Danièle Delorme

actrice et productrice française
Danièle Delorme
Danièle Delorme en 1953 par le Studio Harcourt. Photo retouchée.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Gabrielle Danièle Marguerite Andrée GirardVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Père
Fratrie
Evie Girard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Daniel Gélin (de à )
Yves Robert (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Distinction
Archives conservées par
Œuvres principales

Gabrielle Girard, dite Danièle Delorme, est une actrice et productrice de cinéma française, née le à Levallois-Perret et morte le à Paris 6e.

Biographie modifier

Danièle Delorme est la fille du peintre et affichiste André Girard[2] et d'Andrée Jouan. Elle fait des études de piano pour devenir concertiste mais la guerre l'oblige à les interrompre.

Pendant la période de l'Occupation, sa mère est déportée à Ravensbrück, dont elle sera libérée en avril 1945, tandis que son père est parti à Londres, puis à New York[3]. Engagée dans la Résistance, elle se réfugie à Moncrabeau où elle devient commis-épicière[4], puis à Cannes où elle suit les cours de théâtre de Jean Wall puis elle débute dans la compagnie théâtrale de Claude Dauphin. Marc Allégret l'engage dans trois films successifs : Félicie Nanteuil et La Belle Aventure, tournés en 1942, puis Les Petites du quai aux fleurs en 1944[5],[6]. C'est Bernard Blier qui lui trouve son pseudonyme de Delorme[7].

Après-guerre, elle se perfectionne avec Tania Balachova et René Simon. Son interprétation de Gigi d'après Colette en 1949 lui apporte la renommée et, sur cette lancée, elle tourne de nombreux films où sa grâce, sa pudeur et son engagement dans des rôles d'héroïne fragile, souvent marquée par le destin, font impression. Dans les années 1950 et 1960, elle joue au théâtre les grands auteurs tels qu'Ibsen, Jean Anouilh, Paul Claudel, Pirandello.

 
Dès le début des années 1950, Danièle Delorme devient vedette du grand écran et du théâtre.

En 1960, elle signe le Manifeste des 121, déclaration sur le « droit à l'insoumission » dans le contexte de la guerre d'Algérie.

Après un rôle à contre-emploi de femme machiavélique dans Voici le temps des assassins de Julien Duvivier, elle prend au début des années 1960 quelque distance avec son métier d'actrice pour faire de la production. On la revoit dans les films d'Yves Robert dans les années 1970 et elle incarne en 1980, pour la télévision, Colette dans La Naissance du jour de Jacques Demy. En 1982, elle crée la collection vidéo Témoins, biographies de personnalités contemporaines.

Elle a été mariée à Daniel Gélin de 1945 à 1955, mariage dont est issu Xavier Gélin (1946-1999). Elle épouse ensuite Yves Robert en 1956 ; ils resteront ensemble jusqu'à la mort de celui-ci. Ils ont fondé la maison de production La Guéville, qui a notamment produit La Guerre des boutons et Alexandre le bienheureux. Elle vivait avec Yves Robert au moulin de la Guéville à Saint-Hilarion (Yvelines)[8].

Danièle Delorme a été présidente de la commission d'avance sur recettes du Centre national de la cinématographie (CNC) en 1980 et 1981. En 1981, elle devient co-directrice, avec Marie Dabadie, de la société de production Témoins. Elle produit notamment le seul documentaire consacré à l'écrivain Jean Genet (par Antoine Bourseiller), trois sur le poète Philippe Soupault (par Bertrand Tavernier) ainsi qu'un autre sur les coulisses de la libération de Nelson Mandela[9].

Elle a aussi été présidente du jury de la Caméra d'or au Festival de Cannes 1988. La même année, elle fait partie de la commission des sages qui propose la création du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) en remplacement de la Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL).

 
Tombe de Danièle Delorme et d'Yves Robert au cimetière du Montparnasse (division 9).

Elle est nommée en 1984, par le président de la République François Mitterrand, membre du Conseil économique, social et environnemental où elle siège jusqu'en 1994. Elle y produit, en 1985, un rapport intitulé La création française dans les programmes audiovisuels, et un autre, en 1991 : L'éveil artistique des jeunes en France et en Europe.

Mort modifier

Danièle Delorme meurt le à Paris[10] à l'âge de 89 ans, des suites d'une longue maladie. Ses obsèques ont eu lieu le en l'église de Saint-Germain-des-Prés à Paris VIe, en présence de nombreuses personnalités du cinéma, du théâtre et de la télévision.

Son ouvrage Demain, tout commence, publié en 2008, est à l'origine du titre du film homonyme réalisé par son petit-fils Hugo Gélin et sorti au cinéma en 2016[11].

Elle est inhumée auprès de son dernier compagnon Yves Robert, au cimetière du Montparnasse (division 9).

Distinction modifier

Filmographie modifier

Cinéma modifier

Télévision modifier

Productrice modifier

(Liste non exhaustive)

Théâtre modifier

Publication modifier

Notes et références modifier

  1. « http://www.cineressources.net/repertoires/archives/fonds.php?id=delorme »
  2. Elle a créé et dirigé la galerie An.Girard à Paris, Site officiel de la galerie.
  3. Combat, 13 janvier 1950, p.2 : "Son père gagne Londres, puis New York"
  4. Combat, 13 janvier 1950, p.2 : "Daniele milite dans la Résistance et doit se cacher comme commis-épicière à Moncrabeau."
  5. « Moncrabeau. Styliste de renommée mondiale », La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  6. Thomas Rabino, « Disparition de Danièle Delorme, une grande dame du cinéma français », Marianne, (consulté le ).
  7. Combat, 13 janvier 1950, p.2 : "C'est à ce moment (à ses débuts en 1942) que Danièle - alors Girard - se vit baptiser, par son camarade Bernard Blier, Delorme. "Ca te portera bonheur !" Et de fait..."
  8. Claude Askolovitch, « Le crépuscule des hommes », Vanity Fair no 49, août 2017, pages 90-97.
  9. Mohammed Aïssaoui, « Marie Dabadie, dans l'ombre du Goncourt », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », mercredi 11 septembre 2013, p. 38.
  10. « Gabrielle Danièle Marguerite Andrée Girard », sur deces.matchid.io (consulté le ).
  11. « " Demain tout commence " : Hugo Gélin mardi au CGR », La Nouvelle République,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Nominations du Ministère de la Culture », Ministère de la Culture (France), (consulté le ).

Bibliographie modifier

Liens externes modifier