Colin (cheval)

cheval de course américain

Colin (1905-1932) est un cheval de course pur-sang, membre du Hall of Fame des courses américaines. Deux fois cheval de l'année aux États-Unis (1907 et 1908), il resta invaincu tout au long de sa carrière, stoppée par une blessure.

Colin
Image illustrative de l’article Colin (cheval)

Race Pur-sang
Père Commando
Mère Pastorella
Père de mère Springfield
Sexe M
Robe Bai brun
Naissance 1905
Pays de naissance Drapeau des États-Unis États-Unis
Mort 1932 (à 27 ans)
Pays d'entraînement Drapeau des États-Unis États-Unis
Éleveur Castleton Stud
Propriétaire James R. Keene
Entraîneur James G. Rowe, Sr.
Jockey Walter Miller
Joe Notter
Nombre de courses 15
Nombre de victoires 15
Gains en courses $ 178 100
Distinction Poulain de 2 ans de l'année (1907)
Poulain de 3 ans de l'année (1908)
Cheval de l'année (1907, 1908)
US Hall of Fame (1956)
Principales victoires Grand Hotel Union Stakes
Futurity Stakes
Champagne Stakes
Withers Stakes
Belmont Stakes

Carrière de course modifier

Nommé d'après le poème "Poor Colin" de Nicholas Rowe et affublé d'un jarret trop long, ce poulain appartenant à James Keene et entraîné par James Growe (duo qui avait déjà connu la gloire deux ans plus tôt avec Sysonby) ne connut jamais la défaite. Dès sa deuxième course, les National Stallion Stakes, il parcourut les 1 000 mètres de Belmont Park en 58 secondes, un record. Au fur et à mesure de son année de 2 ans, il semble progresser et creuser l'écart avec ses adversaires, en témoignent les longueurs qui s'accumulent au fil des courses : Colin se laisse de moins en moins approcher et enquille les records de vitesse, comme dans les Champagne Stakes où il ne lui faut qu'une minute et 23 secondes pour aller au bout des 1 400 mètres. À la fin de son année de 2 ans, il est sacré cheval de l'année aux États-Unis, un privilège d'ordinaire réservé aux 3 ans.

À 3 ans, Colin n'a rien perdu de sa superbe. Mais il rentre tard, le 23 mai, sans avoir pu participer au Kentucky Derby, la faute à une blessure. Il gagne brillamment pour sa rentrée, nouveau record à la clé, mais il s'est fait mal à un tendon. Son entraîneur, James Rowe, décide de passer outre, estimant que même diminué il est supérieur à ses adversaires. Et il a raison : Colin remporte les Belmont Stakes, dernière manche de la Triple Couronne, mais d'une tête et à l'issue d'une lutte acharnée contre Fair Play, un poulain qu'il a plusieurs fois battu facilement par le passé. Trois semaines plus tard, il retrouve plus d'aisance en remportant ce qui sera sa dernière course, les Tidal Stakes[1].

En juin 1908, les paris sur les courses de chevaux sont interdits à New York et beaucoup de propriétaires décident d'envoyer leurs chevaux en Angleterre. Colin est du lot, qui débarque chez Sam Darling à Beckhampton dans le Wiltshire. L'invincible américain est programmé pour la saison 1909. Las, il doit y renoncer et mettre fin à sa carrière en raison d'une blessure récurrente à la jambe, non sans avoir conquis au pays un nouveau titre de cheval de l'année, à la faveur de ses trois victoires.

Le sans-faute de Colin, ses deux titres de cheval de l'année et sa supériorité confirmée sur tout ce qui galopait aux États-Unis en 1907 et 1908, lui valent naturellement une place privilégiée dans l'histoire des courses. Élu au Hall of Fame des courses américaines[2], il figure au quinzième rang dans le classement des 100 chevaux américains du siècle établi par le magazine The Blood-Horse en 1999[3]. Mais le plus bel hommage qui lui fut rendu est celui de son entraîneur James Rowe, qui demanda qu'après sa mort on écrivît sur sa tombe ces quelques mots en guise d'épitaphe : "il a entraîné Colin"[1].

Résumé de carrière modifier

Date Hippodrome Pays Course Distance Jockey Place Écart Deuxième
1907, 2 ans
29 mai Belmont Park   États-Unis Maiden Special 1 000 m W. Miller 1er / 23 2 Bar None
1er juin Belmont Park   États-Unis National Stallion Stakes 1 000 m W. Miller 1er / 10 3 Bar None
5 juin Belmont Park   États-Unis Eclipse Stakes 1 100 m W. Miller 1er / 10 tête Beaucoup
29 juin Sheepshead Bay   États-Unis Great Trial Stakes 1 200 m W. Miller 1er / 10 2 Meelick
27 juillet Brighton Beach   États-Unis Brighton Junior 1 200 m W. Miller 1er / 10 1 12 Chapultepec
10 août Saratoga   États-Unis Saratoga Special 1 200 m W. Miller 1er / 10 1 Uncle
14 août Saratoga   États-Unis Grand Union Hotel Stakes 1 200 m W. Miller 1er / 8 2 Jim Gaffney
31 août Sheepshead Bay   États-Unis Futurity Stakes 1 200 m W. Miller 1er / 10 1 12 Bar None
7 septembre Sheepshead Bay   États-Unis Flatbush Stakes 1 400 m W. Miller 1er / 4 3 Celt
30 septembre Brighton Beach   États-Unis Produce Stakes 1 200 m W. Miller 1er / 10 5 Fair Play
7 octobre Belmont Park   États-Unis Matron Stakes 1 200 m W. Miller 1er / 10 3 Fair Play
16 octobre Belmont Park   États-Unis Champagne Stakes 1 400 m W. Miller 1er / 8 6 Stamina
1908, 3 ans
23 mai Belmont Park   États-Unis Withers Stakes 1 600 m J. Notter 1er / 5 2 Fair Play
30 mai Belmont Park   États-Unis Belmont Stakes 2 200 m J. Notter 1er / 10 tête Fair Play
20 juin Sheepshead Bay   États-Unis Tidal Stakes 2 000 m J. Notter 1er / 10 2 Dorante

Au haras modifier

Colin resta dans un premier temps en Angleterre pour y faire la monte au tarif de 98 guinées la saillie, mais son pedigree américain et surtout ses sérieux problèmes de fertilité rebutèrent les éleveurs anglais, qui le boudèrent. Il fut alors rapatrié au pays natal, puis vendu en 1913 pour $ 30 000, et en 1918 pour $ 5 100[1]. Toujours en proie à l'infertilité, Colin n'engendra que 81 produits en 23 saisons. Mais à défaut de quantité, la qualité était présente et a permis à la lignée mâle de son père Commando de se perpétuer et même de perdurer jusqu'à nos jours.

Origines modifier

Commando, le père de Colin, fut lui-même un vrai champion, deux fois cheval de l'année et Hall of Famer comme son fils, et comme lui vainqueur des Belmont Stakes. Il mourut prématurément, du tétanos, laissant seulement 27 poulains. Mais parmi eux Colin et un autre lauréat des Belmont Stakes et Hall of Famer, Peter Pan. Domino, le grand-père de Colin, mourut lui aussi très jeune, à 6 ans, d'une méningite. Lui aussi eut peu de descendants, 20. Mais huit d'entre eux sont "stakes winners", une proportion exceptionnelle. Parmi eux Commando, mais aussi Cap and Bells, le premier vainqueur de Derby d'Epsom élevé aux États-Unis. Surtout les quelques produits de Domino ont tracé au haras si bien qu'on le retrouve en lignée mâle dans les pedigrees d'une multitude de champions tout au long du siècle : de War Admiral à Justify, en passant par Gallant Fox, Omaha, Whirlaway, Native Dancer, Bold Ruler, Buckpasser, Secretariat, Seattle Slew, Affirmed, Personal Ensign, Zenyatta, American Pharoah, etc. Ce qui est gigantesque pour un cheval n'ayant eu que vingt poulains.

Pedigree modifier

Origines de Colin (USA), mâle bai né en 1905
Père
Commando
1898
Domino
1891
Himyar Alarm
Hira
Mannie Gray Enquirer
Lizzie G.
Emma C.
1892
Darebin The Peer
Lurline
Guenn Flood
Glendew
Mère
Pastorella
1892
Springfield
1873
St.Albans Stockwell
Bribery
Viridis Marsyas
Maid of Palmyra
Griselda
1878
Strathconan Newminster
Souvenir
Perseverance Voltigeur
Spinster (famille 19-b)[4]

Références modifier

  1. a b et c « Colin », sur www.tbheritage.com (consulté le )
  2. « Colin (KY) | National Museum of Racing and Hall of Fame », sur www.racingmuseum.org (consulté le )
  3. (en) Blood-Horse Inc, Thoroughbred Champions: Top 100 Racehorses of the 20th Century, Eclipse Press, (ISBN 978-1-58150-024-0, lire en ligne)
  4. « Colin Horse Pedigree », sur www.pedigreequery.com (consulté le )