Congrès juif américain

association de Juifs américains organisée pour défendre les intérêts juifs dans le pays et à l'étranger

Le Congrès juif américain (en anglais : American Jewish Congress, abrégé en AJC), est une association américaine de défense des intérêts juifs créée en décembre 1918.

Logo de l'association American Jewish Congress.

Histoire modifier

Le Congrès juif américain est créée en décembre 1918 par des organisations religieuses de la communauté juive[1].

À l'époque, la direction de la communauté juive aux États-Unis était assurée par des personnes d'origines allemandes. L'AJC est fondé pour présenter une position unifiée des Juifs américains lors du traité de Versailles de 1919[1].

L'AJC est dissout en 1919 et créé à nouveau en 1922. Il devient un groupe de pression en 1928, sous la direction du rabbin Stephen Wise, qui en resta le président et le principal porte-parole jusqu'à sa mort en 1949[1].

Dans les années 30, Stephen Wise lança des avertissements contre les dangers du nazisme. Quand Adolf Hitler fut nommé chancelier le 30 janvier 1933, Wise organisa au Madison Square Garden à New York une importante manifestation de protestation malgré l'opposition du département d'État américain et des organisations juives conservatrices. Le Congrès juif américain continua à organiser différentes manifestations de protestation entre 1930 et 1940.

En août 1933, le Congrès juif américain demanda un boycott général des produits allemands. L'AJC ne demanda pas publiquement au gouvernement américain l'augmentation du nombre de réfugiés venant d'Allemagne. Il partageait les vues d'autres organisations juives américaines, qui craignaient que ce type d'exigence ne provoque des restrictions supplémentaires à l'immigration et ne renforce l'antisémitisme aux États-Unis.

En 1936, le Congrès juif américain contribua à la création du Congrès juif mondial. Durant la Seconde Guerre mondiale, il servit d'intermédiaire entre le gouvernement américain et le Congrès juif mondial dans les tentatives de sauvetage des Juifs européens.

Le 8 août 1942, le rabbin Stephen Wise, président du Congrès juif mondial, reçut un télégramme par voie diplomatique. Ce dernier le reçut à la fin du mois d'août. La source de l'information était Eduard Schulte, l'industriel anti-nazi, Benjamin Sagalowitz étant l'intermédiaire. Ce télégramme fut la première communication officielle à évoquer un holocauste planifié. Wise reçut ce télégramme de Gerhart Riegner, le représentant du Congrès juif mondial à Genève. Dans ce qui fut appelé le Télégramme Riegner, Riegner signalait que les nazis avaient planifié et mettaient en œuvre une politique d'extermination des Juifs d'Europe. Le texte faisait référence au camp d'Auschwitz-Birkenau. Après confirmation par le Département d'État des États-Unis de l'exactitude des informations contenues dans ce télégramme, l'AJC mit sur pied un Comité d'urgence. Ce dernier devait coordonner les efforts des principales organisations juives aux États-Unis pour convaincre l'administration de Roosevelt de prendre des mesures supplémentaires pour secourir les Juifs d'Europe.

Une manifestation au Madison Square Garden, le 1 mars 1943, rassembla 70 000 personnes. Des manifestations du même type furent aussi organisées dans plusieurs villes des États-Unis[1].

De 1958 à 1966, Joachim Prinz est le président du Congrès juif américain[2].

En 1947, un prix Stephen Wise Award est créé en l'honneur de celui-ci, un an après sa démission du congrès[3]. Ce prix est remis régulièrement par le Congrès juif américain durant les décennies qui suivent[4]. En particulier, en 2014, le congrès exige de Recep Tayyip Erdoğan la restitution de son prix offert dix ans plus tôt [5].

En avril 1962, le Congrès juif américain dénonce l'antisémitisme subsistant dans les deux allemagnes et en URSS[6].

En 1957, Martin Kuther King prend une première fois contact avec l'AJC pour demander sa participation logistique à la conférence des dirigeants nègres du Sud (précurseur de la Conférence du leadership chrétien du Sud). L'AJC et le pasteur King travaillent ensuite de façon rapprochée dans le mouvement des droits civiques, l'AJC participant entre autres à l'organisation de la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté[7].

Notes et références modifier

  1. a b c et d « Le Congrès juif américain », sur encyclopedia.ushmm.org (consulté le )
  2. (en-US) « Joachim Prinz, New Jersey Rabbi, Activist, Dies », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « Stephen Wise Award Fund Established at University of Pennsylvania », JTA,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « Ajcongress Presents 1970 Stephen Wise Awards to Warren, Swig, Poller », JTA,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Erdogan rend son prix du Congrès juif américain », sur tvanouvelles.ca, (consulté le )
  6. « LE CONGRÈS JUIF AMÉRICAIN DÉNONCE L'ANTISÉMITISME OUI SUBSISTE DANS LES DEUX ALLEMAGNES ET EN U.R.S.S. », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) © Stanford University et Stanford, « American Jewish Congress (AJC) », sur The Martin Luther King, Jr., Research and Education Institute, (consulté le )

Liens externes modifier