Eileen Kramer

danseuse et chorégraphe australienne

Eileen Kramer (née le ) est une danseuse, artiste, performeuse et chorégraphe australienne. Kramer commence par étudier le chant et la musique à Sydney dans les années 1930, mais après avoir assisté à une représentation du Bodenwieser Ballet en 1940, elle décide immédiatement de changer de carrière pour la danse. Après avoir rejoint la troupe qui l'avait tant impressionnée, elle fait une tournée en Australie et à l'étranger pendant la décennie suivante. Elle vit et travaille en France et aux États-Unis pendant les soixante années suivantes, avant de retourner en Australie où elle est encore active en [1],[2],[3],[4].

Eileen Kramer
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (109 ans)
Mosman Bay (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Jeunesse modifier

Eileen Kramer est née et a grandi à Mosman Bay (en) avec un frère[5]. Son père, un vendeur de voitures, commence à montrer des signes d'alcoolisme quand Kramer a environ 10 ans, ce qui conduit sa mère à partir et à déménager secrètement avec les enfants à Coogee (en)trois ans plus tard[5],[6]. Sa mère commence ensuite à travailler comme cliente mystère chez Farmers (maintenant détenue par Myer), un grand magasin de la rue George à Sydney[5].

 
Bodenwieser Ballet dans Centennial Park, Sydney, vers 1939

En 1936, lorsque sa mère se remarie, Kramer quitte la maison familiale et s'installe dans un cottage partagé sur Philip Street où elle reste jusqu'en 1940 et étudie le chant au Conservatoire de musique de Sydney (en)[7]. Pour subvenir à ses besoins, elle travaille comme ouvreuse et modèle d'artiste, posant à un moment donné pour Norman Lindsay[5]. En 1940, sa mère l'emmène à un concert de charité qui comprend une représentation du Beau Danube bleu, interprété par la compagnie de danse de Gertrud Bodenwieser[5],[8]. Le lendemain, Kramer cherche à rencontrer Bodenwieser, et après avoir auditionné avec succès et terminé trois ans de formation, elle rejoint la troupe principale de Bodenwieser et commencé sa carrière dans la danse professionnelle[9],[10].

Carrière modifier

Kramer fait une tournée en Australie avec le Bodenwieser Ballet pendant les 10 années suivantes[5]. Le groupe effectue également des tournées internationales après la guerre en France, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud et en Inde. Après avoir quitté la troupe en 1953, elle voyage en Inde, puis vit et travaille à Paris comme artiste modèle, souvent pour André Lhote et son atelier[11]. C'est là qu'en 1957, à 42 ans, elle rencontre un cinéaste israélo-américain du nom de Baruch Shadmi[5]. Les deux collaborent alors sur un film mixant l'animation et les prises de vues réelles pour lequel elle réalise à la main plus de 400 figurines[5]. Dans un casino de Dieppe, pendant que Shadmi joue à la roulette, elle rencontre Louis Armstrong qui lui apprend à jouer The Twist[5]. Alors qu'elle travaille sur leur film au milieu des années 1960, Shadmi subit un accident vasculaire cérébral et Kramer met sa carrière en suspens et s'installe à New York pour s'occuper de lui pendant 18 ans, jusqu'à sa mort en 1987[1],[12]. En 1988, Eileen Kramer reprend sa carrière et déménage à Hinton pour vivre avec un vieil ami de scène, avant de déménager à Lewisburg en 1992[13]. C'est là qu'elle commence une relation de 20 ans avec un « riche veuf du Sud » nommé Bill Tuckwiller[10],[13]. En 2008, elle auto-édite son premier livre, Walkabout Dancer, un récit de sa vie[9].

En , après la mort de Tuckwiller, Kramer retourne en Australie à l'âge de 99 ans parce que les kookaburras[2] et l'odeur des gommiers lui manquent[12]. En 2014, pour marquer son centenaire, elle finance, chorégraphie et interprète une pièce de danse intitulée The Early Ones[11]. En 2015, elle est nommée comme l'une des 100 Women of Influence Awards par The Australian Financial Review et Westpac[14]. En 2017, elle créé un drame dansant A Buddha's Wife, inspirée de ses voyages en Inde, dans le cadre d'une œuvre plus large célébrant sa vie, et soutenue par l'Arts Health Institute[2]. Un portrait, The inner stillness of Eileen Kramerpar le plasticien Andrew Lloyd Greensmith, est finaliste du prix Archibald en 2017[15]. En 2017, un portrait d'elle réalisé par la cinéaste Sue Healey est finaliste du Digital Portrait Prize (National Portrait Gallery, Canberra) et finaliste du Blake Prize (Casula Powerhouse Sydney) en 2018[16]. Healey reçoit également le Australian Dance Award for Outstanding Achievement in Film or New media[17]. Ses mémoires, Eileen: Stories from the Phillip Street Courtyard, sont publiées en [18]. En 2019, elle présente un autoportrait pour le prix Archibald, devenant ainsi la plus vieille contributrice au prix[19].

Bibliographie modifier

Filmographie modifier

  • 2017 : Eileen - court métrage de Sue Healey[17]
  • 2019 : The End (en production)[5]

Références modifier

  1. a et b Eloise Fuss, « Meet the 103-year-old dancer still performing, choreographing and making costumes », ABC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Karen Hardy, « Eileen Kramer plans to dance on her 103rd birthday », Canberra Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Lucy Cormack, « One hundred-year-old dancer Eileen Kramer still taking to the stage », Sydney Morning Herald,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Gary Nunn, « The dancer aged 106 who bans the word 'old' », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a b c d e f g h i et j (en) « One Plus One: Eileen Kramer », sur www.abc.net.au (consulté le )
  6. (en) Souter, « Bohemian rhapsody: Why there's no stopping this 103-year-old dancer », The Sydney Morning Herald,
  7. (en) « 104-Year-Old Eileen Kramer Proves Age Is No Barrier To Creativity | Studio 10 » (consulté le )
  8. (en-GB) « The extraordinary life of 104-year-old dancer Eileen Kramer | The Spectator », www.spectator.co.uk (consulté le )
  9. a et b (en-GB) « Walkabout Dancer », Booklore (consulté le )
  10. a et b (en-GB) « Seriously…, The Art of Now: Breath is Life - Eileen Kramer », BBC (consulté le )
  11. a et b (en-CA) « At 100, She Is Still Performing In Music Videos », HuffPost Canada, (consulté le )
  12. a et b (en) « Returning: Compass », TV Tonight, (consulté le )
  13. a et b (en-US) « Fare thee well, Lovely Lady », (consulté le )
  14. (en) « Eileen Kramer, a woman of infuence - Dance Australia », www.danceaustralia.com.au (consulté le )
  15. (en) « Andrew Lloyd Greensmith », Archibald Prize 2017, Art Gallery of New South Wales (consulté le )
  16. (en) « Eileen – Digital Portraiture Award », dpa.portrait.gov.au (consulté le )
  17. a et b (en-US) « Eileen (2017). A film by Sue Healey », Michelle Potter, (consulté le )
  18. (en) « Eileen | Melbourne Books », www.melbournebooks.com.au (consulté le )
  19. (en) Chettle, Nicole, « 'Just do it if it makes you happy':104-year-old Archibald Prize entrant's life advice », ABC News, (consulté le )

Liens externes modifier