Collégiale Saint-Paul de Clermont-l'Hérault

collégiale située dans l'Hérault, en France

L’église Saint-Paul est une église située à Clermont-l'Hérault, dans l'Hérault (département) en France[1].

Église Saint-Paul de Clermont-l'Hérault
Présentation
Type
Dédicataire
Saint Paul
Style
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Site web
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Géolocalisation sur la carte : Occitanie (région administrative)
(Voir situation sur carte : Occitanie (région administrative))
Géolocalisation sur la carte : Hérault
(Voir situation sur carte : Hérault)

Elle présente une belle élévation intérieure, ainsi que des bas-côtés, chose rare dans le gothique méridional. Elle possède une grande rose en façade.

Historique modifier

 
Porte sud avec le réemploi d'une Crucifixion.

Au Moyen Âge, Clermont-l'Hérault est une ville assez importante pour comporter trois paroisses, Saint-Étienne de Roujas, Saint-Étienne de Gorjan dans les faubourgs et Saint-Paul dans la ville. Les deux premières paroisses ont été peu à peu délaissées car trop éloignées des murs de la ville et sont exposées aux dangers. L'auteur de l’Histoire des comtes de Clermont rapporte qu'en 1275 il est décidé de réunir les trois paroisses en une seule, Saint-Paul. L'église est alors devenue trop petite et il est décidé d'en reconstruire une plus grande à l'emplacement de l'église Saint-Paul. Pour ne pas interrompre le culte, il est décidé de conserver l'abside, mais en la surélevant d'un bon tiers et en lui adjoignant deux absidioles, ce qui permettait de prévoir une nef avec deux collatéraux.

 
La nef.

En 1276 commence la construction de cette nouvelle église avec une nef de trois travées et deux collatéraux. L'église est inaugurée en 1313. On a réutilisé les matériaux et des éléments de décor de l'ancienne église comme le tympan garni d'une Crucifixion réemployée à la porte sud.

Quelques années plus tard, à une date non connue, la nef de l'église est allongée de trois nouvelles travées à collatéraux et chapelles latérales. On a aussi ouvert les murs nord et sud dans les travées de la nef construites avant 1313 pour y placer des chapelles latérales. Sur le côté nord, au-dessus du portail construit avant 1313, on a édifié une tour-clocher massive. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, la façade occidentale et l'abside ont été puissamment fortifiées. Une galerie à mâchicoulis communique avec l'intérieur de la nef.

En 1368, un texte concernant l'évêque de Lodève Aimeric Hugues signale la présence à Clermont-l'Hérault de l'archevêque de Narbonne. D'après Maurice Oudot de Dainville[2], cette date doit correspondre à l'achèvement de la nef et des deux tourelles pentagonales qui butent la façade occidentale. La guerre de Cent Ans est déjà commencée. C'est probablement elle qui a justifié la mise en place des éléments de défense de l'église. L'église est reliée à l'enceinte par deux murs qui ont été démolis en 1765.

La rosace de 8 m de diamètre a été construite à partir de 1427, en grès. Sa construction aurait été terminée en 1441. Une première restauration a été faite en 1850, et une deuxième entre 1949 et 1953.

Un étage campanaire couvert d'une coupole a été ajouté sur la tour nord en 1769. Le grand portail occidental est construit en 1772.

Protection modifier

L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[3].

Dimensions principales modifier

  • Longueur totale : 47,75 m
  • Largeur totale des trois vaisseaux de la nef : 20,16 m
  • Largeur totale avec les chapelles latérales : 30,37 m
  • Hauteur sous clé de la nef : 19,10 m

Galerie modifier

Les orgues modifier

Orgue de tribune modifier

 
Grand orgue de la collégiale.

Il n'existe aucun document établissant qu'il y avait un orgue dans l'église avant 1835. En 1835, le curé Sébastien Tailhan et le conseil de la fabrique ont décidé d'acheter un orgue d'occasion. Il est livré en et a coûté 5 000 francs. L'église a dû être aménagé pour permettre la mise en place de l'orgue. Il a été complété par d'autres tuyaux d'orgue. Son origine n'est pas certaine. Il pourrait provenir du collège de Tournon. Il a été remonté par le facteur d'orgues héraultais André Laffon. Le buffet et les tuyaux manquant sont réalisés par des artisans locaux. Son montage est presque entièrement terminé en .

Cependant, en 1894, le curé Jean-Édouard Saumade a jugé cet orgue démodé et a décidé d'acheter un autre orgue disposé dans le chœur de la collégiale. L'orgue de tribune n'a plus été joué. Il a été réparé en 1932 par l'organiste Maurice Taurand et a donné un dernier concert. En 1945, certains de ses tuyaux ont été démontés pour être placés dans l'orgue de chœur.

En 1951, à l'occasion de travaux sur la façade occidentale et de la rosace, l'orgue est démonté et la tribune démolie. Maurice Taurand a essayé de le sauver en faisant un inventaire de ses pièces et en l'entreposant dans le presbytère.

En 1978, Maurice Vidal a voulu réinstaller l'instrument mais les pièces entreposées dans le presbytère étaient attaquées par l'humidité. Une procédure de sauvegarde a été engagée et ce qui restait de l'orgue a été classé. En 1988, quand l'orgue de chœur a été remis dans son état d'origine, les parties de l'orgue de tribune qui s'y trouvaient ont été récupérées.

L'orgue a été remis et restauré sur une nouvelle tribune semblable à l'ancienne en 1998 par la manufacture languedocienne des grandes orgues de Lodève. Il a été inauguré par Mgr Ricard, évêque de Montpellier, le [4],[5]

 
L'orgue de chœur.

Orgue de chœur modifier

En 1894, le curé Jean-Édouard Saumade a acheté l'ancien orgue de chœur Cavaillé-Coll de la cathédrale de Nîmes. Il a été installé dans la collégiale par la maison Puget de Toulouse qui a fourni le nouvel orgue de chœur de la cathédrale de Nîmes.

Le facteur d'orgues Alain Sals, de Malaucène (Vaucluse), a effectué un relevage complet de l'orgue en 1988[6].

Vitraux modifier

Les vitraux de l'abside sont dus à Eugène-Stanislas Oudinot de La Faverie (1880-1881).

Les vitraux de la rosace ont été réalisés par Francis Chigot, en 1951.

Le mobilier modifier

- à gauche, au revers de la façade : La Sainte Famille, tableau par Jean Coustou, 1787. Une réplique se trouve dans la cathédrale de Lodève.

- au revers du portail Nord : La conversion de saint Paul, tableau commandé en 1652 à la suite d'une épidémie de peste.

Les cloches modifier

La collégiale est dotée de cinq cloches dont quatre de volées.

  • Le bourdon, qui pèse près de 2 tonnes et a été fondu en 1861 par Burdin Aîné, donne la note do 3.
  • La deuxième cloche a été fondue en 1869 par Jacob Holtzer. Elle donne la note m i3.
  • La troisième cloche a aussi été fondue en 1869 par Jacob Holtzer. Elle donne la note sol 3.
  • La quatrième a été fondue en 2005 par Joseph Granier. Elle donne la note do 4.
  • La cinquième qui est située sur une tour en façade extérieure date du XVe siècle et sonne par tintements pour l'horloge.

Le beffroi à l’intérieur du clocher a été entièrement restauré en 2007 par Bodet.

Notes et références modifier

  1. « Église Saint-Paul », notice no PA00103440, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Maurice Oudot de Dainville, Monuments historiques de l'Hérault inscrits à la première partie de l'inventaire dressé par la direction des beaux-arts, Laffite-Lauriol imprimeur, Montpellier, 1933, p. 112, 216
  3. Notice no PA00103440, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Roland Galtier. Clermont-l'Hérault : Le grand orgue, Éditions du Bérange, 1999, (ISBN 978-2-912986-01-6)
  5. Fabien Chavrot : Orgue de Clermont-l'Hérault
  6. Festival Musiques et Passions : L'orgue de chœur de l'église Saint-Paul à Clermont-l'Hérault

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Abbé Auguste Durand, Histoire de la ville de Clermont-l'Hérault et de ses environs, Montpellier, Chez les principaux libraires, , 259 p., p. 3, 30, 111 ,122 ,138 ,231 ,242
  • Raymond Rey, « Clermont-l'Hérault : Église Saint-Paul », dans Congrès archéologique de France. 108e session. Montpellier. 1950, Paris, Société française d'archéologie, , 357 p. (lire en ligne), p. 241-245
  • Sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, « Clermont-l'Hérault : Collégiale Saint-Martin », dans Le guide du patrimoine Languedoc Roussillon, Hachette, Paris, 1996, 606p., (ISBN 978-2-01-242333-6), p. 215-217
  • Françoise Robin, « Clermont-l'Hérault : Collégiale Saint-Paul », dans Midi gothique : de Béziers à Avignon, Paris, Picard éditeur, coll. « Les monuments de la France gothique », , 389 p. (ISBN 2-7084-0549-7), p. 278-286  

Articles connexes modifier

Liens externes modifier