Discussion:Causes de la guerre de Succession d'Espagne

Dernier commentaire : il y a 10 ans par Polytech82 dans le sujet Extrait sur la succession d'Espagne
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Scission, fusion et renommage modifier

La partie "Charles II" (1680-1701) de Succession d'Espagne (1701-1883) (nouveau nom de Succession au trône d'Espagne), a été fusionnée avec Succession d'Espagne dans un nouvel article nommé Succession d'Espagne (1680-1701).

Une page d'homonymie Succession d'Espagne a été créée pour reprendre les différents articles traitant de la "succession d'Espagne" (après fusion d'historiques et suppression préalable).

Succession d'Espagne (1701-1883) peut encore être scindé en plusieures parties. Le cas échéant, après renommage, il faut le signaler dans la page d'homonymie Succession d'Espagne. Jerome66 | causer 31 août 2006 à 15:53 (CEST)Répondre

Extrait sur la succession d'Espagne modifier

Extrait de l'introduction de l'article sur les Pays-Bas autrichiens à intégrer dans l'article. Polytech82 (discuter) 29 septembre 2013 à 10:51 (CEST)Répondre

La succession de Charles II, roi d'Espagne modifier

 
La succession de Charles II : à gauche, la branche des Bourbons de France et à droite, la maison de Habsbourg d'Autriche.

En 1665, lorsque Philippe IV, roi Habsbourg d'Espagne décède, son fils Charles II agé de quatre ans, lui succède. Les deux sœurs de Charles sont Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV, roi de France, et Marguerite-Thérèse, promise à l'empereur Léopold Ier de Habsbourg. Mais, Charles II est un roi de faible constitution et ses deux mariages avec Marie-Louise et Marie-Anne de Neubourg restent stériles. Étant donné l'absence de descendance directe, la maison Habsbourg d'Autriche souhaite récupérer les territoires de la couronne espagnole, cependant Louis XIV, roi de France, Guillaume III, roi d'Angleterre et les États-généraux des Provinces-Unies sont attentifs à l'évolution possible de l'équilibre européen après une guerre en Europe qui a duré près de dix ans.

C'est pourquoi ces puissances européennes (la France, l'Angleterre et les Provinces-Unies) décident de négocier un traité touchant le partage de la monarchie d'Espagne et signé à La Haye le par le comte de Tallard représentant le roi Louis XIV, le comte de Portland et le chevalier Joseh Williamson représentent le roi Guillaume III d'Angleterre et les sieurs François Verbolt, le Baron Friedriech de Rheede, Antoine Heinsius, Jean Becker, Jean vander Does, Guillaume van Haren (nl), Arnold Lencker et Jean de Drews, députés représentants les Seigneurs États Généraux des Provinces-Unies.

 
Le décès du roi Charles II d'Espagne, le , déclenche une guerre de succession.

« IV. ...que mondit Seigneur le Dauphin ait pour son partage ... les royaumes de Naples & de Sicile, les places espagnoles situées sur la côte de Toscane, ou îles adjacentes,... la Ville & le marquisat de Finale, la province de Guipuscoa. »

« V. Ladite couronne d'Espagne, & les autres Royaumes, Îles, États, Pays & Places, qui en dépendent présentement, seront donnés au Prince Fils ainé de l'électeur de Bavière. »

« VII. ... que l'archiduc Charles, ait en extinction de toutes prétentions sur la succession d'Espagne, la cession dudit duché de Milan. »

—  Traité de La Haye touchant le partage de la monarchie d'Espagne signé le [1].

 
Joseph-Ferdinand de Bavière, successeur désigné par Charles II au trône d'Espagne meurt prématurément.

À la nouvelle de cette tentative de démembrement de son royaume et de ses états, le roi Charles II décide de faire de Joseph-Ferdinand de Bavière, fils de l'électeur Maximilien-Emmanuel de Bavière, gouverneur des Pays-Bas espagnols et petit-fils de l'empereur Léopold Ier, son unique héritier universel. Malheureusement le jeune prince de Bavière décède prématurément à Bruxelles, le , à l'âge de 7 ans.

Les mêmes puissances européennes décident alors de conclure un second traité touchant le partage de la monarche d'Espagne et signé à La Haye le par le comte de Tallard et le comte Gabriel de Briord représentent le roi de France Louis XIV, le comte Guillaume de Portland et le comte Edward de Jersey représentent le roi d'Angleterre Guillaume III et les sieurs Jean van Essen, le Baron Friedriech de Rheede, Antoine Heinsius, Guillaume de Nassau, Everhard de Weede, Guillaume van Haren, Arnold Lencker et Jean van Heeck députés représentants les Seigneurs États Généraux des Provinces-Unies : il est convenu dans les articles IV et VI de ce traité de partage que, par rapport au traité précédent, le Dauphin recevrait en plus les duchés de Lorraine et de Bar, que le duc de Lorraine recevrait en compesation le Milanais et le duc de Savoie recevrait en compensation les royaumes de Naples et de Sicile, tandis que l'archiduc Charles disposerait du royaume d'Espagne, des Pays-Bas espagnols et de l'ensemble de ses colonies. Mais l'empereur Léopold Ier exige la totalité de la succession pour la maison de Habsbourg et dispense les autres nations à nommer des héritiers au roi Charles II[2].

Une lutte d'influence se déroule à la cour d'Espagne, entre les deux tendances, le parti germaniste, peu apprécié, représenté par la reine Marie-Anne de Neubourg, princesse bavaroise, soutenant un l'archiduc Charles comme héritier universel et le parti francophile représenté par le duc de Villafranca, grand d'Espagne. Louis XIV mandate son ambassadeur auprès de Charles II, le marquis d'Harcourt d'encourager le roi d'Espagne à appeler à la succession d'un prince français. De plus, le pape Innocent XII, à tendance pro-française, se montre également favorable à cette disposition. Le parti francophile parvient ainsi à arracher au roi Charles II la signature d'un testament au profit de la branche des Bourbons[3].

 
Le pape Innocent XII, soutient la succession d'un prince Français.

Le roi Charles II, par son testament du institue son petit neveu, Philippe, duc d'Anjou et petit-fils de Louis XIV pour héritier universel, avec la restriction que la monarchie espagnole soit toujours séparée de la couronne de France :

« Ayant donc reconnu par diverses conférences que j'ai eues avec mes Ministres d'État & de Justice,... : au cas que je meure sans laisser d'enfants, m'accommodant auxdites lois, je déclare le Duc d'Anjou pour mon successeur, & comme tel je l'appelle à la succession de tous mes Royaumes sans nulle exception… & qu'il m'importe beaucoup au repos de la Chrétienté & de l'Europe et à la tranquillité de mes-dits Royaumes, que cette Monarchie soit toujours séparée de la Couronne de France. »

— Charles II, Testament et codicille, Article XIII[4].

La diplomatie européenne pendant la succession d'Espagne modifier

La décision de non exclusion des couronnes de France et d'Espagne modifier

Alors qu'il a accepté dans un premier temps, pour maintenir la paix en Europe, la clause d'exclusion de regroupement des couronnes espagnole et française figurant dans le testament de Charles II, Louis XIV reconnait que Philippe d'Espagne et sa postérité masculine conserveront les droits qui leur appartiennent à la succession de la Couronne de France[5].

« Nous avons dit, déclaré & ordonné, & par ces présentes signées de notre main, disons, déclarons & ordonnons, voulons & nous plaît, que notre très cher & très aimé fils petit-fils le roi d'Espagne, conserve toujours les mêmes droits de naissance... Ainsi notre très cher & très aimé fils unique le Dauphin étant le vrai & légitime successeur & héritier de notre Couronnes et de nos États, & après lui notre très cher & très aimé petit-fils le duc de Bourgogne, s'il arrive (ce qu'à Dieu ne plaise) que notre dit petit fils le duc de Bourgogne vienne à mourir sans enfants mâles ou que ceux qu'il aurait en bon & loyal mariage décèdent avant lui... en ce cas notre dit petit-fils le roi d'Espagne usant des droits de sa naissance, soit le vrai & légitime successeur de notre Couronne & de nos États, nonobstant qu'il fût alors absent & résident hors de notre dit Royaume; & immédiatement après son décès, ses hors mâles procréés en loyal mariage viendront à ladite succession... »

— Louis XIV, Lettres patentes du [6].

De plus, le la France, l'Espagne et le Portugal signent un traité d'alliance au moment où les troupes françaises occupent les places-fortes des Pays-Bas espagnols.

La grande alliance modifier

 
Le roi Guillaume III d'Angleterre s'associe à l'Empereur contre Louis XIV

L'empereur Léopold Ier envoie au roi Guillaume III d'Angleterre un de ses meilleurs diplomates, le comte de Vratisau pour le rallier à sa cause. Le Roi d'Angleterre décide de casser son parlement et avec de nouveaux députés plus dociles, Guillaume III veut leur fait revoir la position de son pays. Entretemps, Louis XIV vient de reconnaître au nouveau roi d'Espagne le droit de succession à la couronne de France et les troupes françaises sont entrées dans les Pays-Bas et occupent les places de la barrière. C'est pourquoi, le , une députation des Communes présente au roi une adresse contre le pouvoir exorbitant de la maison de Bourbon[7].

Vu la crainte de l'apparition d'un empire potentiellement aussi puissant, l'Empereur, le roi d'Angleterre, les états-généraux des Provinces-Unies, l'électeur Palatin, les électeurs de Brandebourg et de Hanovre et le duc de Zell signent le projet de ligue offensive et défensive le à La Haye. Les contractants s'engagent

« 1° À réunir leurs efforts pour procurer...une entière sûreté ... aux États-généraux[note 1]. »

« 2° À s'emparer, à forces réunies, des Pays-Bas espagnols, du duché de Milan, du royaume des Deux-Siciles et des ports de Toscane. »

« 4° À continuer la guerre jusqu'à ce que la satisfaction juste et raisonnable soit donnée à l'Empereur, au roi d'Angleterre et aux états-généraux sur tous les griefs. »

« 7° À assurer par tous les moyens la séparation des deux couronnes de France et d'Espagne. »

—  Traité de La Haye du [8].

Ce traité de La Haye, connu sous le nom de la grande alliance, est signé le par les comtes de Goes et de Wratislau pour l'Empereur, par le duc de Malborough pour l'Angleterre et par sept députés des États-Généraux des Provinces-Unies. Frédéric III, électeur de Brandebourg, roi de Prusse, Frédéric IV, roi de Danemark et Georges-Louis, électeur de Hanovre, vont accéder plus tard au traité.

La succession au trône d'Angleterre modifier

 
La reine Anne d'Angleterre n'est pas reconnue par la France à la mort de Guillaume III

Le , à la mort de l'ex-roi d'Angleterre, Jacques II, réfugié à Paris, Louis XIV décide de reconnaître son fils, le prince de Galles, comme nouveau roi d'Angleterre au détriment de l'actuel roi, Guillaume III. À cette nouvelle, celui-ci fait renvoyer le chargé d'affaire de France et rappelle de Paris son ambassadeur.

Mais Guillaume III meurt le sans enfants et c'est Anne, fille de Jacques II qui lui succède, selon l'ordre de succession établi par la Déclaration des droits (Bill of Rights) de 1689.

Les déclarations de guerre modifier

Le , la reine Anne d'Angleterre déclare la guerre à la France[9]. Cette déclaration est motivée sur le traité d'alliance conclu entre Guillaume III d'Angleterre, l'empereur Léopold et les Provinces-Unies. Quelques jours plus tard, les états-généraux des Provinces-Unies déclarent également la guerre à la France et à l'Espagne[note 2] tandis que l'empereur déclare la guerre au roi de France et au duc d'Anjou.

En réponse aux publications de déclarations de guerre de l'Angleterre et des États Généraux, Louis XIV décide de déclarer la guerre à l'Empereur, à l'Angleterre, aux Provinces-Unies et à leurs alliés, le , par Ordonnance du Roy[note 3]. Le marquis de Bedmar annonce la déclaration de guerre à l'empereur, à l'Angleterre et aux états-généraux des Provinces-Unies le [note 4].

En septembre 1702, Philippe V nomme l'électeur de Bavière, vicaire-général des Pays-Bas, avec les mêmes pouvoirs et prérogatives qu'il avait comme gouverneur.

La diète de Ratisbonne, à savoir les institutions du Saint-Empire, publie le la déclaration de guerre de l'Empire à l'attention de la France à qui elle reproche d'avoir enfreint la paix de Ryswick, de s'être emparé de l'Espagne et de son empire.

Par un habile jeu diplomatique, les alliés parviennent à convaincre le Portugal de se détacher de la France et de l'Espagne, avec pour conséquence la mise en place d'une alliance offensive et défensive entre l'empereur Léopold, Anne, reine d'Angleterre et les états généraux des Provinces-Unies d'une part et Pierre II, roi du Portugal d'autre part, à Lisbonne le . De plus, la France déclare la guerre à la Savoie le 4 décembre sous prétexte que le duc de Savoie se rapproche de l'empereur et de l'Angleterre.

En septembre 1703, suite à l'évolution du conflit en Europe, l'empereur Léopold Ier annonce renoncer à tous les droits sur la succession de Charles II, au profit de son second fils, l'archiduc Charles, héritier de tous les droits sur la couronne d'Espagne, sous le nom de Charles III. Il y a maintenant deux rois d'Espagne !


Notes modifier

  1. il s'agit bien du rétablissement de places-fortes au profit des Provinces-Unies.
  2. Manifeste du .
  3. Sa Majesté s'est trouvé dans la nécessité, pour conserver ses propres États et ceux du Roy son petit-fils, d'armer de sa part et de faire des levées assez considérables pour pouvoir s'opposer aux entreprises de leurs ennemis communs. Et à cet effet, Sa Majesté a résolu d'employer toutes ses forces tant de terre que de mer, soutenues de la Protection Divine, qu'elle implore pour la justice de sa cause, de déclarer la guerre à l'Empereur, à l'Angleterre, aux États Généraux des Provinces-Unies et aux Princes, leurs alliés.
  4. Capittel : Declaratie van Oorlog tegens den Keyser, Engelandt, en de Staeten-generael der Verenigde Provincien, en de Princen en de Staeten hunne Bontgenoten.

Références modifier

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