Le combat de Bais a lieu en février 1796, pendant la Chouannerie.

Combat de Bais
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue en 2012 du clocher de l'église Saint-Marse de Bais.
Informations générales
Date
Lieu Bais
Issue Indécise
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau des armées catholiques et royales Chouans
Commandants
Toussaint du Breil de Pontbriand
Pierre Rossignol
Forces en présence
Inconnues 1 000 hommes
Pertes
30 morts au moins[1]
(selon les chouans)
1 mort[2]
18 blessés[2]

Chouannerie

Batailles

Coordonnées 48° 00′ 38″ nord, 1° 17′ 26″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
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Combat de Bais
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
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Combat de Bais
Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
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Combat de Bais

Déroulement modifier

Le déroulement de ce combat est rapporté par l'officier chouan Toussaint du Breil de Pontbriand, dans ses mémoires[Note 1]. Celui-ci le place vers le milieu du mois de février de l'année 1796[1],[3]. D'après son récit, Pierre Rossignol, le commandant des compagnies royalistes de Pocé-les-Bois, Saint-Aubin-des-Landes, Saint-Didier, Cornillé et Domalain, se porte dans la paroisse de Bais, où ses hommes se dispersent pour déjeuner et prendre leurs logements[1],[3]. Cependant, les chouans sont surpris et mis en fuite par les garnisons et les gardes territoriaux des communes de Bais, Louvigné-de-Bais et Moulins[1],[3]. Alerté par la fusillade alors qu'il faisait faire l'exercice à ses troupes à Étrelles, Toussaint du Breil de Pontbriand accourt avec les compagnies d'Argentré-du-Plessis,Saint-M'Hervé, Étrelles, Erbrée, La Chapelle-Erbrée et du Pertre[1],[3]. Son avant-garde, commandée par le capitaine Pierre Carré dit Piquet, engage le combat avec les républicains et les attire dans une embuscade[1],[3]. Les hommes de Pontbriand ouvrent le feu à 30 pas et mettent rapidement en fuite les patriotes[1],[3]. De son côté, Rossignol rallie ses compagnies sur les arrières de Pontbriand et lance ses hommes à la poursuite des fuyards, qui se réfugient à l'intérieur du bourg de Bais[1],[3].

À Bais, les républicains se retranchent derrières leurs fortifications, édifiées autour du cimetière et de l'église Saint-Marse[1],[3]. Lorsque les chouans pénètrent dans le bourg, ils sont accueillis par une « grêle de balles », depuis la tour de l'église, le cimetière fortifié et quelques maisons[1],[3]. Pontbriand escalade les murs du cimetière avec une quarantaine d'hommes et se poste à l'abri des tirs de la tour et des redoutes placées devant les portes de l'église[1],[3]. Cependant, il constate qu'il lui est impossible de prendre d'assaut le bâtiment et que le bruit de la fusillade risque d'attirer les garnisons voisines de Châteaugiron et de Piré-sur-Seiche qui peuvent venir en aide aux assiégés[1],[3]. Il rejoint le reste de ses hommes, en train de tirer inutilement sur la tour de l'église, et donne l'ordre de la retraite[1],[3]. Un Anglais propose à Pontbriand de mettre le feu à l'église, ce que ce dernier refuse, mais il allume sans ordre des fagots d'épine, ce qui provoque l'incendie d'un bâtiment isolé[1],[3].

Pertes modifier

Selon Pontbriand, un chouan est tué et 18 autres sont blessés, dont la Poule, adjudant du canton d'Argentré[2],[1],[3]. Du coté des républicains, il affirme qu'« un assez grand nombre de soldats et de gardes territoriaux » ont péri dans la déroute, mais que « le nombre n'en fut pas connu »[1],[3]. Selon lui, une trentaine de morts sont retrouvés sur la route[1],[3]. Environ 65 fusils et 100 paquets de cartouches sont également saisis[2],[1],[3].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. « Vers le milieu de février, Pontbriand se tronvait sur Étrelles avec sa colonne et faisait faire l'exercice, lorsqu'il entendit une assez vive fusillade sur sa droite, dans la direction du bourg de Bais. Il ignorait la présence de troupes royales de ce côté et ne savait ce que ce pouvait étre. Il fit partir Piquet à la tête d'une avant-garde, avec ordre d'éclairer le pays, et lui - même se porta avec toute sa troupe du côté où il entendait le feu. Il avait à peine fait une demi-lieue quand Piquet lui donna avis que c'était Rossignol, qui, avec la troisième colonne de Vitré, avait été déjeuner sur la paroisse de Bais ; il avait dispersé ses compagnies dans les fermes et s'était laissé surprendre dans ses logements par les garnisons et les gardes territoriales de Bais, Moulins et Louvigné; il était en pleine déroute et vivement poursuivi. Pontbriand, ayant reconnu une position favorable, y plaça une embuscade sur un front assez étendu, et, bientot, Rossignol et ses gens arrivèrent en désordre; il leur donna l'ordre de se reformer derrière lui, et, dans peu d'instants, les compagnies de Pocé, Saint-Aubin, Saint-Didier, Cornillé et Domalain furent en grande partie réunies sous les ordres de leurs capitaines, tandis que Piquet et son avant-garde entretenaient la fusillade, toujours en reculant, pour attirer l'ennemi dans l'embuscade. Cette maneuvre réussit si bien qu'il vint y donner en plein et fut reçu à trente pas par un feu bien nourri, tellement que toute cette troupe, qui arrivait sans ordre, fut culbutée et prit la fuite à son tour. Les compagnies qui venaient d'être battues le matin se trouvèrent bientôt en tête de la poursuite, et ne s'arrêtèrent que dans le bourg de Bais, où Pontbriand, qui ne connaissait pas cette localité, fut fort surpris de se trouver accueilli par une grèle de balles, qui partaient, tant de la tour de l'église que du cimetière fortifié et d'une partie des maisons Mécontent de voir ses troupes ainsi engagées, il voulut essayer d'emporter ce bourg d'emblée, et, suivi de Hubert, Laval, Piquet, Verron, Poil-deVache et d'une quarantaine de soldats, il escalada les murs du cimetière et se mit à l'abri des feux de la tour et des redoutes, placées devant les portes contre les murs de l'église ; mais il reconnut bientôt qu'il était impossible d'emporter ce fort avant l'arrivée des secours qui ne pouvaient manquer de venir, sous peu, de Châteaugiron, de Piré, et autres bourgs voisins, et il se décida à se retirer. Il traversa de nouveau le cimetière sous le feu de la tour, et se trouva au milieu des siens, qui faisaient une fusillade inutile sur la tour; il la fit cesser et ordonna la retraite. Un Anglais, qui était avec lui, lui proposa d'aller mettre le feu à l'église ; cette mesure répugnait à Pontbriand, qui refusa ; mais ce même Anglais, qui avait une poignée de paille à la main, y mit le feu en brûlant une amorce et plaça cette paille enflammée sous des fagots d'épines, et, au moment où la retraite commençait, on vit le feu qui gagnait le toit de paille de ce batiment; heureusement qu'il était isolé et peu considérable, et ce fut le seul qui fut consumé. Pontbriand et ses officiers furent très mécontents de cet incendie, qui était inutile et fut allumé sans ordre.

    Les Royalistes eurent un homme tué et dix-huit blessés, en entrant dans le bourg de Bais; la Poule, capitaine d'Argentré, le fut très grièvement; Hardi Jean, sergent-major, de Bais; Coudrais Charles, de Louvigné; Doudet Pierre, de Pocé; Orhan René, d'Étrelles, le furent assez sérieusement.

    Un assez grand nombre de soldats et de gardes territoriaux avaient péri dans la déroute; le nombre n'en fut pas connu, mais on retrouva une trentaine de morts sur la route, et les Royalistes rapportèrent soixante-cinq fusils et plus de cent cinquante paquets de cartouches.

    Le capitaine la Poule fut transporté sans connaissance; une balle l'avait atteint au sommet de la tête; il avait l'œil droit sorti de son orbite, et son état paraissait désespéré; cependant, par les soins du chirurgien de Pontbriand, il ne fut que trois semaines avant de reparaitre à la tête de sa compagnie. — Il eût été plus heureux pour lui de succomber à sa blessure[1]. »

    — Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand

Références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s Pontbriand 1897, p. 272-275.
  2. a b c et d Le Bouteiller 1988, p. 508.
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Pontbriand 1904, p. 300-303.

Bibliographie modifier

  • Christian Le Bouteiller, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , 839 p.  
  • Paul-Marie du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy : Fougères-Vitré, Basse-Normandie et frontière du Maine, 1793-1800, Paris, Honoré Champion éditeur, (réimpr. La Découvrance, 1994), 509 p. (lire en ligne).  
  • Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoires du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, Plon, (réimpr. Éditions Yves Salmon, 1988), 629 p. (lire en ligne).