Coésite
Catégorie IX : silicates[a]
Image illustrative de l’article Coésite
Grain de coésite vu en lumière polarisée analysée (diamètre : environ 1 mm), dans une éclogite. La petite inclusion colorée est un pyroxène. La bordure polycristalline est formé de quartz.
Général
Symbole IMA Coe
Nom IUPAC Dioxyde de silicium
Classe de Strunz
Formule chimique O2Si SiO2
Identification
Masse formulaire[b] 60,0843 ± 0,0009 uma
O 53,26 %, Si 46,74 %,
Couleur Incolore
Système cristallin Monoclinique
Réseau de Bravais C2/c (a = 7,143 Å ; b = 12,383 Å ; c = 7,143 Å ; β = 120,00° ; Z = 16)
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique (2/m)
Clivage Aucun
Cassure Conchoïdale
Échelle de Mohs 7,5 à 8
Trait Blanc
Éclat Vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nx = 1,594 ; ny = 1,595 ; nz = 1,599
Biréfringence + 0,006
Pléochroïsme Aucun
Transparence Transparent
Propriétés chimiques
Densité 2,92 (calculée)
Propriétés physiques
Magnétisme Aucun
Radioactivité Aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La coésite est un minéral de formule SiO2, un polymorphe de haute pression de la silice. Bien qu'en termes de chimie ce soit un simple oxyde, en minéralogie la coésite est classée, comme les autres minéraux de même composition, parmi les silicates.

Découvertes modifier

La coésite a été synthétisée en 1953 par Loring Coes Jr., qui travaillait pour la Norton Company à Worcester (Massachusetts, États-Unis).

La coésite a été trouvée à l'état naturel en 1960, dans des roches (sédimentaires) du Meteor Crater[1] (Arizona, États-Unis). La présence de ce minéral de haute pression dans des roches autres que métamorphiques est due à un métamorphisme de choc, résultant de l'impact d'une météorite.

On a par la suite retrouvé de la coésite dans de nombreux autres cratères d'impact sur Terre, mais aussi au sein de météorites (météorites lunaires, météorites HED, chondrites et, en 2020, une météorite martienne)[2]. Dans ces météorites la coésite a généralement été formée avant la chute sur Terre, à la suite d'impacts subis par leurs corps parents.

C'est seulement en 1977 qu'on a trouvé sur Terre de la coésite ne résultant pas d'un choc mais d'un métamorphisme régional de haute pression, dans des xénolithes d'éclogite ramenés en surface par des éruptions de kimberlite[3].

Pétrologie modifier

La coésite est produite au cours d'un métamorphisme de très haute pression (vers 30 kilobars, soit à environ 100 km de profondeur).

On en trouve dans le massif de Dora Maira, dans la région du Piémont des Alpes italiennes. La coésite dévoile un chemin pression-température-temps particulier, où des écailles de la croûte continentale ont été entraînées anormalement en profondeur avant de remonter activement par tectonique et non par simple isostasie comme la plupart des roches des chaînes de montagnes.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.

Références modifier

  1. (en) E. C. T. Chao, E. M. Shoemaker et B. M. Madsen, « First Natural Occurrence of Coesite », Science, vol. 132, no 3421,‎ , p. 220-222 (PMID 17748937, DOI 10.1126/science.132.3421.220, Bibcode 1960Sci...132..220C).
  2. (en) Sen Hu, Yang Li, Lixin Gu, Xu Tang, Ting Zhang et al., « Discovery of coesite from the martian shergottite Northwest Africa 8657 », Geochimica et Cosmochimica Acta, vol. 286,‎ , p. 404-417 (DOI 10.1016/j.gca.2020.07.021).
  3. (en) Joseph R. Smyth et C. J. Hatton, « A coesite-sanidine grospydite from the Roberts Victor kimberlite », Earth and Planetary Science Letters, vol. 34, no 2,‎ , p. 284-290 (DOI 10.1016/0012-821X(77)90012-7, Bibcode 1977E&PSL..34..284S).

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