Demi-groupe involutif

En mathématiques, notamment en algèbre générale, un demi-groupe involutif ou un *-demi-groupe est un demi-groupe doté d'un anti-automorphisme involutif.

Cette involution, considérée comme un opérateur unaire, rapproche en quelque sorte la structure de demi-groupe de celle d'un groupe, car la fonction qui à un élément d'un groupe associe son inverse est un anti-automorphisme involutif. Pour autant, tous les anti-automorphismes involutifs ne sont pas nécessairement des opérateurs d'inversion : il existe de nombreux exemples de demi-groupes involutifs qui ne sont pas des groupes.

Les demi-groupes involutifs apparaissent pour la première fois dans un article en russe de Viktor Wagner de 1953, dans une tentative de relier la théorie des demi-groupes avec celle des demi-tas[1].

Définition modifier

Premier exemple et intuition modifier

Un exemple important de demi-groupe involutif est le demi-groupe librement généré par un alphabet muni de l'inversion de l'ordre des lettres d'un mot. Intuitivement, il s'agit de l'ensemble des mots sur un alphabet, muni de la concaténation (la mise bout à bout de deux mots) et de l'opération unaire qui consiste à prendre un mot et le lire à l'envers. Formellement, pour un mot   avec   des lettres de l'alphabet  , on pose

 

Par exemple, on a  . On remarque alors que

  • Inverser une deuxième fois l'ordre des lettres permet de revenir à l'ordre de lettre initial, c'est-à-dire  
  • Inverser l'ordre des lettres de la concaténation de deux mots revient à inverser l'ordre des lettres du deuxième mot, puis à le concaténer au premier, lui aussi inversé, c'est-à-dire  , avec   et   deux mots.

À propos de cette dernière propriété, appelée propriété d'antimorphisme, HSM Coxeter fait remarquer qu'il « devient clair lorsque nous pensons à   et   comme les opérations consistant à enfiler nos chaussettes et nos chaussures, respectivement »[2], avec l'idée que si   signifie « enfiler sa chaussette » et   signifie « enfiler sa chaussure », alors pour enlever à la fois la chaussette et chaussures  , il faut commencer par enlever la chaussure, puis la chaussette  .

Définition formelle modifier

Soit   un demi-groupe dont l'opération binaire est écrite de manière multiplicative. Une involution sur   est un anti-automorphisme de période 2, c'est-à-dire

  1. Période 2 : pour tout   dans  ,  .
  2. Antimorphisme : pour tout  ,   dans  ,  .

Le demi-groupe   muni de l'involution   est appelé un demi-groupe involutif, ou encore *-demi-groupe.

Les semi-groupes qui ne satisfont que le premier de ces axiomes appartiennent à la classe plus large des U-demi-groupes.

Exemples modifier

  1. En algèbre linéaire, le monoïde multiplicatif des matrices carrées muni de la transposition est un monoïde involutif. En effet, on a bien   et  . Cependant, pour une matrice arbitraire,   n'est pas égale à la matrice identité : c'est donc un exemple de monoïde involutif mais non inversif.
  2. Si   est un demi-groupe commutatif alors l'identité sur S est une involution.
  3. Si   est un groupe alors l'inversion * :   définie par   est une involution. De plus, sur un groupe abélien, cette application et celle de l'exemple précédent sont des involutions au sens des demi-groupes[3].
  4. Si   est un demi-groupe inversif alors l'inverse au sens des demi-groupes est une involution qui laisse les idempotents invariants. De même que dans l'exemple précédent, un demi-groupe inversif peut avoir d'autres involutions, et même d'autres involution qui laissent les idempotents invariants, comme par exemple l'identité sur un demi-groupe commutatif régulier, donc inversif. Un demi-groupe régulier est un demi-groupe inversif si et seulement s'il admet une involution pour laquelle chaque idempotent est un invariant [4].
  5. Chaque C*-algèbre contient un *-demi-groupe. Un exemple important est l'algèbre   des matrices carrées de taille   sur  , avec la transposition conjuguée comme involution.
  6. Le monoïde des relations binaires sur ensemble   est un *-demi-groupe, où R* est la relation inverse de R. C'est un exemple de *-demi-groupe qui n'est pas régulier.
  7. Le monoïde libre sur un alphabet   est un *-demi-groupe, avec * l'inversion de l'ordre des lettres d'un mot.
  8. L'ensemble  , muni du produit   est une bande rectangulaire. On peut la munir de l'involution   pour obtenir un demi-groupe involutif. Ce demi-groupe est également un demi-groupe régulier, comme toutes les bandes [5].

Concepts et propriétés de base modifier

Élément hermitien modifier

Un élément   d'un demi-groupe involutif est dit hermitien (par analogie avec une matrice hermitienne) lorsqu'il est laissé invariant par l'involution, c'est-à-dire   . Les éléments de la forme   ou   sont toujours hermitiens, de même que toutes les puissances d'un élément hermitien. Un demi-groupe   est inversif si et seulement si   est régulier et admet une involution pour laquelle tout idempotent est hermitien[6].

Isométries partielles et projections modifier

Certains concepts de base peuvent être définis sur les *-demi-groupes en analogie aux éléments réguliers. Une isométrie partielle est un élément   tel que  . L'ensemble des isométries partielles d'un demi-groupe   est noté  [7]. Une projection est un élément   à la fois idempotent et hermitien, c'est-à-dire   et  . Toute projection est une isométrie partielle. De plus, si   est une isométrie partielle alors   et   sont des projections. Si   et   sont des projections, alors   si et seulement si  [8].

Les isométries partielles peuvent être partiellement ordonnées en posant   si et seulement si   et  , ou, de manière équivalente, si et seulement si   et   avec   une projection[8]. Dans un *-demi-groupe,   est un groupoïde ordonné dont le produit partiel est donné par   si  [9].

Exemples modifier

Dans le *-demi-groupe des relations binaires sur un ensemble, les isométries partielles sont les relations difonctionnelles. Les projections dans ce *-demi-groupe sont les relations d'équivalence partielle[10].

Les isométries partielles dans une C*-algèbre sont exactement les isométries partielles au sens des demi-groupes involutifs. Dans le cas de  , si   et   sont des projections, alors   si et seulement si    . Pour deux projections quelconques, si  , alors la projection unique   d'image   et de noyau le complément orthogonal de   est l'intersection de   et  . Puisque les projections forment un demi-treillis, les isométries partielles sur   forment un demi-groupe inversif dont le produit est donné par   [11].

Régularité modifier

Il existe deux notions de régularité liées, mais distinctes, pour les *-semigroupes. Elles ont été introduites presque simultanément par Nordahl et Scheiblich en 1978 et par Drazin en 1979[12].

Demi-groupes involutifs réguliers au sens de Nordahl et Scheiblich modifier

Comme mentionné dans les exemples précédents, les demi-groupes inversifs sont une sous-classe des *-demi-groupe. Un résultat standard de la théories des demi-groupes affirme qu'un demi-groupe est inversif si et seulement s'il est régulier et ses idempotents commutent. En 1963, Boris M. Schein a montré que les deux axiomes suivants fournissent une caractérisation analogue des demi-groupes inversifs comme une sous-variété de *-semi-groupes :

  •  
  •  

La premier axiome ressemble à la définition d’un élément régulier et le second la commutation de deux idempotents. On sait cependant que les demi-groupes réguliers ne forment pas une variété car leur classe ne contient pas d'objets libres (un résultat établi par DB McAlister en 1968). Ce raisonnement a motivé Nordahl et Scheiblich en 1977 à étudies les variétés de *-demi-groupes qui satisfont uniquement le premier de ces deux axiomes. En raison de la similitude avec les axiomes des semi-groupes réguliers, ils ont nommé cette variété les *-demi-groupes.

Tout *-demi-groupe régulier est également un demi-groupe régulier car   s'avère être un inverse de  . La bande rectangulaire de l'exemple 7 est un *-demi-groupe régulier non inversif[5]. Il est également facile de vérifier que dans un *-demi-groupe régulier, le produit de deux projections est toujours idempotent[13]. Ainsi; dans l'exemple de bande rectangulaire, les projections sont des éléments de la forme   et, comme tous les éléments d'une bande, sont idempotentes. En revanche, dans cette bande, deux projections différentes ne commutent pas toujours, et leur produit n'est pas nécessairement une projection puisque  .

Les demi-groupes satisfaisant uniquement   (mais pas nécessairement l'antidistributivité de * sur la multiplication) ont également été étudiés sous le nom de I-demi-groupes.

P-systèmes modifier

Le problème consistant à déterminer si semigroupe régulier est aussi un *-semigroupe régulier (au sens de Nordahl et Scheiblich) a été abordé par M. Yamada en 1982. Il définit un P-système   comme un sous-ensemble d'idempotents de S. En utilisant la notation usuelle   pour les inverses de  ,   doit satisfaire les axiomes suivants :

  1. Pour tout   dans  , il existe un unique   dans   tel que   et   appartiennent à  
  2. Pour tout   dans   et   dans  ,   appartient à  , avec   l'opération définie par l'axiome précédent
  3. Pour tous  ,   dans  ,   est idempotent

Un demi-groupe régulier   est un demi-groupe *-régulier au sens de Nordahl et Scheiblich si et seulement s'il possède un P-système  . Dans ce cas,   est l'ensemble des projections de   pour l'involution ° définie par  . Dans un demi-groupe inversif, le demi-treillis des idempotents est un p-système. De plus, si un demi-groupe régulier   a un p-système fermé par multiplication (autrement dit, c'est un sous-demi-groupe), alors   est un demi-groupe inversif. Ainsi, un P-système peut être vu comme une généralisation du demi-teillis des idempotents d'un demi-groupe inversif.

Demi-groupes *-réguliers au sens de Drazin modifier

Un *-demi-groupe   est appelé un demi-groupe *-régulier (au sens de Drazin) lorsque pour tout   dans  ,   est  -équivalent à un inverse de  , où   est la relation de Green  . Cette propriété peut être formulée de plusieurs manières équivalentes. Une autre consiste à dire que chaque classe   contient une projection. Une définition axiomatique est donnée par la condition suivante : pour tout   dans  , il existe un élément   tel que  ,  ,  ,   . Michael P. Drazin est le premier à avoir prouvé qu'étant donné  , l'élément   satisfaisant ces axiomes est unique. L'élément   est alors appelé l'inverse de Moore-Penrose de  . Cela est conforme à la définition classique de l'inverse de Moore-Penrose d'une matrice carrée.

Une des motivations pour étudier ces demi-groupes est qu'ils permettent de généraliser les propriétés de l'inverse de Moore-Penrose en remplaçant   ou   par des ensembles plus généraux.

Dans le demi-groupe  , l'application qui à une matrice   associe son conjugué hermitien   est une involution. Le demi-groupe   est un demi-groupe *-régulier pour cette involution. L'inverse de Moore – Penrose de A est alors l'inverse de Moore – Penrose usuel de  .

Demi-groupe involutif libre modifier

Comme pour toutes les variétés, la catégorie des demi-groupes involutifs admet des objets libres. La construction d'un demi-groupe (ou monoïde) involutif libre est basée sur celle d'un demi-groupe libre (et respectivement celle d'un monoïde libre). On peut facilement déduire la construction d’un groupe libre à partir de celle d'un monoïde involutif libre[14].

Les générateurs d'un demi-groupe involutif libre sont les éléments de l'union de deux ensembles disjoints en correspondance bijective :  . Dans le cas où les deux ensembles sont finis, leur union   est parfois appelée alphabet à involution[15] ou encore alphabet symétrique[16]. Soit   une bijection.   se prolonge naturellement en une bijection   en prenant l'union disjointe de   avec son inverse[17] :

 

Soit alors   comme le demi-groupe librement engendré par   :

  avec  

La bijection   sur   est alors prolongée comme une bijection   définie comme l'inversion de l'ordre des lettres dans les mots de  [15],[17]:

 

La bijection   est une involution sur le demi-groupe  . Ainsi, le demi-groupe   muni de  est un demi-groupe involutif, appelé demi-groupe involutif libre sur  [18]. Expliciter   et   est inutile. Ceci est expliqué ci-dessous par la construction via la propriété universelle. Il est important que contrairement à l'exemple 6, l'involution de chaque lettre est un élément distinct dans un alphabet avec involution, et la même observation s'étend au demi-groupe involutif libre.

Pour construire le monoïde libre avec involution, on utilise le monoïde libre  , où  est le mot vide, à la place de  dans la construction précédente[17]. Il suffit alors de poser  .

La construction ci-dessus est en fait le seul moyen de prolonger une bijection  donnée de  dans  , à une involution sur  (et de même sur  ). Le qualificatif « libre » pour ces constructions s'expliquer par le fait qu'il s'agit de constructions universelles. Dans le cas du demi-groupe involutif libre, étant donné un demi-groupe involutif quelconque  et une fonction  , alors il existe homomorphisme de demi-groupe   tel que  , où  est l'injection canonique[18]. La construction de   est unique à isomorphisme près. Ce qui précède est valable pour le monoïde involutif libre en remplaçant les homomorphismes de demi-groupes par des homomorphismes de monoïdes.

La construction d'un groupe libre n'est pas très éloignée de celle d'un monoïde involutif libre. L'ingrédient supplémentaire nécessaire est d'une règle de réécriture pour produire des mots réduits en supprimant toutes les paires de lettres adjacentes de la forme   ou  . On peut montrer que l'ordre dans lequel ces paires sont supprimées n'a pas d'importance, c'est-à-dire que la règle de réécriture forme un système de réécriture confluent[14]. De manière équivalente, un groupe libre peut être construit à partir d'un monoïde involutif libre, en prenant le quotient de ce dernier par la congruence  , parfois appelée la congruence de Dyck (dans un certain sens, elle généralise le langage de Dyck à plusieurs types de « parenthèses »). De même que précédemment, la simplification de la congruence de Dyck a lieu quel que soit l'ordre de suppression. Si par exemple, ")" est l'inverse de "(", alors  . La congruence unilatérale qui apparaît dans le langage Dyck proprement dit  , qui n'autorise que   est appelée la congruence de Shamir. Le quotient d'un monoïde involutif libre par la congruence de Shamir n'est pas un groupe, mais un monoïde. Ce quotient a été notamment étudié par Eli Shamir[19].

*-semigroupes de Baer modifier

Un *-demi-groupe de Baer est un *-semigroupe avec zéro dans lequel l'annulateur à droite de chaque élément coïncide avec l'idéal à droite d'une certaine projection[20] : pour tout  , il existe une projection   telle que

 

La projection   est en fait uniquement déterminée par   [20].

Plus récemment, les *-demi-groupes de Baer ont également été appelés demi-groupes de Foulis, d'après David James Foulis qui les a étudiés en profondeur[21],[22].

Exemples et applications modifier

L'ensemble de toutes les relations binaires sur un ensemble est un *-demi-groupe de Baer[23].

Les *-demi-groupes de Baer sont également rencontrés en mécanique quantique[20], en particulier en tant que demi-groupes multiplicatifs des *-anneaux de Baer.

Si   est un espace de Hilbert, alors le demi-groupe multiplicatif des opérateurs bornés sur   est un *-demi-groupe de Baer. L'involution dans ce cas associe un opérateur à son adjoint[23].

Le *-demi-groupe Baer permet la coordination des treillis orthomodulaires[21].

Voir aussi modifier

Remarques modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Semigroup with involution » (voir la liste des auteurs).
  1. Christopher Hollings, Mathematics across the Iron Curtain: A History of the Algebraic Theory of Semigroups, American Mathematical Society, (ISBN 978-1-4704-1493-1), p. 265
  2. H.S.M. Coxeter, Introduction to Geometry, p. 33
  3. C. van den Berg, J. P. R. Christensen et P. Ressel, Harmonic Analysis on Semigroups: Theory of Positive Definite and Related Functions, Springer Science & Business Media, , 87–88 p. (ISBN 978-1-4612-1128-0)
  4. Munn, Lemma 1
  5. a et b Nordahl and Scheiblich
  6. Easdown, David, and W. D. Munn. "On semigroups with involution." Bulletin of the Australian Mathematical Society 48.01 (1993): 93–100.
  7. Lawson, p. 116
  8. a et b Lawson, p. 117
  9. Lawson, p. 118
  10. Lawson p.122 and p.35
  11. Lawson p.120
  12. Crvenkovic and Dolinka
  13. Nordahl and Scheiblich, Theorem 2.5
  14. a et b Lawson p. 51
  15. a et b Andrzej Ehrenfeucht, T. Harju et Grzegorz Rozenberg, The Theory of 2-structures: A Framework for Decomposition and Transformation of Graphs, World Scientific, , 13–14 p. (ISBN 978-981-02-4042-4)
  16. Jacques Sakarovitch, Elements of Automata Theory, Cambridge University Press, 305–306 p.
  17. a b et c Stephen Lipscomb, Symmetric Inverse Semigroups, American Mathematical Soc., (ISBN 978-0-8218-0627-2), p. 86
  18. a et b Lawson p. 172
  19. Ion Petre et Arto Salomaa, Handbook of Weighted Automata, Springer, (ISBN 978-3-642-01492-5), « Algebraic Systems and Pushdown Automata », p. 271
  20. a b et c Enrico G. Beltrametti et Gianni Cassinelli, The Logic of Quantum Mechanics, Cambridge University Press, (1re éd. 1981) (ISBN 978-0-521-16849-6), p. 178
  21. a et b T.S. Blyth, Lattices and Ordered Algebraic Structures, Springer Science & Business Media, , 101–102 p. (ISBN 978-1-84628-127-3)
  22. Harding, John. "Daggers, Kernels, Baer *-Semigroups, and Orthomodularity". Journal of Philosophical Logic. 6 April 2013. DOI 10.1007/s10992-013-9275-5
  23. a et b Foulis, D. J. Relative inverses in Baer *-semigroups. Michigan Math. J. 10 (1963), no. 1, 65–84. DOI 10.1307/mmj/1028998825

Références modifier

  • Mark V. Lawson (1998). "Inverse semigroups: the theory of partial symmetries". World Scientific (ISBN 981-02-3316-7)
  • D J Foulis (1958). Involution Semigroups, thèse de doctorat, Tulane University, New Orleans, LA. Publications of D.J. Foulis (Consulté le 5 mai 2009)
  • W.D. Munn, Special Involutions, in A.H. Clifford, K.H. Hofmann, M.W. Mislove, Semigroup theory and its applications: proceedings of the 1994 conference commemorating the work of Alfred H. Clifford, Cambridge University Press, 1996, (ISBN 0521576695). Il s'agit d'un article de synthèse sur les demi-groupes involutifs
  • Drazin, M.P., Regular semigroups with involution, Proc. Symp. on Regular Semigroups (DeKalb, 1979), 29–46
  • Nordahl, T.E., and H.E. Scheiblich, Regular * Semigroups, Semigroup Forum, 16(1978), 369–377.
  • Miyuki Yamada, P-systems in regular semigroups, Semigroup Forum, 24(1), December 1982, pp. 173–187
  • S. Crvenkovic and Igor Dolinka, "Varieties of involution semigroups and involution semirings: a survey", Bulletin of the Society of Mathematicians of Banja Luka Vol. 9 (2002), 7–47.