Charlotte Salomon (opéra)

opéra de Marc-André Dalbavie

Charlotte Salomon est un opéra en deux actes de Marc-André Dalbavie sur un livret de Barbara Honigmann, créé en 2014 à Salzbourg. L'histoire est inspirée en grande partie de l'autobiographie de Charlotte Salomon, morte à 26 ans à Auschwitz, et de son œuvre plastique Leben? Oder Theater?.

Charlotte Salomon
Description de cette image, également commentée ci-après
Charlotte Salomon au Festival de Salzbourg en 2014, avec Johanna Wokalek et Marianne Crebassa.
Genre opéra contemporain
Nbre d'actes deux
Musique Marc-André Dalbavie
Livret Barbara Honigmann
Langue
originale
français
allemand
Sources
littéraires
La vie de Charlotte Salomon
Création 28 juillet 2014
Festival de Salzbourg

Historique modifier

 
Création de Charlotte Salomon au Festival de Salzbourg le , avec de gauche à droite Vincent LeTexier (Herr Knarre), Cornelia Kallisch (Frau Knarre) et Marianne Crebassa (Charlotte Kann).

Commande du Festival de Salzbourg[1] pour le second opéra du compositeur français Marc-André Dalbavie[2], le projet de livret est initialement confié à l'écrivain français Richard Millet avec qui le compositeur travaille déjà en 2010 pour son opéra Gesualdo, avant que le compositeur décide de ne pas accepter le texte, jugé trop biographique[3]. Marc-André Dalbavie souhaite davantage explorer l'univers pictural de Charlotte Salomon plutôt que de faire de la jeune femme une icône des persécutions nazies[3]. Un autre librettiste est trouvé en la personne de l'écrivain allemand Barbara Honigmann (avec des traductions en français de John Honigmann), qui s'inspire et réemploie des écrits de Charlotte Salomon pour rédiger ce nouveau livret[3].

L'opéra est créé le au Festival de Salzbourg sous la direction du compositeur avec l’orchestre du Mozarteum et dans une mise en scène du suisse Luc Bondy[3]. La mise en scène est notamment composée de toiles projetées peintes par Charlotte Salomon[3].

Description modifier

L'histoire reprend les éléments artistiques de Charlotte Salomon, jeune artiste allemande, morte en déportation à Auschwitz à 26 ans[3]. Le livret est composé en grande partie de bouts de textes écrit par Charlotte Salomon et collés ensemble[3]. Par ailleurs, le compositeur fait en sorte que le livret soit influencé par son œuvre picturale Leben? Oder Theater?, sous-titrée ein Singspiel, qui consiste en une série de 1300 gouaches peintes sur 18 mois entre 1940 et 1942[2] et d'un recueil de textes et de musiques racontant sa déportation[4]. Le personnage de la jeune femme est dédoublé en un rôle chanté en français nommé Charlotte Kann et un rôle parlé en allemand par une comédienne[2],[3].

Rôles à la création modifier

Role Type de voix Première, 28 Juillet 2014[5]
Chef d'orchestre : Marc-André Dalbavie
Charlotte Salomon récitante Johanna Wokalek
Charlotte Kann mezzo-soprano Marianne Crebassa
Frau Knarre, sa grand-mère mezzo-soprano Cornelia Kallisch
Franziska Kann, sa mère / Une femme mezzo-soprano Géraldine Chauvet
Paulinka Bimbam, chanteuse, sa belle-mère mezzo-soprano Anaik Morel
Amadeus Daberlohn, professeur de chant ténor Frédéric Antoun
Monsieur Knarre / Quatrième Nazi baryton-basse Vincent Le Texier
Docteur Kann, médecin, son père / Premier émigrant baryton Jean-Sébastien Bou
Professeur Klingklang / Un étudiant en art / Second Nazi / Policier baryton Michal Partyka
Professeur d'art / Le Ministre de la Propagande / Premier Nazi / Un homme / Second émigrant ténor Éric Huchet
Une étudiante en art du Tyrol mezzo-soprano Annika Schlicht
Troisième Nazi baryton Wolfgang Resch

Analyse et réception critiques modifier

L'opéra, très attendu avant sa création, ne fait pas pourtant l'unanimité : le livret révèle des faiblesses que son parcours erratique pouvait laisser prévoir[6]. La musique est parcourue de citations récupérées dans d'autres opéras tels que Carmen de Georges Bizet, du Freischütz de Carl Maria von Weber ou encore de cantates de Jean-Sébastien Bach et de chants populaires ou yiddish[6],[7]. Cette disparité produit un effet de collages qui entraîne une déstructuration de la musique pour le spectateur[6], en particulier entre le livret et la partition, qui peinent à former un tout cohérent et efficace[7].

Notes et références modifier

  1. Benjamin Ballifh, « Salzbourg : Charlotte Salomon, opéra de Marc-André Dalbavie (création 2014) », sur Classique News, (consulté le ).
  2. a b et c franceinfo Culture, « La vie de Charlotte Salomon au Festival de Salzbourg », sur France Info, (consulté le ).
  3. a b c d e f g et h Dominique Adrian, « Charlotte Salomon à Salzbourg, un futur chef-d'oeuvre de Dalbavie », sur ResMusica, (consulté le ).
  4. Emmanuel Dupuy, « Festival de Salzbourg : Charlotte Salomon de Dalbavie », sur Diapason, (consulté le ).
  5. Claude Jottrand, « Jugement mitigé pour Salomon : Charlotte Salomon - Salzbourg », sur Forumopera.com, (consulté le ).
  6. a b et c Marie-Aude Roux, « Un opéra sur la Shoah à Salzbourg »  , sur Le Monde, (consulté le ).
  7. a et b (en) Zachary Woolfe, « Salzburg Festival’s Charlotte Salomon Falls Short on Drama », sur The New York Times, aug. 12, 2014 (consulté le ).

Liens externes modifier

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