Couville

commune française du département de la Manche

Couville
Couville
L'église Notre-Dame.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Cotentin
Maire
Mandat
Sédrick Gourdin
2020-2026
Code postal 50690
Code commune 50149
Démographie
Gentilé Couvillais
Population
municipale
1 207 hab. (2021 en augmentation de 9,03 % par rapport à 2015)
Densité 140 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 33′ 13″ nord, 1° 41′ 09″ ouest
Altitude Min. 45 m
Max. 130 m
Superficie 8,60 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Cherbourg-en-Cotentin
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Cherbourg-en-Cotentin-3
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Liens
Site web www.mairie-de-couville.fr

Couville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 1 207 habitants[Note 1].

Géographie modifier

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 964 mm, avec 13,9 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin à 10 km à vol d'oiseau[5], est de 12,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 963,9 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Couville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (89,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (44,4 %), terres arables (36,8 %), zones urbanisées (9,9 %), zones agricoles hétérogènes (8,9 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous les formes Kalvilla vers l'an mille[15], Couvilla vers 1100 et 1150[16].

Il est issu d'un anthroponyme : norrois selon Ernest Nègre (Kali)[15] et René Lepelley (Koli)[17], ou germanique (Colo) selon Albert Dauzat[18]. Le second élément est l'ancien français vile dans son sens originel de « domaine rural », issu du latin villa rustica.

Le gentilé est Couvillais.

Histoire modifier

Au Mont à la Quesne, aux Houguettes, fut découvert en 1850 un gisement de 280 haches à douilles datant du bronze ancien[19] (VIIe siècle av. J.-C.) ou du début de l'âge de fer[20].

Pendant la guerre de Cent Ans, par la volonté du roi d'Angleterre, c'est Robin Le Cop puis Guillaume Wolston qui bénéficièrent de la seigneurie de Couville[20].

Vers 1548, Pierre de Belleville, fils de Pierre verrier à Bézu-la-Forêt, monte en Cotentin[21] et est le créateur et propriétaire d'une verrerie au lieu-dit le Breuil, sans doute l'ancêtre des glaceries de Tourlaville[20].

C'est à la gare de Couville que fut découverte en 1896 une malle sanglante et que fut arrêté un couple formé par Joseph Aubert et sa compagne Marguerite Dubois, auteurs de l'homicide d'un jeune philatéliste, Émile Delabaef[20]. Cette affaire fut jugée aux assises de la Seine, du au . Son retentissement trouva un large écho dans la presse nationale de l'époque qui titra : « le crime de Couville » [22].

 
Plaque posée sur le mur de la mairie en l'honneur de la Libération par la 9 ème division US en 1944.

En 1943, la commune voit se construire une plate-forme de lancement de missiles V1 dont l'existence, une fois découverte, provoqua une série de bombardements. Un site analogue est alors poursuivi en souterrain à Brécourt sur la commune d'Hainneville[23].

Politique et administration modifier

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1983 mars 2008 René Bihel    
mars 2008[24] mai 2020 Alain Pinabel[25] SE Technicien
mai 2020[26] En cours Sédrick Gourdin SE Formateur
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[26].

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[28].

En 2021, la commune comptait 1 207 habitants[Note 4], en augmentation de 9,03 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
543544664729750714677647660
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
682583651533530579494440498
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
475485480464520517465438468
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
4634124886578218209229371 030
2017 2021 - - - - - - -
1 1431 207-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[29] puis Insee à partir de 2006[30].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie modifier

C'est de la gare de Couville que devait partir le minerai de fer exploité par la société des Mines de May-sur-Orne, qui avait repris en 1951 les activités de la mine de fer de Flamanville fermée en 1940 du fait de la Deuxième Guerre mondiale. Après la fermeture de la mine en 1962, c'est l'installation de l'usine de retraitement de la Hague, qui a relancé l'activité économique de la région.

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

L'église est aujourd'hui rattachée à la nouvelle paroisse Sainte-Bernadette du doyenné de Cherbourg-Hague[34].
  • Croix de cimetière (XVIIIe siècle) en granit, et if.
  • Manoir Saint-Luc du XVIIe siècle. Château construit de 1640 à 1660 par Guillaume Simon (v. 1609-1676) et qui prit le nom de Saint-Luc lorsqu'il devint la propriété de Louis Lucas (Famille Lucas de Saint-Luc de Couville). Sur la tour sont insérées les armes du seigneur de Couville, Guillaume Simon (d'azur à la croix d'argent chargée de cinq croissants de gueules et cantonnée de quatre cygnes d'argent et de son épouse Suzanne Poërier d'azur au chevron d'or accompagné en chef de deux étoiles d'argent et en pointe d'un croissant de même. Un casque de profil surmonte l'écu[35].

Activité et manifestations modifier

L'Association des parents d’élèves de Couville organise chaque année des manifestations.

  • Les Foulées couvillaises, généralement organisée fin mars. Des trails et des randonnées sont proposées le matin, puis un éveil athlétique composés de trois courses à pied aux enfants l'après-midi.
  • La chasse aux œufs de Pâques, chaque lundi de Pâques. Une chasse aux œufs dans l'enceinte de l'école de Couville.
  • Une soirée au théâtre, en association avec la troupe de théâtre de la commune, une pièce de théâtre est présentée.
  • Un vide-greniers organisé au mois de mai, sous chapiteau, avec restauration.
  • La kermesse de fin d'année, organisée fin juin. La journée se termine par une retraite aux flambeaux et par un feu d'artifice.

Personnalités liées à la commune modifier

  • Pierre Lucas de Couville de Saint-Luc (1740-1815) , maire de la commune en 1809, fit allégeance en 1815 aux Bourbons[20].

Héraldique modifier

  Blason
D'azur à la croix d'argent, chargée de cinq croissants de gueules et cantonnée de quatre cygnes d'argent[36].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  5. « Orthodromie entre Couville et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Cherbourg-homet » (commune de Cherbourg-en-Cotentin) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Cherbourg-homet » (commune de Cherbourg-en-Cotentin) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  9. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  15. a et b Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1022.
  16. Georges Bernage, « Cherbourg et les Vikings », Vikland, la revue du Cotentin, no 3,‎ octobre-novembre-décembre 2012, p. 6 (ISSN 0224-7992).
  17. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 51.
  18. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  19. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 9.
  20. a b c d e et f Gautier 2014, p. 172.
  21. Blasons du Clos du Cotentin, 1996, p. 59.
  22. Jean-François Miniac, Les Nouvelles Affaires criminelles de la Manche, de Borée, Paris, 2012.
  23. Site V1 de Couville sur Wikimanche.
  24. « Alain Pinabel succède à René Bihel »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  25. Réélection 2014 : « Couville (50690) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  26. a et b « Sédrick Gourdin, nouveau maire de Couville », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  27. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  28. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  29. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  30. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  31. « Fonts baptismaux », notice no PM50001411, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  32. Oeuvres mobilières à Couville.
  33. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 55.
  34. Site du diocèse.
  35. Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 35.
  36. « Blason… », sur armorialdefrance.fr.

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 69.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 172.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier