Comté de Poitou

7781422

Blason
Armes du comte de Poitiers (maison d'Anjou)
Description de cette image, également commentée ci-après
Le comté de Poitou au sein du royaume de France et du duché d'Aquitaine vers 1180.
Informations générales
Statut Comté du royaume de France
Capitale Poitiers
Histoire et événements
934 Rattachement du comté avec le duché d'Aquitaine sous Guillaume III
1202-1203 Confiscation par Philippe II Auguste, puis rattachement au domaine royal
1422 Rattachement définitif au domaine royal

Comtes

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le comté de Poitou est un ancien comté du royaume de France, créé en 778 par Charlemagne. Il est réuni au IXe siècle au duché d'Aquitaine par les Ramnulfides. Soumis à la suzeraineté du royaume de France, il s'en éloigne peu à peu par son appartenance à l'Empire Plantagenêt. Confisqué en 1202 par Philippe II, le comté est rattaché à la maison de France et n'est plus donné qu'en apanage. Il avait pour capitale Poitiers.

Il est à distinguer de la province de Poitou.

Histoire modifier

 
L’empire franc de 481 à 814.

En 778, Charlemagne divise le royaume d'Aquitaine en 9 comtés, dont le comté de Poitou, qui comprend les villes de Poitiers et d’Angoulême. Abbon en est le premier comte.

Au IXe siècle, les comtes de Poitiers deviennent ducs d'Aquitaine. En 854 Ramnulf Ier de Poitiers est le premier à cumuler les deux titres.

Le 25 juillet 1137 Aliénor d'Aquitaine épouse le futur Louis VII le Jeune et lui apporte le Poitou et l'Aquitaine. Ils recoivent la couronne ducale dans la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers le 8 août[1]. Le mariage est annulé le 21 mars 1152.

Le 18 mai 1152 a lieu le mariage d'Aliénor et du futur Henri II d'Angleterre, dans la cathédrale de Poitiers. Le Poitou et l'Aquitaine entrent alors dans le vaste Empire Plantagenêt (en union personnelle il est vrai)[2].

À la suite de la commise des fiefs de Jean sans Terre, le [3], le Poitou est confisqué par Philippe II Auguste et remis à Arthur Ier de Bretagne, puis rattaché au domaine royal à la mort de ce dernier (1203).

Entre 1241 et 1417, le comté est accordé en apanage à plusieurs fils du roi de France, mais revient toujours au domaine royal, à la suite de la mort sans descendance des titulaires ou à leur sacre en tant que roi de France. Ainsi, en 1241, Alphonse de Poitiers reçoit le comté de Poitou, la Saintonge et la terre d'Auvergne, et l'ensemble de ce fief revient à la couronne à sa mort en 1271[4]. En 1314, le comté de Poitou est érigé en comté-pairie par Louis X au profit de son frère Philippe, fait comte par leur père Philippe IV le Bel.

Au traité de Brétigny (1360), le Poitou est cédé à l'Angleterre. Il est reconquis peu après (décembre 1372) par Bertrand Du Guesclin et Jean de Berry, à qui le comté est donné en apanage.

Après le décès de Jean de Berry sans héritier (1416), le comté est attribué aux dauphins de Viennois (princes héritiers du trône de France) successifs : Jean de Touraine (1416-1417) puis Charles qui récupère l'apanage à la mort de son frère Jean en 1417. Charles (VII) devient lui-même roi de France en 1422, et le comté revient alors au domaine royal pour ne plus le quitter.

Étendue géographique modifier

En 1223, soit au début du règne de Louis IX, le comté s'étend de l'Atlantique à la Brenne, et est limitrophe, notamment, au comté de Bretagne (qui ne deviendra pas un duché avant quelques siècles), au comté d'Anjou, à la vicomté de Limousin, au duché de Guyenne. Sa principale ville est Poitiers[4].

Trois ans plus tard, lorsque le comté est cédé à Alphonse, comme il l'est en même temps que Saintonge et Auvergne, on le voit couramment courir de l'Atlantique au Livradois, et toucher ainsi le comté de Forez ; mais Clermont est une enclave. Au Nord, le comté va jusqu'à Thouars, sur la façade ouest, La Rochelle, Taillebourg et Saintes sont déjà de belles villes. Le comté longe ensuite le duché de Guyenne, le comté d'Angoulême, la vicomté de Limoge, le comté de Toulouse au niveau de Carlat (qui appartient à l'Auvergne), remonte vers le Nord et l'Allier à côté du comté du Gévaudan et du comté de Velay, longe le comté de Forez (déjà mentionné) et la seigneurie de Bourbon[5].

Vers 1280, le comté perd la vicomté de Châtellerault, à la suite du mariage de l'héritière de la vicomté avec Jean II d'Harcourt (la vicomté reste alors dans la maison d'Harcourt jusqu'en 1447, avant de rejoindre la maison d'Anjou)[6].

En 1415, Charles VI octroie la seigneurie de Parthenay, territoire devenu rebelle, à Arthur de Richemont. Cette dotation n'est effective qu'en 1427, après la libération d'Arthur et le sacre de Charles VII. La seigneurie s'ajoute ensuite aux terres de la maison de Dunois, héritière d'Arthur.

Notes et références modifier

  1. Jean Flori, Aliénor d'Aquitaine, La reine insoumise, Paris, Payot, , 546 p. (ISBN 2-228-89829-5), p.50
  2. Jean Flori, op.cit. p. 94.
  3. Jean Favier, Les Plantagenêts : Origines et destin d'un empire (XIe – XIVe siècles), Paris, Fayard, coll. « Biographies Historiques », , 962 p. (ISBN 2-213-62136-5, BNF 39245762, lire en ligne)
  4. a et b L'âge d'or capétien, 1180-1328
  5. Atlas de l'histoire de France. IXe – XVe siècle, p. 57
  6. Thibaudeau 1840, p. 94.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Jean Besly, Histoire des comtes de Poitou et ducs de Guyenne, Paris, Gervais Alliot, 1647.
  • père Anselme, Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France, tomes troisième et cinquième, Paris, compagnie des Libraires, 1728.
  • Antoine-René-Hyacinthe Thibaudeau, Histoire du Poitou, Robin & C.e, (lire en ligne)
  • Jean Giraudeau, Précis historique du Poitou, Paris, B. Dussillon éditeur, 1843.
  • Alfred Richard, Histoire des comtes de Poitou : 778-1204, A. Picard et fils, (lire en ligne)
  • Prosper Boissonnade, Histoire de Poitou, Paris, Boivin et Cie éditeurs, 1926.
  • Michel Dillange, Les comtes de Poitou : Ducs d'Aquitaine (778-1204), Geste Éditions, 1995.
  • Olivier Guyotjeannin, Atlas de l'histoire de France IXe – XVe siècle, Paris, Autrement, (ISBN 978-2-7467-0727-6, OCLC 179829563)
  • Jean-Christophe Cassard, L'âge d'or capétien : 1180-1328, Paris, Belin, , 776 p. (ISBN 978-2-7011-3360-7, OCLC 717731939)

Articles connexes modifier