Portrait d'une danseuse

peinture de Joan Miró
Danseuse espagnole
Artiste
Date
Type
Huile sur toile
Dimensions (H × L)
66 × 83 cm
Propriétaire
No d’inventaire
AM 2003-258Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Danseuse espagnole est une composition minimaliste de Joan Miró réalisée en 1928. Elle fait partie de la série des tableaux objets que le peintre réalise après avoir déclaré qu'il allait « assassiner la peinture »[1].

Contexte modifier

La série des danseuses espagnoles se situe dans l'œuvre de Miró après la période des paysages et portraits imaginaires. C'est pendant cette période qu'il utilise tout matériau pour une peinture-objet dont une des œuvres importante est aussi Peinture (Miró 1930) (plâtre, huile sur toile)[2]. C'est un véritable défi que Miró lance à la peinture, défi que Louis Aragon apprécie pour « l'extrême, l'arrogante pauvreté des matériaux[3]. »

Description modifier

Il s'agit d'une composition minimaliste où figurent exactement 4 éléments[4] :

  1. Un bouchon, en liège ;
  2. Une plume d'oiseau, brun sombre ;
  3. Une épingle à chapeau, acier ;
  4. Un panneau de bois peint, blanc.

Le bouchon et la plume sont collés sur la partie supérieure, à mi largeur du panneau de bois. La plume est légèrement inclinée à droite et figure un tutu. L'épingle traverse le bouchon, la pointe en bas figure le pied de la danseuse. La tête de l'épingle figure celle de la danseuse.

La couleur peau du bouchon se trouve à la jonction de la robe, du tronc et des jambes et suggère ainsi les fesses nues.

Histoire modifier

C'est l'esprit d'irresponsabilité dadaïste qui est à l'origine la plus immédiate de la liberté de Miró[5]. Paul Éluard décrit l'un des exemplaires de cette série : « Une des deux femmes que j'ai le mieux connue, quand je la rencontrais, venait de s'éprendre d'un tableau de Miró : Danseuse espagnole, tableau qu'on ne peut rêver plus nu. Sur la toile vierge, une épingle à chapeau et la plume d'une aile[6]. »

L'œuvre a été acquise par André Breton. Sa fille en a fait don au Centre Georges-Pompidou en 2003[4].

Notes et références modifier

  1. Dupin 2012, p. 151, à confirmer.
  2. Dupin 2012, p. 155, à confirmer.
  3. Louis Aragon, La Peinture au défi, 1930, repris sous le titre Les Collages, éditions Hermann, Paris, 1965, p. 43
  4. a et b « danseuse Espagnole »,
  5. Bonnefoy 1964, p. 14.
  6. Paul Éluard, Naissance de Miró, Cahiers d'Art n° 1/3, Paris, 1937, p. 79-80

Bibliographie modifier

  • Jacques Dupin, Miró, Paris, Flammarion, coll. « Les grandes monographies », (1re éd. 1961), 479 p. (ISBN 978-2-08-126663-6 et 2-08-126663-6).
  • (en) Margit Rowell, Joan Miró,selected writings and interviews, Boston, J.K.Hall et Da Capo Press, , 356 p. (ISBN 0-306-80485-9)
    L'ouvrage regroupe les lettres de Miró avec ses amis et les écrits des amis de Miró sur le peintre, ainsi que leur correspondance.
  • Yves Bonnefoy, Joan Miró, Paris, Bibliothèque des Arts, .

Liens externes modifier