Chef de cabinet de la Maison-Blanche

membre de plus haut rang du bureau exécutif du président des États-Unis

Chef de cabinet de la Maison-Blanche
(en) White House Chief of Staff
Image illustrative de l’article Chef de cabinet de la Maison-Blanche
Logotype de la Maison-Blanche.

Image illustrative de l’article Chef de cabinet de la Maison-Blanche
Titulaire actuel
Jeff Zients (en)
depuis le
(1 an, 1 mois et 21 jours)

Création (Assistant to the President)
1961 (White House Chief of Staff)
Mandant Président des États-Unis
Premier titulaire John R. Steelman
Résidence officielle Maison-Blanche

Le chef de cabinet de la Maison-Blanche (en anglais : White House Chief of Staff) est le membre de plus haut rang du Bureau exécutif du président des États-Unis. Le chef de cabinet est une personne nommée politiquement par le président des États-Unis mais n’a pas besoin de confirmation du Sénat. Il est souvent considéré comme l'un des personnages les plus puissants de l'administration présidentielle américaine, quelquefois même surnommé « le second homme le plus puissant de Washington » même si son pouvoir réel varie beaucoup selon les présidences.

Dans l'administration de Joe Biden, le chef de cabinet de la Maison-Blanche est Jeff Zients (en) depuis le .

Histoire modifier

La fonction est créée en 1939 par Franklin Delano Roosevelt sous le titre d'assistant du président, avant de devenir en 1961 chef de cabinet (chief of staff)[1].

Les fonctions du chef de cabinet de la Maison-Blanche varient considérablement d’une administration à l’autre et, en fait, rien n’oblige juridiquement le président à nommer un chef de cabinet. Cependant, depuis au moins 1979, tous les présidents en ont nommé un, pour superviser généralement les actions du personnel de la Maison-Blanche, gérer le programme du président et décider qui est autorisé à rencontrer le président. En raison de ses tâches, le chef de cabinet a été à plusieurs reprises nommé « le gardien ».

À l’origine, les fonctions du chef de cabinet étaient dévolues au secrétaire particulier du président et étaient remplies par des confidents et des conseillers cruciaux comme George B. Cortelyou, Joseph Tumulty, et Louis McHenry Howe auprès des présidents Theodore Roosevelt, Woodrow Wilson, et Franklin Roosevelt, respectivement[2]. Le secrétaire privé a exercé les fonctions d’aide en chef du président dans un rôle qui combinait des tâches personnelles et professionnelles de nature très délicate et exigeante, nécessitant beaucoup de talent et de discrétion[3]. Le travail de gardien et de supervision de l’emploi du temps du président a été délégué séparément au secrétaire aux nominations, comme pour l’aide de FDR, Edwin "Pa" Watson.

De 1933 a 1939, alors qu’il élargissait considérablement le pouvoir du gouvernement fédéral en réponse à la Grande Dépression, Roosevelt s’appuyait sur son « Brain Trust », c’est-à-dire le groupe de ses meilleurs conseillers. Bien qu’ils travaillassent directement pour le président, ils furent souvent nommés à des postes vacants dans des agences et des départements, dont ils touchaient le salaire car la Maison-Blanche n’avait pas l’autorité légale ou budgétaire nécessaire pour créer de nouveaux postes.

Ce n’est qu’en 1939, lors du second mandat de Franklin D. Roosevelt, que les bases du personnel moderne de la Maison-Blanche ont été créées. Roosevelt fait approuver par le Congrès la création du bureau exécutif du président qui relève directement du président. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Roosevelt créa le poste de « chef d’état-major du commandant en chef » pour son conseiller militaire principal, l’amiral William D. Leahy.

En 1946, en réponse à la croissance rapide du pouvoir exécutif du gouvernement des États-Unis, le poste d’ « assistant du président des États-Unis » a été créé. Chargé des affaires de la Maison-Blanche, il était le prédécesseur immédiat du chef d’état-major moderne. C’est en 1954, sous le président républicain Dwight D. Eisenhower, que le plus éminent assistant du président fut désigné « chef d’état-major de la Maison-Blanche ». L’adjoint au président est devenu un rang généralement partagé par le chef de cabinet avec des adjoints de haut rang tels que les sous-chefs d’état-major, le conseiller de la Maison-Blanche, l’attaché de presse de la Maison-Blanche, etc.

Ce nouveau système n’a pas été adopté immédiatement. Les démocrates Kennedy et Johnson se sont toujours appuyés sur les secrétaires des nominations, et ce n’est que sous le gouvernement Nixon que le chef de cabinet a pris en charge l'agenda du président. Le candidat Jimmy Carter fait la promesse qu’il ne nommera pas de chef de cabinet. Et en effet, pendant les deux premières années et demi de sa présidence, il n’a nommé personne à ce poste. Le mandat moyen d’un chef de cabinet à la Maison-Blanche est d’un peu plus de 18 mois[3]. La plupart des chefs de cabinet sont d’anciens politiciens.

Rôle modifier

Les responsabilités du chef de cabinet sont à la fois dans la gestion et le conseil et peuvent varier en fonction de la personnalité de l'intéressé et des délégations accordées par le président des États-Unis :

  • Sélectionner les cadres supérieurs de la Maison-Blanche et superviser les activités de leurs bureaux ;
  • Gérer et concevoir l'organigramme du personnel de la Maison-Blanche ;
  • Contrôler le flux de personnes dans le Bureau ovale ;
  • Gérer l'agenda du président : fixer les rendez-vous avec le Congrès, les différentes agences et les divers groupes politiques ;
  • Gérer le flux d’informations et les décisions ;
  • Protéger les intérêts politiques du président ;
  • Donner des conseils sur toutes les questions généralement diverses fixées par le président[4].

Liste de chefs de cabinet modifier

Chef de cabinet Président Période
John R. Steelman Harry S. Truman 1946-1953
Sherman Adams Dwight D. Eisenhower 1953-1958
Wilton Persons 1958-1961
Vacant John Fitzgerald Kennedy 1961-1963
W. Marvin Watson Lyndon B. Johnson 1963-1968
H. R. Haldeman Richard Nixon 1969-1973
Alexander Haig 1973-1974
Donald Rumsfeld Gerald Ford 1974-1975
Dick Cheney 1975-1977
Vacant Jimmy Carter 1977-1979
Hamilton Jordan 1979-1980
Jack Watson 1980-1981
James Baker Ronald Reagan 1981-1985
Donald Regan 1985-1987
Howard Baker 1987-1988
Kenneth Duberstein 1988-1989
John H. Sununu George H. W. Bush 1989-1991
Samuel Skinner 1991-1992
James Baker 1992-1993
Mack McLarty Bill Clinton 1993-1994
Leon Panetta 1994-1997
Erskine Bowles 1997-1998
John Podesta 1998-2001
Andrew Card George W. Bush 2001-2006
Joshua Bolten 2006-2009
Rahm Emanuel Barack Obama 2009-2010
Pete Rouse 2010-2011
William Daley 2011-2012
Jacob Lew 2012-2013
Denis McDonough 2013-2017
Reince Priebus Donald Trump 2017
John F. Kelly 2017-2019
Mick Mulvaney (intérim) 2019-2020
Mark Meadows 2020-2021
Ron Klain Joe Biden 2021-2023
Jeff Zients (en) Depuis 2023

Dans la fiction modifier

Notes et références. modifier

  1. (en)« White House Chief of Staff Isn't the Position You Think It is  », sur policymic.com
  2. « Papadopoulos, Tassos, (7 Jan. 1934–12 Dec. 2008), President of Cyprus, 2003–08 », dans Who Was Who, Oxford University Press, (lire en ligne)
  3. a et b « Trusts. Power of Appointment. Possibility of Appointment to Invalid Object », Harvard Law Review, vol. 37, no 2,‎ , p. 277 (ISSN 0017-811X, DOI 10.2307/1328639, lire en ligne, consulté le )
  4. Chris Whipple, The Gatekeepers: How the White House Chiefs of Staff Define Every Presidency, New York, Crown Publishing Group, 2017.