Claude Mithon de Senneville de Genouilly

officier de Marine français du 18e siècle

Claude Mithon de Senneville de Genouilly, né le à Saint-Domingue et mort le , est un planteur de canne à sucre à Saint-Domingue et chef d'escadre de la marine française lors de la guerre d'indépendance des États-Unis.

Claude Mithon de Senneville de Genouilly
Claude Mithon de Senneville de Genouilly

Naissance
à Saint-Domingue
Décès (à 77 ans)
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Chef d'escadre
Années de service 1743
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Ordre de Cincinnatus
Autres fonctions Planteur de canne à sucre

Biographie modifier

La famille Mithon est originaire de Picardie. Claude Mithon de Genouilly est le petit neveu du flibustier Charles François d'Angennes, fils héritier de Jean-Jacques Mithon de Senneville, commissionnaire de la Martinique en 1697 et premier intendant de Saint-Domingue en 1714. Claude fait prospérer l'habitation Mithon, la sucrerie que la famille possède près de Léogâne, située à la Petite rivière dans la partie française de Saint-Domingue. En France, il achète en bail à rente perpétuelle, en 1769, la seigneurie de Gy à l’abbaye royale de Faremoutiers-en-Brie[1].

Son premier vaisseau est en La Garonne. Il reçoit un brevet de capitaine de vaisseau en 1772. Il est l'un des héros de la guerre d'indépendance des États-Unis en combattant à Ouessant le contre l’amiral anglais Keppel puis à la Grenade en (victoire française) à différentes batailles dans les Antilles, où il commande l'une des trois escadres françaises et réussit en particulier à fausser compagnie aux vaisseaux anglais de l'amiral Rodney qui avait organisé un blocus, en passant par la Désirade[2] et par Port-Royal de la Guadeloupe[3] ce qui permet de faire diversion. Pour ces faits d'armes il reçoit[4] la médaille de l’ordre de Cincinnatus pour sa participation à la guerre d’indépendance et fut fait chef d’escadre le .

Le , en pleine Révolution française, il écrit au président du Comité de surveillance de Château-Renard, pour l’avertir qu’il fait un don patriotique de 3 000 livres en assignats et 100 pistoles en numéraires, et précise « quoique presque toute ma fortune soit à Saint-Domingue, qu’elle ait été totalement renversée, sans ressource aucune pour l’avenir vu la proclamation qui y rend tous les nègres libres[1]. »

Son testament du 7 germinal an VIII (1802) déshérite tous ses héritiers au profit de ses deux filles adoptives, née du mariage de son frère Charles Gabriel Mithon et Adélaïde Théodore O’Lary[1]. L'aînée, Adélaïde Caroline, épouse en 1806 Jean Charles Rigault et leur fils sera connu sous le nom Charles Rigault de Genouilly, amiral puis ministre de Napoléon III, qui a reçu le plein soutien de sa mère dans les périodes difficiles de la restauration[5].

Notes et références modifier

  1. a b et c Frédéric Pige, « Aux portes des Amériques : Gy-les-Nonains ou la vie de Claude MITHON de GENOUILLY, seigneur de Gy-les-Nonains et chef d’escadre », in Bulletin de la Société d'Émulation de Montargis, n°114, décembre 2000, Montargis, ISSN 1153-2289.
  2. (en) David Marley, Wars of the Americas: A Chronology of Armed Conflict in the New World, 1492 to the Present, p. 342, éditions ABC-CLIO, Santa Barbara (Californie), 1998, xi-722 p., (ISBN 0874368375), notice de l'ouvrage dans le catalogue de la Bibliothèque du Congrès.
  3. (en) David Hannay, Rodney, p. 178, réédition éditions BiblioBazaar, LLC, Charleston (Caroline du Sud), 2008, vi-222 p., (ISBN 9780554492490), fac-similé de l'édition de 1891 (voir la notice de l'édition originale dans le catalogue de la Bibliothèque du Congrès ou celle du catalogue BN-Opale Plus de la Bibliothèque nationale de France).
  4. Louis-Philippe de Rigaud, marquis de Vaudreuil, manuscrit « Observations du Marquis de Vaudreuil sur le combat du  : les memoires ... sont les originaux » ou « Memoire du Mis de Vaudreuil au Conseil de guerre extraordinaire de marine a L'orient », 1784, conservé par la Société des Cincinnati, cf. notice (lien indirect) du manuscrit MSS L2001F19 dans le catalogue de la Société des Cincinnati, (OCLC 47980826).
  5. Bernard Lutun, 1814-1817 ou l'Épuration dans la marine, p. 231, réédition : éditions L'Harmattan, coll. « Logiques historiques », Paris, 2005, 398 p., (ISBN 9782747598804), (BNF 40119696), ouvrage dont l'édition originale avait été publiée en 1992, cf. (BNF 35512369)

Article connexe modifier