La contragestion (contraction de contra-gestation) désigne un mode d'action des méthodes de contrôle des naissances, défini par une intervention empêchant la nidation après le stade de la conception de l'embryon, c'est-à-dire après formation de la cellule-œuf par fécondation d'un ovule par un spermatozoïde.[réf. nécessaire]

La mifépristone, médicament anti-progestatif utilisé pour l'avortement, est appelée pilule contragestive sous l'impulsion d'Étienne-Émile Baulieu, qui étend l'action de la contragestion jusqu'après la nidation de l'œuf[1],[2],[3],[4], celle-ci agissant le plus souvent après la conception.

Bien que souvent utilisés comme synonymes dans le langage courant[réf. nécessaire], la contragestion peut être distinguée de la contraception qui, elle, intervient pour empêcher la fécondation de l'ovocyte[1]. La pilule du lendemain combine une action contraceptive (qui est sans effet si la fécondation a déjà eu lieu lorsque la pilule est prise) et une action contragestive.

Les dispositifs intra-utérins, tout comme les contraceptifs oraux par exemple, peuvent agir sur la progression des spermatozoïdes et sur la nidation[5],[6]. Ainsi, outre un léger effet contraceptif, ils ont également un fort effet contragestif[7]. Les premiers scientifiques à s'intéresser à cette nouvelle méthode sont Edmond Rosolen et Paul Kerbrat en 1985, ce qui aboutira à la création de la nouvelle molécule en 1989.[réf. nécessaire]

Certaines associations du mouvement « pro-vie » s'opposent à cette forme de contrôle des naissances, considérant que la vie d'un individu commence dès la conception.

Notes et références modifier

  1. a et b Etienne-Émile Beaulieu, « Antiprogestin Ru 486: a Contragestive Agent », dans Contraception Research for Today and the Nineties: Progress in Birth Control Vaccines, Springer, , p. 62
  2. Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé, Stratégies de choix des méthodes contraceptives chez la femme, Argumentaire, 2004, page 44 (site de la HAS)
  3. Baulieu EE, Contragestion and other applications of RU486, an antiprogesterone at the receptor, Science 245, 1351-57, 1989
  4. Le Figaro, La pilule contragestive vient de recevoir l'aval de la principale organisation de médecins américains, (Revue de presse sur le site de l'INSERM)
  5. Haute autorité de santé, Méthodes contraceptives : focus sur les méthodes les plus efficaces disponibles, document de synthèse, mars 2013, pages 27 et 30 (site de la HAS)
  6. Haute autorité de santé, Méthodes contraceptives : focus sur les méthodes les plus efficaces disponibles, document de synthèse, mars 2013, page 8 (site de l'HAS)
  7. Jean Costentin, Pharmacothérapie pratique à l'officine : l'essentiel, Esevier, , 237 p. (ISBN 978-2-84299-321-4, lire en ligne).