  1. a et b (de) « Leviné, Eugen », sur bundesstiftung-aufarbeitung.de.
  2. Gilbert Badia, « Leviné Eugen », sur maitron.fr.
  3. a et b (de) Hermann Weber, « Leviné, Eugen », sur deutsche-biographie.de.
  4. Rosa Meyer-Leviné, Vie et mort d'un révolutionnaire : Eugen Leviné, (lire en ligne), p. 116-118 et 127.
  5. (en) Stanisław Boridczenko, « A Buffer for Soviet Russia: A Brief History of the Litbel », Revolutionary Russia, vol. 33, no 1,‎ , p. 88–105 (ISSN 0954-6545 et 1743-7873, DOI 10.1080/09546545.2020.1753288, lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) « Two Italians Against Béla Kun », sur hungarianreview.com (consulté le ).
  7. (de) Hannes Hofbauer et David X. Noack, Slowakei: Der mühsame Weg nach Westen, Vienne, Promedia, .

Liens externes

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