Daniel Poirion

médiéviste et professeur d'université
Daniel Poirion
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Daniel Poirion né le à Amiens et mort le à Branford (Connecticut), est un spécialiste français des langues romanes, médiéviste et professeur d’université.

Biographie modifier

Daniel Poirion est né à Amiens de parents enseignants. Après des classes au lycée Charlemagne et lycée Louis-le-Grand, il est reçu à l’École normale supérieure en 1947 et agrégé en 1950. Il commence à enseigner dans des lycées en province (Nevers, Dijon) et à Paris (lycée Montaigne), puis est habilité après la soutenance de ses thèses : Le poète et le prince : l'évolution du lyrisme courtois de Guillaume de Machaut à Charles d'Orléans[1] et Le Lexique de Charles d'Orléans dans les Ballades .

Il est professeur de littérature médiévale française à l’université de Grenoble, puis il dirige pendant deux ans l'Institut français de Naples[2]. Il revient en France enseigner à la Sorbonne élu pour diriger le département d'études médiévales. Après sa retraite française en 1987 (à l'âge de 60 ans), il enseigne à l'université Yale, où ses étudiants médiévistes rédigent et publient une compilation d’essais en sa mémoire[3]— témoignage du rayonnement de son œuvre et de sa personnalité —[4], comme l'avaient fait ses étudiants français, quelques années plus tôt[5] . En 1989, il devient membre correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres[4]. La même année, il reçoit le prix Gay-Lussac Humboldt.

En 1992, il remporte la bourse Guggenheim[6], et en 1994, il est élu à l'Académie américaine des arts et des sciences[5].

Pour Philippe-Jean Catinchi, Daniel Poirion est un érudit à l'élégance sans faille, modèle d'ouverture et de rigueur critique, au parcours universitaire exemplaire dont les « travaux personnels dépassent largement la conception traditionnelle de sa spécialité : outre la nature, la confection, la destination et la réception des œuvres, il s'attacha toujours à établir le lien entre création et société, contribuant de manière essentielle à l'histoire des mentalités comme à celle de l’esthétique[2]. »

Ouvrages modifier

  • Le Moyen Age II, 1300–1480, Paris, Arthaud 1971.
  • Le «Roman de la Rose», Paris, Hatier, coll. Connaissance des lettres, 1973 [7].
  • Le Merveilleux dans la littérature française du Moyen Âge, Paris 1982, 1995 (Que sais-je ?) [8].
  • Jérusalem, Rome, Constantinople, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, coll. N°5, 1986.
  • Résurgences. Mythe et littérature à l'âge du symbole. XIIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, 1986.
  • Écriture poétique et composition romanesque, Orléans, Paradigme, série Medievalia, n° 11. 1994, (OCLC 32429664) .
  • Milieux universitaires et mentalité urbaine au Moyen Âge , Presses de l'université Paris-Sorbonne, Paris 1987.
  • Tristan et Yseut, roman de Béroul, Gallimard, coll. Folio, Paris 1989, 2000, (ISBN 9782070392568), (OCLC 10724969).
  • Chrétien de Troyes, Œuvres complètes, Paris, 1994, (bibliothèque de la Pléiade)[9].
  • L'art de vivre au Moyen-Âge, co-auteur Claude Thomasset, Philippe Lebaud, 1995, 329 p. [cet ouvrage contient la reproduction en fac-similé du Codex Vindobenensis Series Nova 2644 conservé à la Bibliothèque nationale d'Autriche]

Références modifier

  1. Pierre Le Gentil, « (Compte rendu), Daniel Poirion, Le poète et le prince : l'évolution du lyrisme courtois de Guillaume de Machaut à Charles d'Orléans, 1965 », Romania , no  352 ,‎  1967 ,  548-557 (lire en ligne).
  2. a et b Philippe-Jean Catinchi, « Daniel Poiron », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  3. (en) Sahar Amer, Noah D. Guynn et Daniel Poiron, Rereading allegory: essays in memory of Daniel Poirion, Yale University Press, (OCLC 40981095).
  4. a et b Pierre Toubert, « (Note biographique), Allocution à l'occasion du décès de M. Daniel Poirion, correspondant français de l'Académie », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ,‎ 1996 ,  425-426 (lire en ligne).
  5. a et b Textes réunis par Michel Zink et Danielle Bohler, publiés par Eric Hicks et Manuela Python, L'hostellerie de pensée : études sur l’art littéraire au Moyen âge offertes à Daniel Poiron par ses anciens élèves, Presses de l'Université Paris-Sorbonne, (lire en ligne), p. 7-9.
    « ses anciens élèves réunis, par l’admiration qu’ils vouent à leur maître, lui offrent ce volume où ils s’efforcent d’appliquer les leçons qu’ils ont reçus de lui et de réfléchir dans la perspective qu’il a tracée les diverses facettes de l’art littéraire du Moyen Âge. Le titre qui sonne comme une allusion à Charles d’Orléans est en lui même un hommage au grand connaisseur et au grand interprète de la poésie lyrique de la fin du Moyen Âge et de la littérature allégorique qu’est Daniel Poitevin. »
  6. (en)all fellows, Daniel Poirion sur gf.org.
  7. Marc-René Jung, « (Compte rendu) - Daniel Poirion. — Le Roman de la Rose  », Connaissance des lettres, no 64,‎ 1975  , p. 310-311 (lire en ligne).
  8. Pierre Gallais, « (Compte rendu), Daniel Poirion. — Le merveilleux dans la littérature française du Moyen Âge, 1982 (" Que sais-je ? ", 1938) », Cahiers de civilisation médiévale,‎ , p. 421-423 (lire en ligne).
  9. Kelly F. Douglas, « (Compte rendu), Daniel Poirion, dir. — Chrétien de Troyes. Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 1994 (Bibl. de la Pléiade) », Cahiers de Civilisation médiévale,‎ , p. 301-302 (lire en ligne).

Liens externes modifier