Charles III (roi de Naples)

roi de Naples, de Dalmatie, de Croatie, de Rascie, de Serbie, de Galicie, de Lodomérie, de Cumanie, de Bulgarie et de Hongrie au XIVe siècle
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Charles, duc de Duras ou Charles, duc de Durazzo (Durrës), dit le Petit, né en 1345, mort empoisonné à Visegrád le , est roi de Naples de 1381 à 1386 (sous le nom de Charles III), roi de Dalmatie, de Croatie, de Rascie, de Serbie, de Galicie, de Lodomérie, de Cumanie, de Bulgarie, et brièvement roi de Hongrie de 1385 à 1386 (sous le nom de Charles II), comte de Provence, de Forcalquier et de Piémont fils de Louis d'Anjou-Durazzo, comte de Gravina, et de Marguerite de San-Severino.

Charles III de Naples
Illustration.
Charles III de Naples.
Enluminure hongroise de 1488.
Titre
Roi de Naples

(3 ans, 11 mois et 12 jours)
Prédécesseur Jeanne Ire
Successeur Ladislas Ier
Roi de Hongrie

(1 mois et 24 jours)
Prédécesseur Marie Ire
Successeur Marie Ire
Biographie
Dynastie Maison capétienne d'Anjou-Sicile
Date de naissance
Lieu de naissance Naples
Date de décès
Lieu de décès Visegrád
Père Louis de Gravina
Mère Marguerite de Sanseverino
Conjoint Marguerite de Durazzo
Enfants Jeanne II de Naples
Ladislas Ier de Naples

Charles III (roi de Naples)

Biographie modifier

Charles de Durazzo est élevé à la cour de son cousin le roi Louis Ier de Hongrie, dans l'amour de la guerre et la haine de sa tante Jeanne Ire de Naples, qui était soupçonnée d'avoir fait assassiner André de Hongrie, frère de Louis Ier de Hongrie, et Louis de Gravina, père de Charles, qu'elle accusait de conspiration.

En 1379, il part à la tête d'une armée de dix mille hommes combattre Venise. À l'automne 1380, l'adoption de Louis d'Anjou par la reine Jeanne met toute la Provence en émoi. La Provence était coupée en deux : d'un côté les partisans de Louis d'Anjou conduits par les villes de Marseille et d'Arles, de l'autre ceux de Charles de Duras regroupés autour des villes d'Aix, Nice et Tarascon. De 1382 à 1387, pendant ces troubles appelés guerre de l'Union d'Aix, la confusion est à son comble et ne s'arrêtera en Provence qu'à la mort du prince en 1386.

Entre-temps, en Italie, le pape Urbain VI, désirant détrôner sa tante, Jeanne Ire de Naples, l'incite à négocier la paix avec Venise et à marcher sur Naples (1381). Il conquiert rapidement le royaume et Jeanne Ire s'enfuit. Othon de Brunswick, le quatrième mari de Jeanne, tenta de le combattre, mais son armée l'abandonne et il est fait prisonnier. Jeanne se livre alors à Charles, mais celui-ci, voulant venger les meurtres d'André de Hongrie et de Louis de Gravina, la fait étouffer.

Louis Ier d'Anjou que Jeanne avait adopté et à qui cette princesse avait cédé ses droits, tente de faire valoir ses droits sur Naples. Charles garnit ses places, évita le combat et laisse l'armée ennemie s'épuiser par les fatigues et le climat. Louis d'Anjou meurt en septembre en 1384, mettant un coup d'arrêt aux prétentions de la seconde dynastie angevine sur le trône de Naples. Charles finit par avoir lui aussi des démêlés avec le pape qui, l'ayant placé sur le trône, prétendait le dominer.

Roi de Hongrie modifier

Pendant ce temps, Louis Ier de Hongrie est mort en 1382 et Charles, qui se considère comme son héritier parce que le roi Louis Ier ne laisse que des filles, revendique le trône de Hongrie. Marie Ire, la fille aînée de Louis, est élue par la Diète, mais Charles se rend en Hongrie pour s'y faire proclamer roi en 1385. Marie Ire abdique en sa faveur et il est couronné le .

Au moment où il pense avoir triomphé de tous les obstacles, la jeune reine et sa mère, Élisabeth de Bosnie, composent, lui laissent croire qu'elles l'admettent comme roi ; mais, plus tard, au cours d'une fête où Charles est invité, elles l'arrêtent et massacrent son entourage le . Charles, blessé, est jeté en prison à Visegrád où il meurt le 24 février[1]. Son fils Ladislas lui succède sur le trône de Naples et un parti cherche à l'imposer comme roi en Hongrie.

Union et postérité modifier

Il épousa en Marguerite de Durazzo (1347 - † 1412), fille de Charles d'Anjou, duc de Durazzo, et de Marie de Calabre, sœur de Jeanne Ire de Naples, et eut :

Ascendance modifier

Notes et références modifier

  1. Pál Engel, Gyula Kristó et András Kubinyi Histoire de la Hongrie Médiévale, Tome II « Des Angevins aux Habsbourgs » P.U.R Rennes (2008) (ISBN 978-2-7535-0094-5) p. 116

Bibliographie modifier

Sources modifier