Les Chattonellaceae sont une famille d'algues de l'embranchement des Ochrophyta de la classe des Raphidophyceae et de l’ordre des Chattonellales.

Étymologie modifier

Le nom vient de l’ancien genre type Chattonella, dédié au biologiste français Édouard Chatton[2],[3].

Description modifier

Le genre type Chattonella se présente sous forme de cellules solitaires, de tailles diverses (longueur 12 à 140 μm), globulaires ou ovoïdes, ou bien arrondies à l’avant et effilés à l’arrière, éventuellement un peu aplaties latéralement ou dorso-ventralement, fragiles et déformables. Deux flagelles, originaires d’un vestibule situé un peu au-dessous de l’apex (par convention ventralement) ; l’un des flagelles portant des mastigonèmes[note 1] et dirigé vers l’avant, l’autre lisse, vers l’arrière et peu actif.

Les chloroplastes sont nombreux, périphériques, discoïdes, colorés en vert ou en jaune-brun (couleur variable selon la proportion de pigments de type caroténoïde), chacun pourvu d’un pyrénoïde. On note la présence de mucocystes[note 2] et de nombreux petits globules lipidiques à la périphérie. La forme générale de la cellule et, notamment, la présence d’un effilement postérieur (« queue ») sont variables chez une même espèces selon les conditions du milieu. Des stades immobiles ont été observés.

Les flagelles sont dans un sillon qui n’a rien de commun avec celui des dinoflagellés ; mais la morphologie et la fonction de l’appareil flagellaire ressemble à celui des péridiniens[2].

Distribution modifier

Le genre type Chattonella est exclusivement marin et néritique, souvent responsable d’« eaux rouges » sans toxicité signalée[2].

Cependant des floraisons massives de Chattonella subsalsa, combiné avec d'autres espèces d'algues microscopiques, semblent avoir un effet nocif sur la faune d'un estuaire du Brésil, la Baie de Guanabara[4].

Liste des genres modifier

Selon AlgaeBase (5 mars 2022)[1] :

Selon World Register of Marine Species (22 janvier 2023)[5] :

Systématique modifier

L’ancien genre type Chattonella B.Biecheler, 1936, a été ajouté à la famille des Vacuolariaceae[1].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Mastigonème : fibrilles implantées sur le flagelle, faisant ressembler à un peigne l'ensemble flagelle et fibrilles.
  2. Mucocyste : type d'extrusome (organite susceptible d'être éjecté, comme les trichocystes), mucilagineux, ayant une fonction protectrice contre (par exemple) les toxines, et éventuellement impliqué dans la formation de kystes.

Références modifier

  1. a b et c Guiry, M.D. & Guiry, G.M. AlgaeBase. World-wide electronic publication, National University of Ireland, Galway. https://www.algaebase.org, consulté le 5 mars 2022
  2. a b et c A. Sournia. Atlas du phytoplancton marin. Trois volumes 1986-1990 (ISBN 978-2-2220-3823-8), page 101 : lire en ligne
  3. [PDF] Philippe Silar. Protistes Eucaryotes : Origine, Evolution et Biologie des Microbes Eucaryotes. 2016, (ISBN 978-2-9555-8410-1) . hal-01263138f, page 4 : lire en ligne
  4. (en) T.V. Viana et al. Massive Blooms of Chattonella subsalsa Biecheler (Raphidophyceae) in a Hypereutrophic, Tropical Estuary—Guanabara Bay, Brazil. Front. Mar. Sci., Volume 6, 2019 : lire en ligne
  5. World Register of Marine Species, consulté le 22 janvier 2023
  6. Biecheler, B. (1936). Sur une Chloromonadine nouvelle d'eau saumatre Chattonella subsalsa n. gen., n. sp.. Archives de Zoologie Experimental et Générale tome 78: 79-83 : lire en ligne

Liens externes modifier

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Images
  • Chattonella antiqua, Ch. ovata, Ch. marina, Ch. subsalsa et Ch. minima in (en) G. Attaran-Fariman, C. Bolch. Morphology and genetic affinities of a novel Chattonella isolate (Raphidophyceae) isolated from Iran’s south coast (Oman Sea). Turkish Journal of Botany, 2017 : télécharger en ligne.