Charles Gleyre

peintre suisse
Charles Gleyre
Charles Gleyre, Autoportrait, château de Versailles.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 68 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière du Montparnasse (7 - ), cimetière de Chevilly (d) ( - ), cimetière de La Sallaz (d) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marc Gabriel Charles GleyreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Mouvement
Mécène
Maître
Élève
Genres artistiques
Influencé par
Œuvres principales
Tombe de Charles Gleyre à Chevilly.


Charles Gleyre[1], né le à Chevilly (canton de Vaud) et mort le à Paris, est un peintre suisse, qui enseigna essentiellement son art à Paris.

Biographie modifier

 
John Lowell Jr. (en) durant son voyage en Égypte (1836).

Après avoir étudié à Paris chez Louis Hersent, puis à Rome où il peint son premier tableau Les Brigands romains en 1831, il part en 1834, il accompagne John Lowell Jr. (en), industriel américain et amateur d'art fortuné pour un long voyage vers la Sicile, la Grèce, l'Égypte et le Soudan, puis au Proche-Orient. Lowell défraie le coût du voyage de Gleyre en échange de dessins de sites archéologiques. Ce dernier rentre à Paris en 1837, avec un problème de santé, sa vue s'étant altérée, vraisemblablement du fait d'un trachome qui le conduit plus tard à fermer son atelier[2].

Plusieurs de ses tableaux orientalistes sont détruits lors d'un incendie au Caire en 1837.

En 1840, le duc de Luynes lui commande une peinture murale pour son château de Dampierre, qui sera remplacée quelque temps après par une peinture de Dominique Ingres[3].

Il expose Le Soir, plus tard appelé Les Illusions perdues[4], au Salon de 1843. Peintre au dessin irréprochable, Charles Gleyre annonce les artistes symbolistes par la poésie de cette œuvre aux teintes irréelles[réf. nécessaire]. L'œuvre rencontre un vif succès au Salon et fera son entrée au Louvre[Quand ?].

Il est nommé professeur à l'École des beaux-arts de Paris en 1843, en remplacement de Paul Delaroche de qui il récupère aussi son atelier, surnommé La République[5]. Il ouvre aussi une Académie, ou atelier, au no 69 de la rue de Vaugirard[6], décrit par George du Maurier dans son roman Trilby. Sont formés dans cet atelier certains de ceux qui deviendront les peintres impressionnistes, Alfred Sisley, Claude Monet, Frédéric Bazille, Ludovic-Napoléon Lepic, James Abbott McNeill Whistler et Auguste Renoir, ce dernier suivant également les cours de Gleyre aux beaux-arts[7]. Il fut également l'un des professeurs de François Bocion[8]

La plupart du temps, Gleyre est d'une grande générosité avec ses élèves : il ne leur fait payer que le loyer et les modèles. N'aimant pas blesser ses élèves, il veille avant tout à préserver la personnalité de ceux-ci[5].

Son art prône le retour à l'antique. Il dit à Monet : « Rappelez-vous donc, jeune homme, que, quand on exécute une figure, on doit toujours penser à l'antique. »[9],[10] Le soir même, Monet réunit Bazille, Renoir et Sisley et leur suggère, selon sa déclaration, de quitter l'atelier de Gleyre, ce qu'ils feront 15 jours plus tard, au printemps 1863[11]. Pour d'autres auteurs, c'est Sisley qui, indigné par le dédain de Gleyre pour le paysage, incita ses amis à quitter son atelier et à peindre dans la nature[12].

Le , Charles Gleyre meurt à Paris d'une rupture d'anévrisme[13]. Il est enterré au cimetière du Montparnasse, mais une semaine plus tard, son corps est réclamé par le Conseil d'état Vaudois pour l'inhumer dans le cimetière de Chevilly, son village natal en Suisse. La famille du peintre regrette rapidement cette inhumation presque anonyme dans un petit cimetière de village et décide, vingt ans plus tard, de faire construire un tombeau digne de la réputation de l'artiste. Dans ce dessein, elle obtient en 1896 du gouvernement vaudois de faire transférer les cendres de Charles Gleyre au cimetière de La Sallaz à Lausanne. En 1947, ce cimetière étant désaffecté, le corps de Charles Gleyre est ré-inhumé dans sa tombe de Chevilly[14].

En 1947, un de ses anciens élèves en peinture, Guillaume Alfred Strohl plus connu sous le nom d'Alfred Strohl-Fern (1847-1927), a fait un don à travers son testament, pour la création d'une fondation Charles Gleyre[15].


Œuvres dans les collections publiques modifier

Aux États-Unis
  • Boston, musée des beaux-arts :
    • Femme turque (Mme Langdon), Smyrne, 1834, crayon, plume et aquarelle ;
    • Intérieur du Temple d'Amon à Carnac, 1835, crayon, aquarelle.
En France
En Suisse
  • Bâle, Kunstmuseum :
    • Penthée poursuivi par les Ménades, 1864, huile sur toile ;
    • La Charmeuse, huile sur toile.
  • Lausanne, musée cantonal des beaux-arts :
    • Femme turque (Dudo Narikos), Smyrne, 1840, huile sur toile, 41 × 33 cm ;
    • Étude pour la danse des bacchantes, 1848-1849, dessin, crayon noir ;
    • Trois Fellahs, 1835, huile sur toile ;
    • La Danse des bacchantes, 1849, huile sur toile ;
    • Le Déluge, 1856, huile sur toile ;
    • Les Romains passant sous le joug, 1858, huile sur toile ;
    • Le Coucher de Sapho, 1867, huile sur toile ;
    • Le Matin (le Paradis terrestre), 1869-1874, esquisse, huile sur toile ;
    • Le Retour de l'Enfant prodigue, 1873, huile sur toile ;
    • Minerve et les Grâces, 1866, huile sur toile.
  • Neuchâtel, musée d'art et d'histoire : Hercule aux pieds d'Omphale, 1862, huile sur toile.

Salons modifier

  • 1840 : Saint Jean sur l'Ile de Patmos.
  • 1843 : Les Illusions perdues ou Le Soir.

Expositions modifier

  • « Charles Gleyre et la Suisse romande », musée historique de Lausanne, du 23 septembre au 31 décembre 1994.
  • « Charles Gleyre, le génie de l'invention », musée cantonal des beaux-arts de Lausanne, du 7 octobre 2006 au 7 janvier 2007. 278 œuvres exposées, dessins, peintures.
  • « Charles Gleyre (1806-1874). Le romantique repenti », Paris, Musée d'Orsay, du 10 mai au 11 septembre 2016.

Élèves modifier

Charles Gleyre a formé environ 600 artistes. Un tableau représente Les quarante trois portraits de peintres de l’atelier de Charles Gleyre (Paris, Petit Palais)[17],[18]. Leur période d'apprentissage dans son atelier sont parfois mentionnées.

Notes et références modifier

  1. Né Marc-Charles-Gabriel Gleyre.
  2. Philippe Lanthony, Les yeux des peintres, p. 122. (en ligne).
  3. Émile Zola, Salons, recueillis, annotés et présentés, p. 56 (voir cahiers-naturalistes.com).
  4. Paris, musée du Louvre.
  5. a et b Jean-Louis Ferrier, L'aventure de l'Art au XIXème siècle, Chêne, , 928 p. (ISBN 978-2-84277-836-1), p. 532
  6. Benoît Noël, Jean Hournon, Parisiana: la capitale des peintres au XIXème siècle, p. 134
  7. (en) Richard Shone, Sisley, Phaidon Press, 1998, p. 9 (ISBN 0714830518 et 9780714830513).
  8. Norma Broude (Dir.), L'impressionnisme dans le monde, Éditions de la Martinière, , 424 p. (ISBN 2-7324-2569-9), page 321
  9. Orsay, le goût d'une époque, Florence et Jean-Pierre Camard, 1990 (Time-life)
  10. Fabrice Midal, Comment la philosophie peut nous sauver : 22 méditations décisives, p. 62 (en ligne).
  11. Gustave Geffroy, François Blondel, Théodore Duret, Alfred Sisley, p. 9-10 (en ligne).
  12. Nathalia Brodskaia, Impressionnisme et le post impressionnisme, p. 256 (en ligne).
  13. La Chronique des arts et de la curiosité, p. 187
  14. Au cimetière du Calvaire à la Sallaz.
  15. Conseil fédéral suisse, « Règlement de la fondation Gleyre (legs Strohl-Fern) », (consulté le )
  16. Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 9 788836 651320), n°140
  17. (en) « Delaroche’s and Gleyre’s Teaching Ateliers and Their Group Portrait William Hauptman », in Studies in the History of Art National Gallery of Art, Volume 18, Washington.
  18. parismuseescollections.paris.fr.
  19. Philippe Bonnet, Peintures monumentales de Bretagne, PUR, 2021, p. 333.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :