Catherine Radziwill

Catherine Radziwiłł
Portrait par Boldini.
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Katarzyna RadziwiłłowaVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Hildegarde Ebenthal, Comte Paul Vasili, Paul VasiliVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Famille
Père
Mère
Anna Dmitrievna Dachkova (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Prince Wilhelm Radziwill (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Ludowika Radziwill (d)
Wanda Radziwill (d)
Gabriela Radziwill (d)
Nicolas Radziwill (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Katarzyna Radziwiłł née Rzewuska le à Saint-Pétersbourg, morte le aux États-Unis, est une aristocrate polonaise, une aventurière et une faussaire.

Biographie modifier

Fille du général russe Adam Rzewuski et la sœur de Stanisław Rzewuski, elle épouse à quinze ans le prince Wilhelm Adam Radziwiłł, dont elle a quatre enfants[1]. Elle s'installe ensuite à Berlin, où elle écrit sous le pseudonyme de Paul Vasili un recueil de potins sur la cour de l'empereur Guillaume II d'Allemagne.

Elle quitte son mari en 1899 pour une vie aventureuse qui la conduit successivement en Angleterre, puis en Afrique du Sud, où elle demande à Cecil Rhodes, fondateur de la compagnie de diamants De Beers, de l'épouser. Celui-ci s'y étant refusé, elle profite de son départ en voyage pour forger sa signature sur des chèques pour 600 000 francs qu'elle réussit à encaisser[2]. Poursuivie pour faux, elle est condamnée à deux ans de prison au Cap en 1902[2], à la prison de Roeland Street (elle sera libérée au bout de seize mois, avant de rentrer à Londres en [3],[4]). Le prince Guillaume Radziwiłł obtient finalement le divorce en 1906[5].

En 1921, lors d'une conférence à l'hôtel Astor de New York, elle intervient dans la controverse sur le Protocole des sages de Sion, expliquant qu'il s'agissait d'un faux forgé par la police secrète pour tromper le tsar Nicolas II et qu'elle l'avait vu à Paris en 1904 dans les mains de son auteur[6]. Même si elle a raison sur le fond, les détails chronologiques qu'elle donne sur sa rencontre avec les auteurs de ce faux ne correspondent pas à la réalité, car les Protocoles avait déjà été publiés quelques années plus tôt.

La même année, après avoir publié plusieurs articles dans lesquels elle se présente comme possédant des souvenirs personnels sur sa tante Mme Hańska, elle entre en contact avec Juanita H. Floyd, qui vient de faire une thèse de doctorat sur les femmes dans la vie de Balzac. Elle rédige l'introduction du livre issu de cette thèse, Women in the life of Balzac[7]. Se réclamant de ses origines et de sa parenté avec Mme Hańska, donc avec Honoré de Balzac, elle affirme alors détenir 17 lettres que Mme Hańska aurait écrites à son frère cadet et dans lesquelles la comtesse faisait des confidences très précises sur Balzac[5]. Elle traduit en français l'ouvrage de Floyd et le fait publier chez Plon à Paris en 1926[8]. Le texte, préfacé et annoté par Catherine Radziwiłł comporte en appendice les dix-sept lettres en question.

Dès 1924, elle avait publié onze de ces lettres dans La Revue hebdomadaire en les accompagnant d'une introduction dans laquelle elle affirme vouloir « rendre justice à cette pauvre étrangère qui a été si faussement et si cruellement jugée » et « lui rendre sa vraie place dans la vie d'une des plus grandes gloires littéraires de la France »[9].

L'affaire fait grand bruit dans le milieu balzacien, qui demande à voir les originaux, mais ceux-ci sont inaccessibles, selon la princesse, à cause de l’arrivée au pouvoir des Soviets. Très vite, cependant, la Revue politique et littéraire, plus connue sous le nom de Revue Bleue, trouve cette correspondance suspecte[10] et Sophie de Korwin-Piotrowska, qui connaissait bien la famille Rzewuski, affirme que Mme Hańska n’avait aucune relation avec son frère cadet et qu’elle n’aurait eu aucune raison de lui parler d'un littérateur français qu’il désapprouvait. En outre, Catherine Radziwiłł se présentait comme ayant passé son enfance sous le toit de Mme de Balzac, ce qui est impossible compte tenu de sa date de naissance (1858). Enfin on découvre dans le Gotha que la dernière adresse de la princesse Radziwiłł était en 1929 à Léningrad au 63 Ligowka, et qu’elle n’était donc pas victime des Soviets comme elle l’avait affirmé pour être mieux accueillie en Amérique[5].

Bibliographie sélective modifier

  • 1904 : Mes souvenirs
  • 1918 : Cecil Rhodes, un faiseur d'empire
  • 1918 : Grandeur et décadence de la Russie
  • 1918 : Raspoutine et la révolution russe
  • 1919 : L'Authentique Histoire des bolchéviques
  • 1920 : Le Secret des royautés renversées
  • 1926 : Introduction et annexe à la thèse : Les femmes dans la vie de Balzac, de Juanita Helm Floyd
  • 1928 : Vie intime de la dernière tsarine
  • 1931 : Nicolas II, le dernier tsar
  • 1932 : Mon autobiographie

Notes et références modifier

  1. Dont Nicolas (1880-1914) qui épouse la comtesse Krasinska, veuve de vingt ans de plus que lui, ce qui fait scandale
  2. a et b Jean Frollo, « Aventurières », Le Petit Parisien, no 9342,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Brian ROBERTS, Cecil Rhodes and the princess
  4. (en) Anthony Thomas, Rhodes, The race for Africa, BBC Books
  5. a b et c André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac, Paris, Hachette, , p. 617-622
  6. (en) The New York Times, 4 mars 1921
  7. (en) Texte en ligne
  8. Juanita Helm Floyd, Les Femmes dans la vie de Balzac : Traduction et introduction de la Princesse Catherine Radziwill. Avec 17 lettres inédites de Madame Hanska et trois portraits hors texte [« Women in the Life of Balzac »], Paris, Plon,
  9. « Lettres de Madame de Balzac au comte Adam Rzewuski », La Revue hebdomadaire, décembre 1924, p. 259-289, en ligne
  10. Revue Bleue,

Liens externes modifier