Daria Nicolodi

actrice et scénariste italienne
Daria Nicolodi
Description de cette image, également commentée ci-après
Daria Nicolodi dans Radiocorriere en 1975.
Naissance
Florence (Italie)
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Décès (à 70 ans)
Rome (Italie)
Profession Actrice, scénariste

Daria Nicolodi, née le à Florence et morte le à Rome[1],[2], est une actrice et scénariste italienne.

Biographie modifier

 
Daria Nicolodi en 1970.
 
David Hemmings et Daria Nicolodi dans Les Frissons de l'angoisse (1975).

Florentine de Bellosguardo (it), elle est née de Mario, un avocat qui avait participé à la Résistance, lui-même fils d'Aurelio Nicolodi (it), le fondateur de l'Unione italiana dei ciechi e degli ipovedenti (it), une ONG italienne des aveugles et des malvoyants[3]. Sa mère, Fulvia Casella, était la fille du compositeur Alfredo Casella[4].

La jeune Daria commence à se produire sur scène dès l’âge de 14 ans. À 17 ans, elle fugue de la maison familiale. C'est en 1967 qu'elle entre à l'Académie des Arts Dramatiques de Rome. Là, elle rencontre Luca Ronconi, un metteur en scène de théâtre, qui lui offre la possibilité de faire ses débuts l’année suivante au Festival International de Théâtre de Venise. En 1970, elle participe à l'émission télévisée de variétés en quatre épisodes Babau, scénarisée par Paolo Poli et Ida Omboni (it) et réalisée par Vito Molinari, émission qui sera « archivée » par la Rai en raison de son contenu jugé scandaleux à l'époque, et diffusée seulement six ans plus tard[5]. C’est chez Francesco Rosi qu’elle fait ses premiers pas au cinéma dans le film antimilitariste Les Hommes contre en 1970, puis chez le cinéaste militant Elio Petri avec La propriété, c'est plus le vol en 1973. Elle participe également au film Salomé (1972) du metteur en scène d'avant-garde Carmelo Bene. Un disque vinyle de 45 tours où elle chante date également de cette époque. Dans les mêmes années, elle participe à quelques productions télévisées, comme les feuilletons I Nicotera, Senza lasciare traccia avec Rossano Brazzi, Ritratto di donna velata, avec Nino Castelnuovo (1975), Saturnino Farandola, avec Mariano Rigillo (1978), Rosaura alle 10 (1981) et le téléfilm La Vénus d'Ille, dernière œuvre de Mario Bava (1978). En 1977, elle avait déjà joué un rôle très éprouvant dans le film d'épouvante Les Démons de la nuit du même réalisateur.

Un aspect décisif de la vie et de la carrière de Daria Nicolodi est sa relation sentimentale et professionnelle avec le réalisateur Dario Argento, que l'actrice a rencontré en 1974 lors d'une audition pour le film Les Frissons de l'angoisse (1975)[6].

Nicolodi a participé, en tant qu'actrice ou scénariste, à tous les films réalisés par le cinéaste romain entre 1975 et 1987 : Les Frissons de l'angoisse (1975), Suspiria (1977), Inferno (1980), Ténèbres (1982), Phenomena (1985), Opéra (1987). Particulièrement efficace, son interprétation de la journaliste Gianna Brezzi dans Les Frissons de l'angoisse, dans lequel Nicolodi campe un personnage féminin totalement atypique pour le cinéma italien de l'époque[6]. C'est aussi durant ce film que naît sa fille Asia Argento. Elle est co-scénariste de Suspiria (1977)[7] et, comme elle l'a déclaré elle-même, d'Inferno (1980). Son rôle dans Phenomena sera un moment charnière de sa relation avec le cinéaste. Daria Nicolodi a désavoué le film, le qualifiant de « réactionnaire » en raison de sa représentation des personnes handicapées, et a déclaré lors d'une interview qu'elle ne travaillerait plus avec Argento[8]. Même si elle fait une apparition deux ans plus tard dans Opéra, cette expérience signe la séparation du couple.

 
Daria Nicolodi en 1974.

En 1978, elle est comédienne de théâtre avec Gigi Proietti dans La commedia di Gaetanaccio[9]. La pièce a été jouée pour la première fois au Teatro Sistina mais elle est annulée peu après car sa représentation du XVe siècle sous domination religieuse et papale fait scandale. À cette occasion, elle a enregistré la chanson Tango della morte en duo avec Proietti lui-même pour la bande originale du spectacle. Cette BO est publiée sur un 45 tours édité par RCA Italiana[10] (face B de Me viè da piagne, interprétée par Proietti seul) et incluse sur l'album du spectacle du même nom.

Après la fin de sa relation avec Argento en 1985, elle participe occasionnellement à des gialli et des films d'épouvante (Delirium (1987), Paganini Horror (1989), Il gioko), exploitant son aura de vamp du cinéma de genre, ainsi qu'à des films d'auteur (Macaroni (1985), La fin est connue (1993), Mots d'amour (1998)). À partir des années 2000, elle participe surtout à des films interprétés et réalisés par sa fille Asia (à commencer par son apparition autoparodique dans Viola bacia tutti, sorti en 1998).

En 1994, elle est frappée par un deuil éprouvant : la perte de sa fille aînée Anna dans un accident de voiture. Ses apparitions sont devenues de plus en plus sporadiques.

En 2007, elle revient au cinéma en travaillant avec son ancien partenaire Argento et sa fille Asia dans La Troisième Mère, une suite de Suspiria et Inferno. En 2009, elle participe à un épisode de la série télévisée Il mostro di Firenze produite par Sky Italia, dans lequel elle jouait le rôle d'une médium. Elle est apparue dans l'épisode du de Stracult (it), entièrement consacré aux Frissons de l'angoisse. Dans ce court documentaire, elle exprime ses opinions et raconte son expérience avec le film.

Maladie et mort modifier

Atteinte d'une grave ischémie le , et opérée d'urgence, elle ne s'en remet pas et meurt à Rome le 26 novembre suivant, à l'âge de 70 ans[11].

Vie privée modifier

Au début des années 1970, elle a une relation avec le sculpteur Mario Ceroli (it), dont est née sa fille aînée Anna le , qui est décédée dans un accident de voiture le [12]. En 1974, elle rencontre Dario Argento et de leur relation naît sa deuxième fille Asia en 1975, faisant d'elle la grand-mère de deux petits-enfants nés respectivement en 2001 et 2008.

Démêlés judiciaires modifier

Le , elle est arrêtée pour possession de 23 grammes de haschisch avec son compagnon de l'époque, Dario Argento[13]. Elle est emprisonnée quelques jours à la prison de Rebibbia alors qu'Argento est incarcéré à Regina Coeli. Ils sont accusés de possession de stupéfiants, impliqués dans les enquêtes que la Guardia di Finanza menait dans le monde du spectacle[14]. Ils sont ensuite acquittés car il s'agissait de consommation personnelle et non de trafic[15].

Filmographie modifier

Cinéma modifier

Télévision modifier

Voix françaises modifier

 
Daria Nicolodi dans Les Frissons de l'angoisse (1975).

Notes et références modifier

  1. « L’actrice italienne Daria Nicolodi, révélée par « Inferno », est morte », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (it) « È morta Daria Nicolodi, con Dario Argento nei film e nella vita », sur repubblica.it, 26 novembre 2020
  3. (it) « Nicolodi, Aurelio »
  4. (it) Alberto Mattioli, « “Da noi Casella ogni giorno c’era il Novecento” », sur lastampa.it,
  5. (it) « Ultimo appuntamento con “Babau ‘70” su Rai.tv », sur rai.it, (version du sur Internet Archive)
  6. a et b (it) Fabio Giovanni, Dario Argento: il brivido, il sangue, il thrilling, Edizioni Dedalo, (ISBN 9788822045164, lire en ligne)
  7. (it) « Collaboratori », sur darioargento.it (version du sur Internet Archive)
  8. (it) « Il dopo Argento della Nicolodi », sur lastampa.it,
  9. (it) Luigi Magni et Marina Piccone, Conversazione con Luigi Magni: la vita, il cinema, la politica, Effepi Libri,
  10. « Gigi Proietti », sur discogs.com
  11. (it) Roberto Nepoti, « È morta Daria Nicolodi, con Dario Argento nei film e nella vita », sur repubblica.it,
  12. (it) Francesca Bussi, « Asia Argento ricorda la sorella morta: «Avrebbe compiuto 43 anni» », sur vanityfair.it,
  13. (it) « PRECEDENTI QUEI DIVI IN CELLA Oggi Patty e Vasco Rossi eviterebbero il carcere », sur lastampa.it (version du sur Internet Archive)
  14. (it) « IN CARCERE PER UN PO' D' HASHISH », sur repubblica.it
  15. (it) « Addio a Daria Nicolodi: protagonista di "Profondo rosso", era la mamma di Asia Argento », sur tgcom24.mediaset.it

Liens externes modifier