Emmanuel d'Harcourt

officier, résistant et diplomate français
Emmanuel d'Harcourt
Emmanuel d'Harcourt vers 1940.
Fonctions
Ambassadeur de France en Tchécoslovaquie
-
André Mattei (d)
Ambassadeur de France en Irlande
-
Roger du Gardier (d)
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Emmanuel Marie Amédée Maurice d'HarcourtVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Amédée d'OllondeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Famille
Père
Jean d'Harcourt (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit
Distinctions
Blason

Emmanuel d'Harcourt, né le à Thaumiers dans le Cher, mort le à Gonfreville-l'Orcher en Seine-Maritime, est un officier, résistant et diplomate français.

Il s'illustre pendant la Seconde Guerre mondiale dans la Résistance sous le pseudonyme d'Amédée d'Ollonde, et devient l'un des premiers compagnons de la Libération. Il est ensuite diplomate, ambassadeur de France en Irlande puis en Tchécoslovaquie.

Biographie modifier

Emmanuel Marie Amédée Maurice d'Harcourt est l'un des fils du comte Jean d'Harcourt, général de corps aérien, inspecteur général de l'aviation de chasse, et de Geneviève des Réaulx[1],[2].

Il est le cousin de Gaston de Bonneval, résistant, déporté à Mauthausen et aide de camp du général de Gaulle ; le château de Thaumier étant pour les deux la demeure ancestrale.

Formation modifier

Il suit d'abord ses études à l'École des Roches, à Verneuil-sur-Avre[2]. Il effectue ensuite des études supérieures de droit, obtient sa licence, puis entre à Sciences Po, l'École libre des sciences politiques et en est diplômé[3].

Emmanuel d'Harcourt effectue son service militaire en 1936 dans la cavalerie comme élève officier de réserve. Il prépare ensuite le grand concours des Affaires étrangères[1].

Seconde Guerre mondiale modifier

Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé au 18e Régiment de dragons. Sous-lieutenant, il y commande le peloton d'orienteurs de DCA. En mars 1940, il est nommé lieutenant[1]. Le 23 mai, il est gravement blessé par un bombardement à Neuville-Saint-Vaast. Amputé d'une jambe, il s'embarque quand même pour l'Angleterre où il est hospitalisé[1].

Après sa convalescence, Emmanuel d'Harcourt s'engage dans les Forces françaises libres (FFL) le 4 décembre 1940, sous le pseudonyme d’Amédée d’Ollonde[1]. Il est nommé adjoint au chef de service des Relations extérieures et coloniales des FFL[1]. Le 29 janvier 1941, il est l'un des cinq premiers compagnons de la Libération, et devient membre du conseil de l'ordre[1],[4].

Il entre en mars 1942 au commissariat national aux Affaires étrangères, comme chef du bureau des comités[1],[3]. Il est ensuite envoyé en mission en France par les services secrets, le BCRA[1]. Il débarque près de Narbonne en août 1942 et établit la liaison avec plusieurs personnalités dont Paul Claudel et Pierre Dunoyer de Segonzac. Sa mission remplie, il passe les Pyrénées en février 1943. Arrêté et emprisonné à deux reprises par les autorités espagnoles, il est libéré en juin 1943 et rejoint alors l'Angleterre[1].

Emmanuel d'Harcourt est ensuite chef de service au secrétariat général du Comité français de Libération nationale, d'août 1943 à juin 1944[1],[3].

Diplomate modifier

Il est intégré au ministère des Affaires étrangères en avril 1944[3]. Nommé à l'ambassade de France au Canada en 1944, il y est d'abord attaché d'ambassade, puis deuxième secrétaire, jusqu'en 1947. De 1948 à 1950, il est secrétaire de la Commission permanente du traité de Bruxelles à Londres[3].

Il est ensuite deuxième conseiller à Copenhague, de 1952 à 1952, puis à Prague de 1952 à 1954. Chef de division au ministère, il est premier conseiller à Varsovie de 1958 à 1963[3]. Il a rang de ministre plénipotentiaire à partir de 1963[2]. Il est ministre conseiller à l'ambassade de France en Italie de 1963 à 1969[3].

Emmanuel d'Harcourt est nommé ambassadeur de France en Irlande en 1969. Il y accueille le général de Gaulle cette même année[3]. Celui-ci lui fait plusieurs confidences assez désabusées. D'Harcourt donne à l'ambassade une réception en son honneur le 18 juin[5]. Il évoque alors l'appel dont c'est l'anniversaire. De Gaulle lui répond: « Il est bien que ce soit vous qui l'évoquiez aujourd'hui. Vous êtes honoré en ce jour, car vous êtes d'Harcourt et vous vous adressez à de Gaulle. Et je suis honoré, car je suis de Gaulle et vous êtes d'Harcourt. Je vous remercie de toutes vos attentions (...) »[6].

Il reste titulaire de l'ambassade en Irlande jusqu'en 1973. Il est ensuite ambassadeur de France en Tchécoslovaquie de 1975 à 1979[3].

Distinctions modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j k et l Trouplin 2010.
  2. a b et c Who's Who 1973, p. 839.
  3. a b c d e f g h i j et k Prevost, Roman d'Amat, T. de Morembert, t. 17, 1973, p. 621.
  4. a et b Site de l'ordre de la Libération, « Le Conseil de l'Ordre de la Libération - sa création ».
  5. Éric Roussel, De Gaulle, Gallimard, , 336 p. (ISBN 2-07-249925-9 et 9782072499258, lire en ligne), p. 73, 226, 227, [extraits en ligne].
  6. Jean-Luc Barré et Jean Mauriac, L'Après de Gaulle : Notes confidentielles (1969-1989), Fayard, , 562 p. (ISBN 2-213-64032-7 et 9782213640327, lire en ligne), p. 25 [extraits en ligne].
  7. Ordre national du mérite. Décret portant élévation à la dignité de grand'croix et de grand officier du 31 décembre 1981. Publié dans le Journal Officiel (numéro complémentaire) du 7 janvier 1982.
  8. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Sources bibliographiques modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier