Charles de Loupoigne

politicien belge
Charles de Loupoigne
Biographie
Naissance
Décès
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LoonbeekVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité

Charles de Loupoigne, de son vrai nom Charles-François Jacqmin (Bruxelles, - Loonbeek, ), aussi surnommé Cousin Charles ou Charlepoeng, était un résistant à l'occupation française des Pays-Bas méridionaux. Ses faits de résistances furent sources d'inspiration pour la guerre des Paysans.

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Charles-François Jacqmin naît à Bruxelles d'un père distillateur de genièvre. Sa famille est francophone, mais il apprend le flamand avec ses camarades de jeu. Il entama des études de chirurgie qu'il ne termina pas. Le , à la Paroisse Sainte-Catherine, 1000, Bruxelles, il se marie avec Marie Anne Parys, une dame beaucoup plus âgée mais également plus riche. Après le décès de cette dernière, il se remarie le avec une jeune demoiselle de 19 ans, Jeanne Marie Deinsmans, qui lui donnera une fille et un fils : Jeanne Marie Jacqmin et Jean Jacques Henri Jacqmin.

La famille commence un négoce de vins mais fait quelque temps plus tard faillite. En , Jacqmin est nommé aux accises à Bruxelles.

Révolution brabançonne modifier

Alors que la révolution brabançonne « arrive » et que les Français chassent les Autrichiens des Pays-Bas méridionaux, Jacqmin perd son emploi. Il devient pendant cette période recruteur pour le régiment autrichien "Laudon vert". Alors que l'armée veut traverser le Rhin le à Neuss, il est fait prisonnier et est emmené à Charleville. Fin décembre, il s'échappe vers le Brabant. Il est arrêté de nouveau le dans sa cachette à Alost et est emmené dans la citadelle de Doullens. Quelques mois plus tard, il est libéré grâce au paiement d'une caution.

Charles de Loupoigne ou « Charlepoeng » modifier

En , il apparaît à Loupoigne, où il est abrité par Antoine Bève. Jacqmin y prend le surnom de « Charles de Loupoigne » qui par déformation deviendra « Charlepoeng ». Il décide de s'opposer à l'occupation française des Pays-Bas méridionaux et forme un groupe armé de 40 hommes qu'il nommera "L'Armée Belgique". Un membre lointain de sa famille, Antoine Lecoq, ardoisier à Baulers, deviendra son lieutenant.

Le , la troupe de Charles de Loupoigne attaque une fonderie à Genappe tenue par les Français et à laquelle attenait une fabrique d'armes. Tous les français furent faits prisonniers et l'arbre de la liberté planté devant l'auberge « Le Roy d’Espagne » fut abattu. Les soldats français furent totalement surpris, notamment parce que la France et l'Autriche avaient signé un armistice le . Cet acte de résistance de De Loupoigne lui amena de nouveaux volontaires. Le , il organisa avec son armée une embuscade près du carrefour des "Quatre Bas" à proximité de Charleroi. Il y captura 24 Français et 104 chevaux de l'armée. Dans les environs de Gosselies, il pilla une malle-poste qui reliait Charleroi à Bruxelles; 3 voyageurs furent faits prisonniers mais l'un d'eux, Chapel, put s'échapper et informer les autorités françaises installées à Bruxelles des évènements.

Une garnison dirigée par le commandant Carette fut immédiatement envoyée de Bruxelles à Gosselies. Attaquant de nuit les troupes de De Loupoignes, elle put facilement maitriser les soldats endormis ou ivres. Antoine Lecocq, fait prisonnier, fut interrogé, ce qui permit aux Français de connaitre la véritable identité de "Charlepoeng". Lecocq fut condamné à mort et fusillé le sur la Place de la Liberté. Le , Jacqmin fut également condamné à mort par contumace ainsi que Dom Guillaume de Chentinne, le prieur de l'abbaye cistercienne de Villers où auparavant il s'était abrité un long moment[1].

La guerre des Paysans modifier

De Loupoigne mena une existence plus clandestine et changea de tactique. Désormais, il intimidait les soldats français, les désarmait et dérobait les caisses municipales. Le , l'Autriche et la France conclurent une trêve. De Loupoigne arrêta également ses actes de résistances. Il ne prit pas une part active à la guerre des Paysans, mais le il reprit les armes. Dans les environs de Blanden, il captura Van Billioen, un ancien agent municipal du village qui avait auparavant aidé les brigands mais qui avait depuis arrêté son soutien. De Loupoigne exerça contre lui sa vengeance. Le , il fit prisonnier et exécuta pour les mêmes raisons l'ex-brigand Guilliam Bartholomeus.

Mort modifier

L'armée de Loupoigne crut de manière conséquente et était capable d'une résistance armée face à l'armée française. Le à Neerijse, il force deux ex-brigands à intégrer son armée. La paire s'échappe et tombe dans les bras d'une colonne mobile française à laquelle finalement ils révèleront le repaire de Charles de Loupoigne. L'"Armée Belgique" fut encerclée dans le Margrijbos à Loonbeek et il fut tué dans les combats. Les Français rapportèrent sa tête à Bruxelles et l'exposèrent trois jours durant sur la Grand'Place.

Hommages modifier

À Loupoigne, il existe un chemin du Cousin Châles et une promenade Charles de Loupoigne. À Ottignies-Louvain-la-Neuve, il y a également une rue Charles de Loupoigne. Le fut érigée à Loonbeek une croix en son souvenir. Actuellement, cette croix se trouve contre le mur de la chapelle du domaine des Scouts en Gidsen Vlaanderen du Kluis à Weert-Saint-Georges.

Dans la bande dessinée néerlandophone Bakelandt, le gang Bakelandt s'oppose à lui dans l'album Zita op de planken

Sources modifier

  • (nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Charlepoeng » (voir la liste des auteurs).
  • (nl) MARTENS, Erik, "De Boerenkrijg in Brabant (1798-1799). De opstand van het jaar 7 in het Dijledepartement", Uitgeverij De Krijger, 2005, blz. 13-22, 46, 47, 51, 79, 115, 134, 151, 155-158, 186, 190-193.
  • Biographie universelle, tome 11, 1836, page 137-139

Notes et références modifier

  1. Guillaume de Chentinne fut caché par son frère à Charleroi. Il fut finalement amnistié et décéda de mort naturelle le 6 novembre 1811 à Jauche