Edmond Taigny

collectionneur d'art français

Ernest Amédée Edmond Taigny, né le à Paris et mort dans la même ville le , est un haut fonctionnaire, historien et collectionneur d'art français, entre autres spécialisé dans les arts décoratifs et de l'Extrême-Orient.

Edmond Taigny
Portrait d'Émile Taigny, par Jean Béraud.
Fonctions
Vice-président
Musée des Arts décoratifs
-
Maître des requêtes au Conseil d'État
à partir de
Président
Société de propagation des livres d'art (d)
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Mère
Émilie Maystre-Taigny (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Parentèle
Autres informations
Propriétaire de
Membre de
Les Arts décoratifs
Cercle des chemins de fer (d)
Conseil du Sceau
Cercle de l'Union artistique (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Maître
Distinction

Biographie modifier

Edmond Taigny est le fils de l'homme d'affaires Auguste Taigny et de la peintre Émilie Maystre. Neveu par alliance de Jean-Baptiste Isabey (dont sa tante maternelle est la seconde épouse) et de Paul-Narcisse Taigny, sous-préfet, receveur des finances et secrétaire général de la préfecture de Loire-Inférieure sous la Restauration, cousin d'Émile Taigny, sa sœur sera mariée au vicomte de Vaufreland[1]. Marié à Mlle Julie Delon, petite-nièce de Jacques Delon, Edmond Taigny est le père du diplomate Olivier Taigny (1863-1941), ainsi que le beau-père du banquier Georges Goüin (fils d'Eugène Goüin) et du baron Robert Lejeune, vice-président de la Société d'encouragement à l'élevage du cheval de guerre et petit-fils de Louis-François Lejeune.

Diplômé de la faculté de droit de Paris, Edmond Taigny opte pour la carrière administrative et rentre comme auditeur au Conseil d'État. Il est désigné pour accompagner en 1854, en tant que secrétaire, Pierre Carlier, conseiller d'État chargé de l'inspection des préfectures[2]. Taigny est attaché au Conseil du sceau des titres de 1859 à 1864, année de sa promotion en tant que maître des requêtes.

 
Edmond Taigny est l'un des personnages représentés sur le tableau La Madeleine chez le Pharisien, de Jean Béraud.

Ami de la princesse Mathilde Bonaparte (la princesse Mathilde avait habité un hôtel particulier appartenant alors à son père ; de plus, le château de la princesse Mathilde à Saint-Gratien était proche du château du Grand-Bury de Taigny) et familier du palais des Tuileries, il est titulaire du titre officiel de promoteur de l'art moderne sous le Second Empire. Avec son épouse, ils sont appelés « les délices de l'impératrice »[3]. Par l'intermédiaire de la princesse Mathilde, il côtoie également Émile de Girardin, l'académicien Henri de Régnier et l'abbé Mugnier[4].

Chevalier de la Légion d'honneur en 1866, Taigny est membre du jury international de l'exposition universelle de 1867.

Aquareliste amateur, élève de Harpignies, il expose au Salon des artistes français entre 1868 et 1870[5].

Il est promu maître des requêtes de première classe le .

Membre fondateur au Comité de direction de la Société du musée des arts décoratifs de 1877 à 1882 et au conseil d'administration de l'Union centrale des arts décoratifs, il est membre et vice-président du conseil d'administration (1882-1892) et président de la Commission du musée (1885-1891) du Musée des arts décoratifs de Paris. Il y conduit à l'acquisition notamment d'œuvres japonaises, de Gustave Moreau ou de son ami Émile Gallé.

Il préside également la Société de propagation des livres d'art.

Il était membre du Cercle des chemins de fer et du Cercle de l'Union artistique.

Il meurt le , à son domicile parisien de l'avenue Montaigne.

Collection Taigny modifier

Edmond Taigny est un important collectionneur. On peut trouver dans sa collection des œuvres d'Isabey, de Gustave Moreau (Galathea), de Jean Béraud, de Joseph Chinard, de Rosalba Carriera, de Pierre-Paul Prud'hon, de Ryukosai Jokei, de Suzuki Harunobu, de Philippe-Joseph Brocard, etc.

Une partie de sa collection brûla lors de l'incendie du palais d'Orsay par les communards en 1871[6]. Une autre partie fut vendue en 1893[7] et une autre en 1903.

Quelques publications modifier

  • J.-B. Isabey : sa vie et ses œuvres (1859, 1869)
  • Catherine II et la princesse Daschkoff (1860)
  • Application de l'art à l'industrie (1867)
  • Collection Campana (1869)
  • Mélanges : Études littéraires et artistiques, Paris, Hachette (1869, 2010)
  • Peintures + estampes japonaises (1893)

Notes et références modifier

  1. frère du préfet Auguste de Vaufreland et petit-fils du général-vicomte Achille Victor Fortuné Piscatory de Vaufreland
  2. Le Pays : journal des volontés de la France , 10 septembre 1853
  3. Digraphe, Numéros 67 à 69, éditions Flammarion, 1994
  4. Patrick Besnier, Henri de Régnier: De Mallarmé à l'Art Déco, Fayard, 2015
  5. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, et lithographie des artistes vivants exposés au Palais des Champs-Élysées - 1868
  6. Marius Vachon, Le Palais du Conseil d'État et de la Cour des Comptes, A. Quantin, 1879
  7. Ernest Leroux, Catalogue de la précieuse collection de peintures et estampes japonaises formée par M. Edmond Taigny, (1893)

Bibliographie modifier

  • Ernest Leroux, Catalogue de la précieuse collection de peintures et estampes japonaises formée par M. Edmond Taigny, (1893)
  • Sotheby's Monaco S.A., Arts décoratifs du XXe siècle, (1988)
  • Manuela Moscatiello, Le japonisme de Giuseppe de Nittis : un peintre italien en France à la fin du XIXe siècle, (2011)
  • Société française de promotion artistique, Connaissance des arts, Numéros 431 à 436, (1988)
  • Taigny, Edmond, Hôtel Drouot, (1893)
  • Evanghélia Stead, Hélène Védrine, L'Europe des revues (1880-1920): estampes, photographies, illustrations, (2008)
  • Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs. III. L-Z, 1939

Liens externes modifier