Clara Wichmann
Clara Wichmann.
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Erich Wichmann (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Clara Meijer-Wichmann (17 août 1885-15 février 1922) est une avocate germano-néerlandaise, anarchiste, pacifiste, antimilitariste, syndicaliste et féministe[2].

Biographie modifier

Clara Wichmann naît à Hambourg. Ses parents sont Arthur Wichmann et Johanna Theresa Henriette Zeise[3].

En 1902, elle commence à étudier la philosophie et les travaux de Georg Wilhelm Friedrich Hegel. De 1903 à 1905, elle étudie le droit[3]. Elle devient docteur en droit en 1912[4]. Pendant ses études et en particulier à partir de 1908, elle est active dans les mouvements féministes et elle devient anarchiste en 1918[3]. Elle élabore une théorie du droit pénal et pour l'abolition de la prison et de la justice punitive[4]. C'est son sujet de thèse en 1912, dans lequel elle estime que la loi pénale doit s'affranchir de la justice punitive[3].

En 1914, elle intègre le bureau néerlandais des statistiques. Elle y est d'abord avocate, mais est rapidement promue directrice adjointe de l'institut des œuvres sociales, et en 1919, elle succède à Jacques de Roos à la tête du département des statistiques judiciaires[5]. Féministe radicale, elle souhaite une émancipation féminine « sociale et économique », combat l’institution pénitentiaire et engage l’individu à « vaincre ses dispositions à la compétitivité ». Elle milite également dans les milieux pacifistes[4].

En 1919, elle crée un comité d'action contre la conception actuelle de la punition des crimes. Elle co-fonde également le Bond van Revolutionair Socialistische Intellectuelen (« société des intellectuels socialistes révolutionnaires »)[5]. Le 21 mars 1920, elle tient un discours public dans lequel elle affirme que le crime prend racine dans l'injustice sociale, et que des relations sociales équitables feraient disparaître la quasi-intégralité des actes criminels[3]. La même année, elle fonde la société des anarcho-communistes religieux (nl). Dans le journal de l'organisation, De Vrije Communist, elle écrit de nombreux articles[5].

Elle est membre de la direction de l'association pour l'amélioration du statut social et légal des femmes aux Pays-Bas (nl) et de la société néerlandaise pour le droit de vote des femmes (nl). Elle étudie également l'histoire du féminisme et co-écrit une encyclopédie sur les femmes et leurs droits de 1914 à 1918 avec Cornelia Werker-Beaujon[5].

En 1921, elle épouse Jonas Meijer, un objecteur de conscience pacifiste[3],[5]. Le couple est proche d'Albert de Jong et de Barthélemy de Ligt[3].

Elle meurt en 1922, quelques heures après avoir donné naissance à Hetty Clara Passchier-Meijer[6].

Postérité modifier

Après la mort de Clara Wichmann, Jo Meijer continue à publier ses écrits. Hetty Clara devient médecin après la seconde guerre mondiale et travaille activement à la publication et à l'archivage des travaux de sa mère[6].

En 1987, un institut Clara Wichmann, dédié aux droits des femmes, ouvre[7]. En 2005, l'institut étudie notamment la question de la discrimination positive, ou de la discrimination des femmes pour raisons religieuses, et de son articulation avec les traités internationaux sur l'égalité des genres[8].

En 2005, Ellie Smolenaars publie une biographie de l'activiste[3].

Textes modifier

  • Clara Wichmann et Lou Marin (introduction et co-traduction) (trad. du néerlandais de Belgique), Textes choisis : Antimilitarisme et violence ; La fin et les moyens ; La cruauté escorte la crime et la punition ; Les fondements philosophiques du socialisme, Saint-Georges-d'Oléron, Les éditions libertaires, coll. « Désobéissances libertaires », , 47 p. (ISBN 978-2-919568-76-5)

Notes et références modifier

  1. « http://hdl.handle.net/10622/ARCH00892 » (consulté le )
  2. E. Smolenaars: Passie voor Vrijheid. Clara Wichmann (1885 - 1922). Verlag Aksant, Amsterdam 2005, (ISBN 90-5260-173-9).
  3. a b c d e f g et h (nl) Ellie Smolenaars, Passie voor vrijheid: Clara Wichmann (1855-1922), Aksant, (ISBN 978-90-5260-173-1, lire en ligne)
  4. a b et c Hugues Lenoir, « L’anarchisme au pays des provos », Le Monde libertaire, no 1769,‎ 12 au 18 mars 2015 (lire en ligne).
  5. a b c d et e (nl) Centraal Bureau voor de Statistiek, « Clara Wichmann en haar baanbrekende werk voor het strafrecht », sur Centraal Bureau voor de Statistiek (consulté le )
  6. a et b Kurzbiographie über Clara Wichmann. Dutch. February 8, 2009
  7. (nl) « Wat wij doen », sur Clara Wichmann (consulté le )
  8. (en) Gareth Davies, « The Netherlands: Thou Shalt Not Discriminate Against Women: Public Subsidies to Religious Parties Condemned in Clara Wichmann foundation v. The Dutch State. Court of First Instance, The Hague. Judgment of 7 September 2005 », European Constitutional Law Review, vol. 2, no 1,‎ , p. 152–166 (ISSN 1744-5515 et 1574-0196, DOI 10.1017/S1574019606001520, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie et sources modifier

Liens externes modifier