Une cloche pour jumelage de mitrailleuses modèle 1930 (cloche JM) est un équipement installé sur les fortifications françaises des années 1930 (qu'on surnomme la ligne Maginot). Ce modèle de cuirassement était destiné soit à l'action frontale, soit au flanquement.

Cloche pour jumelage de mitrailleuses (ouvrage de l'Agaisen).

Description modifier

Elle a été étudiée pour remplacer, à moindre coût, la tourelle de mitrailleuses sur des blocs où il ne s'avérait pas vraiment nécessaire d'avoir une action tous azimuts. Elle s'inspire de l'ancienne cloche Pamart de la guerre de 1914-1918 et ressemble un peu à la cloche GFM. Elle en diffère cependant radicalement car elle n'a qu'un seul créneau de tir placé entre deux autres créneaux de guet qui peuvent être fermés par un volet coulissant.
Cette conception permet d'encastrer la cloche dans le béton, seuls les trois créneaux étant dégagés. La cloche est donc difficilement repérable par l'ennemi et donc moins vulnérable aux coups directs par l'arrière, la réduction du nombre d'ouvertures renforçant par ailleurs la solidité de l'ensemble.

La cloche JM a été largement employée sur la casemate d'infanterie dite « casemate cuirassée » ou « casemate à cloches » [1] adoptée en remplacement des casemates ordinaires dans tous les cas où il s'avérait impossible de masquer les créneaux de la casemate aux vues et aux coups directs de l'ennemi.
La cloche JM devait cependant être normalement appuyée par une autre cloche JM située à moins de 7 mètres de distance[2].

Caractéristiques modifier

La cloche JM a été fabriquée en trois modèles[3] :

 
L'intérieur d'une cloche JM.
  • petit modèle :
    • poids : 11 à 12 tonnes
    • hauteur : 170 cm
    • épaisseurs : 15 cm au sommet, 20 cm sur les côtés et 10 cm en bas.
  • grand modèle :
    • poids : 17,8 à 28,5 tonnes
    • hauteur : 270 cm
    • épaisseurs : 25 cm au sommet, 30 cm sur les côtés et 20 cm en bas.
  • grand modèle en deux pièces :
    • poids : 17 tonnes
    • hauteur : 195 cm

En 1940, 174 cloches JM avaient été installées.

Notes et références modifier

  1. Philippe Truttmann, op. cit., p. 205.
  2. Jean-Yves Mary, op. cit., p. 89.
  3. Jean-Yves Mary, op. cit., p. 158.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Yves Mary, La Ligne Maginot : ce qu’elle était, ce qu’il en reste, Paris, SERCAP, , 355 p. (ISBN 2-7321-0220-2, BNF 34653799).
  • Philippe Truttmann et Frédéric Lisch (ill. Frédéric Lisch), La Muraille de France ou la ligne Maginot : la fortification française de 1940, sa place dans l'évolution des systèmes fortifiés d'Europe occidentale de 1880 à 1945, Thionville, Éditions G. Klopp, (réimpr. 2009), 447 p. (ISBN 978-2-911-99261-2 et 2-911-99261-X).
  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).

Liens externes modifier

Articles connexes modifier