Damé Grouev

révolutionnaire bulgare
Damé Grouev
Portrait de Damé Grouev.
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Даме ГруевVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Дамян Йованов ГруевVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Fratrie
Guéorgui Grouev (d) (frère)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Conflit
Archives conservées par
Archives nationales de Bulgarie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Damian Iovanov Grouev (en bulgare : Дамян Йованов Груев ; en macédonien : Дамјан Јованов Груев), appelé Damé Grouev (Даме Груев), né le à Smilevo (aujourd'hui en Macédoine du Nord) et mort le dans le massif de Maléchévo, est un révolutionnaire bulgare[1].

C'est l'un des fondateurs de l'Organisation révolutionnaire intérieure macédono-andrinopolitaine[2] et de l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne. Il a également joué un rôle clé dans l'insurrection d'Ilinden, dirigée contre le pouvoir ottoman afin d'obtenir l'autonomie de la Macédoine.

La plupart des historiens le considèrent comme bulgare[3],[4],[5],[6],[7],[8],[9],[10],[11],[12] mais en Macédoine du Nord il est considéré comme macédonien[13],[14],[15],[16].

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Il fit ses études primaires dans son village natal, des études secondaires à Resen, Monastir et au lycée bulgare pour hommes de Thessalonique et des études supérieures d'histoire à l'université de Sofia (1889-1890).

Alors qu'il était encore au lycée à Thessalonique, Grouev ressentit le poids de l'oppression insupportable de l'Empire ottoman et des mauvais traitements dont faisaient l'objet les Slaves. Il quitta donc l'université et retourna en Macédoine pour s'impliquer dans le mouvement révolutionnaire.

Premiers pas dans l'activité révolutionnaire modifier

Pour mener à bien ses projets et pour éviter d'éveiller les soupçons des autorités turques, Damé Grouev décida de devenir un professeur d'école bulgare. Au cours des deux années qui suivirent son retour en Macédoine, il enseigna d'abord dans son village natal de Smilevo de 1891 à 1892, puis dans la ville de Prilep de 1892 à 1893. Il s'établit, en 1883, à Thessalonique où il devint correcteur à l'imprimerie Samarciev. Il est ensuite professeur à Štip de 1894 à 1895, puis professeur-inspecteur à Thessalonique et à nouveau professeur à Monastir.

 
Damé Grouev en armes.

En mai 1900 il est arrêté et incarcéré dans une prison de Monastir, et, fin mai 1902, il est condamné au bannissement et emprisonné à Podroum Kale en Anatolie où il retrouve Chritian Matov et Christian Tatarchev qui étaient là depuis janvier 1901. malgré cet éloignement il resta en contact secrètement avec l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne. Au début de 1903, il fut libéré par une amnistie générale, se rendit à Thessalonique et, en sa qualité de membre du comité central, appela à l'insurrection. Il participa à Smilevo au congrès du mouvement ou il fut nommé secrétaire du comité. Ce congrès décida que la date du soulèvement serait fixée au et envoya Grouev, Boris Sarafov et Alexandre Lozanchev pour encourager et diriger les forces révolutionnaires de la région de Bitola.

L'insurrection d'Ilinden modifier

Il vécut la retraite des troupes turques et la libération de son village natal Smilevo, puis l'établissement d'une petite république indépendante autour de Kruševo. Cette insurrection, appelée « insurrection d'Ilinden », est une suite d'escarmouches avec les forces ottomanes. Mais le renfort de 300 000 soldats mit fin en quelques jours à la république de Kruševo. Les partisans se dispersèrent, certains se réfugièrent à Sofia, d'autre continuèrent la lutte sur le terrain devant la répression sanglante qui était menée en Macédoine[17].

La fin modifier

 
Le cadavre de Dame Gruev.

En 1906, alors qu'il se rendait à un congrès du VRMO avec le détachement de Alexandre Kitanov par la route de Kustendil à Sofia, il est attaqué par les Turcs le dans le district de Malechevo. Blessé, il tente de se cacher mais il est retrouvé puis tué. À la nouvelle de sa mort, les autorités turques demandèrent une confirmation de décès ; son corps fut déterré puis photographié.

Une baie de l'Île Greenwich, qui est située en Antarctique, fut nommée en son honneur. Elle est localisée en 62° 30′ 22″ S, 59° 33′ 46″ O.

Notes et références modifier

  1. (en) Julian Brooks, « The Education Race for Macedonia, 1878—1903 in The Journal of Modern Hellenism », The Education Race for Macedonia, 1878—1903 in The Journal of Modern Hellenism, vol. Vol 31, no (2015),‎ , pp. 23-58.
  2. « It appears to have originally been called the Bulgarian Macedonian-Adrianopolitan Committee (BMORK — the'O'standing for Odrin or Adrianopole). In 1902 it changed its name to the Secret Macedonian Adrianopolitan Revolutionary Organisation », (en) Hugh Poulton, Who are the Macedonians?, C. Hurst & Co. Publishers, (ISBN 1-85065-534-0), p. 53.
  3. (en) Ivo Banac, The National Question in Yugoslavia : Origins, History, Politics, Cornell University Press, , p. 307-328
  4. (bg) Д. О. Лабаури, Болгарское национальное движение в Македонии и Фракии в 1894 - 1908 гг.: Идеология, программа, практика политической борьбы, София,‎ , p. 248.
  5. Российская Академия Наук, Институт Славяноведения, Человек на Балканах, Государство и его институты: гримас политической модернизации, последняя четверть XIX — начало XX в. с. 166-176.
  6. (en) Klaus Roth et Ulf Brunnbauer, Region, Regional Identity and Regionalism in Southeastern Europe, LIT Verlag Münster, (ISBN 3-8258-1387-8, lire en ligne), p. 135-136.
  7. (en) Diana Mishkova, We, the people : politics of national peculiarity in Southeastern Europe, Central European University Press, (ISBN 963-9776-28-9, lire en ligne), p. 125.
  8. (en) George Constantine Papavizas, Claiming Macedonia: the struggle for the heritage, territory and name of the historic Hellenic land, 1862-2004, McFarland & Company, (ISBN 0-7864-2323-4), p. 41.
  9. (en) Mete Tunçay et Erik Jan Zürcher, Socialism and nationalism in the Ottoman Empire, 1876-1923, Amsterdam, British Academic Press and International Institute of Social History, (ISBN 1-85043-787-4), p. 33.
  10. (en) Chris Kostov, Contested Ethnic Identity : The Case of Macedonian Immigrants in Toronto, 1900-1996, Peter Lang, coll. « Nationalisms Across the Globe », (ISBN 3-0343-0196-0, lire en ligne), chap. 7, p. 69-70.
  11. (en) Stephen E. Palmer et Robert R. King, Yugoslav Communism and the Macedonian Question, Archon Books, (ISBN 0-208-00821-7), p. 14 et 117.
  12. Сборник: Вътрешната Македоно-Одринска революционна организация през погледа на нейните основатели. Спомени. Съставителство, предговор и бележки П е т р о в, Т. и Ц. Б и л я р с к и, 1995, стр. 13-48.
  13. Ivo Banac, With Stalin against Tito: Cominformist splits in Yugoslav Communism
  14. Dame Gruev's death on macedonium.org
  15. "They took for their motto the words of Gladstone "Macedonia for the Macedonians". They differentiated themselves from the Bulgarians and the Macedonians living in Bulgaria....", Macedonia's heroic struggle for freedom, New York Times, 6 December 1903
  16. Dame Gruev's memories:."..And them I with few others Macedonians went to Belgrade." in Macedonian
  17. « sa biographie en anglais », sur blog histoire-macédonienne.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier