Eugène Figuière

poète, écrivain, journaliste et éditeur français (1882-1944)
Eugène Figuière
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Eugène Jean dit Figuière, né le à Paris et mort le [1] à Paris, est un poète, écrivain, journaliste et éditeur français.

Biographie modifier

Après des débuts dans le journalisme, Eugène Figuière reprend en le fonds de la Bibliothèque générale d'Édition qui appartenait auparavant à Gaston Tournier. Le voici éditeur : un an plus tard, il fonde Eugène Figuière & Cie, Éditeurs. Avec la collection « Œuvres et Jours » (1910-1911), il est l'un des tout premiers à publier René Arcos, Louis de Gonzague-Frick, Alexandre Mercereau, Valentine de Saint-Point, Jules Romains, Georges Duhamel, Charles Vildrac, Jules Supervielle, Saint-Pol-Roux, ou Pierre Jean Jouve. Il rachète la revue Les Bandeaux d’Or aux Éditions Charpentier, nomme Jouve responsable, puis la revend à Georges Crès. En 1911, il nomme Paul Fort directeur de la collection « Vers et Prose » qui l'animera jusqu'en 1936. Il convia quelques artistes à illustrer certains joyaux de la bibliophilie de la Belle Époque : Marie Laurencin, Albert Gleizes, Han Ryner.

En 1912 Eugène Figuière et son associé Jacques Nayral publient le premier traité majeur sur le cubisme, Du "Cubisme" (en) signé Albert Gleizes et Jean Metzinger[2]. Il lance en 1912 la revue Poème et Drame, puis la Revue des Nations[3], la Revue indépendante, Le Théâtre Français.

En 1913, son affaire tourne plutôt bien : il publie Les Peintres cubistes. Méditations esthétiques de Guillaume Apollinaire. Il monte une chaîne de librairies, ouvrant des succursales à Bruxelles, Berlin et Londres. Figuière, dont deux figuiers sont désormais la marque[4], est aussi devenu un patron de presse.

Cette année-là, Albert Gleizes peint son portrait[5].

L'entrée en guerre en met un frein à l'appétit de Figuière : mobilisé, il ne relance sa maison qu'en et inaugure le le Théâtre du Figuier qui se voulait avant-gardiste et où l'on retrouvait Henri-Martin Barzun, l'ancien membre de l'Abbaye de Créteil, avec qui Figuière avait déjà travaillé. Par ailleurs, il continue d'ouvrir des librairies un peu partout en France, si bien que, début 1921, n'ayant plus assez de trésorerie, il est obligé de liquider son fonds d'édition en le cédant à son associé. Durant l'été de cette même année, il fonde Eugène Figuière, Éditeur au 17 rue Campagne-Première.

Durant près de dix-sept ans, Figuière édite énormément[6]. Il fonde également de nouveaux périodiques comme L'Alliance littéraire, L'Alliance universelle, L'Alliance des médecins, L'Alliance parlementaire.

En 1928, il lance un nouveau prix — il en avait créé d'autres auparavant — offrant 50 000 francs à un auteur de moins de quarante ans ayant publié les trois dernières années un roman non récompensé. Salué par le journal Comœdia[7] comme le prix littéraire le plus important en termes de récompense, le premier prix Figuière fut attribué en novembre à Emmanuel Bove pour Mes amis et La Coalition[8].

En 1932, il aurait envoyé une lettre à Louis-Ferdinand Céline pour éditer son Voyage à compte d'auteur pour « seulement 7 000 francs »[9]. L'homme semble essoufflé, voire un peu dépassé. La crise du livre dans les années 1934-35 a raison de son entreprise : il liquide l'ensemble de ses actifs en 1938[10].

Peu avant l'Occupation, il devient directeur littéraire pour La Maison des Écrivains, avec l'aide André Soufflier, puis en 1941, il lance les Presses continentales - Éditions Figuière[11] mais ne semble pas y avoir publié grand-chose. On en sait très peu, à ce jour, sur les circonstances de sa mort et sur le destin de ses archives.

Œuvres modifier

Poésie modifier

  • Les Murmures, Bibliothèque générale d'édition, 1909
  • Et des jours ont passé
  • Les Bréviaires
  • La Forêt sans feuilles, Eugène Figuière éditeur, 1920
  • Les Poèmes de mai, Eugène Figuière éditeur, 1919
  • Le Manoir, Eugène Figuière éditeur, 1922, ill. Gaude Roza[12]
  • Des murmures dans les ruines, Eugène Figuière éditeur, sd

Prose modifier

  • Les Clochers démolis, Dixmude, 1915-1916, Eugène Figuière éditeur, 1916
  • Notre bréviaire, Eugène Figuière éditeur, 1927
  • Walt Whitman, poète américain, suivi des Meilleures pensées de Walt Whitman, recueillies et traduites par Ary René d'Yvermont, Eugène Figuière éditeur 1928
  • L'École de bonheur. Le bonheur en huit leçons, Eugène Figuière éditeur, 1930
  • Sur les routes de la vie, Eugène Figuière éditeur, 1935
  • L'Art oratoire, Eugène Figuière éditeur, 1937

Sources modifier

Liens externes modifier

Notes modifier

  1. « Chronologie de l'édition française »
  2. Peter Brooke, Albert Gleizes: For and Against the Twentieth Century, New Haven, London, Yale University Press, 2001, (ISBN 0-300-08964-3)
  3. Sous titrée : « Organe de la Ligue celtique française », réf. BnF : 8-Z-21264.
  4. Sur certains de ses ouvrages est mentionné A l'Enseigne des Deux Figuiers
  5. Portrait de l’éditeur Eugène Figuière, Salon d'Automne, 1913 (no. 768), Musée des beaux-arts de Lyon.
  6. Cf. un extrait de son catalogue, mis en ligne par BDFI.
  7. Comœdia, du 7 juillet 1928, p. 1.
  8. Le Temps du 14 novembre 1928 — bandeau d'annonce p. 5.
  9. Voir la lettre au 28 juin 1933 de Figuière à Céline, en ligne.
  10. Soit un fonds composé de 400 000 volumes.
  11. P. Fouché in Chronologie de l'édition française depuis 1900, en ligne.
  12. (BNF 32105400)