En géométrie riemannienne, un champ de vecteurs de Jacobi ou champ de Jacobi, du nom du mathématicien allemand Charles Jacobi, est un champ de vecteurs le long d'une géodésique c dans une variété riemannienne, décrivant la différence entre c et une famille de géodésiques « infiniment proches ». L'ensemble des champs de Jacobi le long d'une géodésique forme l'espace vectoriel tangent à la géodésique dans l'espace de toutes les géodésiques.

Définition formelle modifier

Soit   une variété riemannienne,   un intervalle de et   :   une courbe différentiable. Un champ de vecteurs le long de   est une application :    telle que, pour tout point    ,   ; où   désigne le fibré tangent à   et  M, l’espace vectoriel tangent au point  . Un champ de vecteurs   le long d'une géodésique c est appelé champ de Jacobi s'il satisfait l'équation de Jacobi :

 

Où, dans cette équation,   désigne la connexion de Levi-Civita de   et R son tenseur de courbure.

Points conjugués modifier

En gros, deux points d’une variété riemannienne sont dits conjugués s’ils peuvent presque être joints par une famille (à 1 paramètre) de géodésiques. L’exemple le plus frappant est donné par le pôle nord et le pôle sud sur la sphère, qui peuvent être joints par tout méridien. On montre qu'une variété riemannienne de courbure sectionnelle constante   possède des points conjugués si et seulement si  .

Définition modifier

Soient   et   deux points d’une variété riemannienne joints par une géodésique c. On dit qu’ils sont conjugués s’il existe un champ de Jacobi   non nul le long de c qui s’annule en   et  .

Exemples modifier

  • Sur la sphère  , de courbure sectionnelle  , les points antipodaux sont conjugués.
  • Sur   euclidien, il n’existe pas de points conjugués.
  • Plus généralement, le théorème de Cartan-Hadamard montre que sur une variété de courbure négative (au sens large), il n'y a jamais de points conjugués.

Bibliographie modifier

Références modifier