Emmanuel Arago

homme politique français

Emmanuel Arago
Illustration.
Emmanuel Arago photographié par Nadar.
Fonctions
Député des Pyrénées-Orientales
1848-1851
Député de la Seine
1869-1870
Député des Pyrénées-Orientales
1871-1876
Sénateur des Pyrénées-Orientales
1876-1896
Gouvernement IId Empire - IIIe République
Biographie
Nom de naissance François Victor Emmanuel Arago
Date de naissance
Lieu de naissance Ancien 12e arrondissement de Paris
Date de décès (à 84 ans)
Lieu de décès 8e arrondissement de Paris

Signature de Emmanuel Arago

Emmanuel Arago Écouter est un homme politique français, né le à Paris où il est mort le .

Fils du savant et homme politique François Arago, il est l'un des pères fondateurs de la Troisième République.

Biographie modifier

 
Emmanuel Arago caricaturé par Honoré Daumier.

Ardent républicain comme son père, François Arago, et ses nombreux oncles, notamment Étienne Arago et Jacques Arago, Emmanuel Arago est avocat, défenseur notamment, en 1839, d'Armand Barbès[1].

Il est nommé commissaire du gouvernement provisoire de 1848 du Rhône (préfet) à Lyon en , où il parvient, sans effusion de sang, après avoir proclamé la République, à préserver un équilibre entre les Voraces, porteurs des revendications des canuts, et une bourgeoisie frileuse. Ministre plénipotentiaire à Berlin, il défend la cause de la liberté de la Pologne, avant de démissionner lorsque Louis-Napoléon Bonaparte est élu à la présidence de la République en . Il est député des Pyrénées-Orientales de 1848 à 1851, et siège au sein de la commission sur l'assistance et la prévoyance publiques présidée par Thiers. Avocat, il sauve en 1867 la tête du très jeune Polonais Antoni Berezowski qui a tiré dans le bois de Boulogne sur le tsar Alexandre II.

Député de Paris en 1869, il assume dans le gouvernement de la Défense nationale les responsabilités de ministre de la Justice, puis, en remplacement de Gambetta, celle de ministre de l'Intérieur. Membre de l'Assemblée législative de 1871 à 1876, sénateur des Pyrénées-Orientales de 1876 à 1896, il est aussi ambassadeur à Berne de 1880 à 1894.

Élu sénateur inamovible, il en refuse la nomination. Il obtient 27 voix, sans être candidat officiellement, à l'élection présidentielle du qui voit le succès de Casimir-Perier[2].

Il a été franc-maçon, haut dignitaire du Suprême Conseil de France.

 
Emmanuel Arago lors de ses dernières années par Nadar.

Son fils, Pierre Jean François Arago, a été député des Alpes-Maritimes sous la Troisième République. Républicain mais plus à droite que son père, il fut l'un des leaders du Bloc National au temps de la chambre bleue horizon (1919-1924). Son petit-fils, prénommé Emmanuel comme lui, fut un proche conseiller de Paul Reynaud et Édouard Daladier.

Longtemps éclipsé dans la mémoire collective par la personnalité de son père François, Emmanuel Arago est remis en lumière par une biographie qui lui est consacrée en 2021 et la publication, en 2022, de son abondante correspondance, sur une période de 44 ans, avec George Sand.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Gérard Bonet, « Arago (François, Victor, Emmanuel) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises 1789-2011, vol. 1 Pouvoirs et société, t. 1 (A-L), Perpignan, Publications de l'olivier, , 699 p. (ISBN 9782908866414)
  • Paul Baquiast et Bertrand Sabot, Emmanuel Arago, ou le roman de la République, Éditions du Félin, 2021.
  • Notre fraternité est scellée à jamais par des liens sacrés, correspondance d'Emmanuel Arago et George Sand, édition critique établie et présentée par Paul Baquiast et Bertrand Sabot, préface de Thierry Bodin, Editions Le Passeur, novembre 2022.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. « Armand Barbès prisonnier au Mont-Saint-Michel (1839-1843) », sur www.histoire-image.org, (consulté le )
  2. François Broche, La IIIe République de Thiers à Casimir-Perier Pygmalion 2001 p.511