Charles-Emmanuel III

roi de Sardaigne

Charles-Emmanuel III
(it) Carlo Emanuele III
Illustration.
Portrait de Charles-Emmanuel III au XVIIIe siècle par Maria Giovanna Clementi.
Titre
Roi de Sardaigne
Prince de Piémont et Duc de Savoie

(42 ans, 5 mois et 17 jours)
Prédécesseur Victor-Amédée II
Successeur Victor-Amédée III
Biographie
Dynastie Maison de Savoie
Nom de naissance Carlo Emanuele di Savoia
Date de naissance
Lieu de naissance Palais royal, Turin (Savoie)
Date de décès (à 71 ans)
Lieu de décès Palais royal, Turin (Sardaigne)
Sépulture Basilique de Superga
Père Victor-Amédée II
Mère Anne-Marie d'Orléans
Conjoints Anne-Christine de Palatinat-Soulzbach (1)
Polyxène de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg (2)
Élisabeth-Thérèse de Lorraine (3)
Enfants 10 enfants dont :
Victor-Amédée III (2)
Héritier Victor-Amédée de Savoie
(1730-1773)
Religion Catholicisme

Signature de Charles-Emmanuel III (it) Carlo Emanuele III

Charles-Emmanuel III
Roi de Sardaigne

Charles-Emmanuel III de Savoie, né le à Turin où il est mort le , est roi de Sardaigne, duc de Savoie et prince de Piémont de 1730 à 1773.

Il était le fils de Victor-Amédée II de Savoie et d'Anne-Marie d'Orléans.

Biographie modifier

 
La famille royale de Savoie vers 1725 : de g. à d., le prince Charles-Emmanuel, le roi Victor-Amédée II, la princesse Polyxène et la reine Anne-Marie.

Second fils du couple ducal (puis royal en 1714), il devient héritier du trône à la mort de son frère aîné Victor-Amédée en 1715.

Il monte sur le trône à 29 ans en 1730, après l'abdication de son père, et gouverne en despote éclairé. Son père ayant tenté de reprendre le pouvoir, il l'assigne à résidence au château de Moncalieri puis au château de Rivoli. Il a des démêlés avec l'Église, car il défend que l'on ordonne des prêtres sans sa permission, et fait saisir les revenus du pape dans ses États.

Il s'unit en 1733 à la France et à l'Espagne, lors de la guerre de Succession de Pologne, qui ont projeté d'affaiblir la maison d'Autriche : à la tête des troupes confédérées, il fait la conquête du Milanais, prend Pavie, vainc les Impériaux à Guastalla, et obtient à la paix de Vienne (1738) les pays de Tortone, de Novare et quelques fiefs de l'Empire, les Langhe. Entretemps, il épouse Élisabeth-Thérèse de Lorraine, belle-sœur de la fille et héritière de l'empereur Charles VI du Saint-Empire, Marie-Thérèse.

Nonobstant, après la mort de l'empereur Charles VI (1740), il n'en prétend pas moins au Milanais. Les promesses d'une augmentation de territoire de Marie-Thérèse d'Autriche le détachent de la France et de l'Espagne ; le pays est occupé par l'armée espagnole de 1742 à 1749. Il enlève néanmoins Modène et La Mirandole aux Espagnols, et déploie de réels talents militaires en obtenant, en 1747, une victoire écrasante sur les Français à la Bataille d'Assietta.

Mais, après avoir perdu 5 000 hommes contre la France à la bataille de la Madonne de l'Olmo devant Coni (1744), il signe en 1746, à Turin, une paix temporaire avec la France et fait épouser à son fils en 1750 l'infante Marie-Antoinette d'Espagne de la Maison de Bourbon, belle-sœur du Dauphin Louis.

Dès lors, en « despote éclairé, » il consacre tous ses soins à soulager ses peuples, et reçoit à sa cour de Turin en 1750, le peintre napolitain Sebastiano Conca[1]. Refusant de prendre part à la guerre de Sept Ans (1756-1763), il met de l'ordre dans les finances, « fonctionnarise » l'armée et l'enseignement, abrège les longueurs de la Justice et organise le cadastre (appelé mappe sarde) où a été employé Jean-Jacques Rousseau. Ses Lois et constitutions sont publiées en 1770.

Le 19 décembre 1771, il promulgue un édit pour « l'affranchissement des fonds sujets à devoirs féodaux », qui permet aux paysans de racheter les droits féodaux à leurs seigneurs. Face aux résistances de la noblesse et du clergé, ce sera son fils, Victor-Amédée III qui fera aboutir cet affranchissement général par les lettres patentes du 2 janvier 1778.

Mariages et enfants modifier

Charles-Emmanuel, âgé de 21 ans, encore prince de Piémont, épouse en premières noces à Verceil le 15 mars 1722 Anne-Christine de Palatinat-Soulzbach (1704-1723), fille de Théodore-Eustache de Palatinat-Soulzbach et de Marie-Éléonore de Hesse-Rheinfels, qui meurt à 19 ans des suites de ses couches. Ils ont :

Veuf, le prince de Piémont épouse à Thonon-les-Bains le 23 juillet 1724 Polyxène de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg, fille d'Ernest-Léopold Ier, landgrave de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg, et d'Éléonore de Lowenstein-Wertheim, une cousine germaine de sa première épouse, qui meurt à 29 ans. Ils ont :

De nouveau veuf mais devenu roi, il épouse en troisièmes noces à Turin le sa cousine utérine Élisabeth-Thérèse de Lorraine (1711-1741), fille de Léopold Ier de Lorraine, duc de Lorraine et de Bar et d'Élisabeth-Charlotte d'Orléans, princesse souveraine de Commercy, et donc sœur cadette du futur empereur François Ier du Saint-Empire qui meurt à 29 ans des suites de ses troisièmes couches. Ils ont :

Trois fois veuf à seulement 40 ans, mais voyant sa succession assurée, le roi ne se remarie pas. Aucune de ses 3 femmes n'a dépassé l'âge de 30 ans.

 
Le futur Victor-Amédée III et ses trois sœurs, Éléonore-Thérèse, Marie-Félicité et Marie-Louise-Gabrielle, par Maria Giovanna Clementi, 1730.

Ascendance modifier

Notes et références modifier

  1. G. C., « Biographies », dans Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti, Paris, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 640

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier