Carlo Giuseppe Gismondi

minéralogiste italien

Carlo Giuseppe Gismondi, né à Menton le et mort à Rome le , est un minéralogiste italien.

Carlo Giuseppe Gismondi
Biographie
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Biographie modifier

Carlo Giuseppe Gismondi naquit à Menton, près de Nice, le . Il reçut sa première éducation dans sa patrie, et à l’âge de seize ans il fut admis au noviciat dans l’ordre des piaristes, qui, suivant leur institution, sont chargés de l’enseignement public. Après son année de noviciat, Carlo fut envoyé au collège Nazareno à Rome, pour y continuer ses études sous la direction du P. Bartolomeo Gandolfi. Ayant fait de grands progrès dans la physique et les mathématiques, il fut nommé en 1786 professeur au collège de Palerme. Plus tard on l’appela à Rome, dans le même collège Nazareno, où l’élite de la jeunesse de toutes les parties du globe venait s’instruire. On voulait former un musée de minéralogie dans ce collège, qui avait déjà reçu une collection de la munificence de l’empereur Joseph II. Le P. Gismondi, à l’aide des connaissances qu’il avait acquises en Sicile avec Dolomieu, Giovene, Hamilton et Thomson, parvint à l’augmenter et à la coordonner de manière à en faire une des plus complètes de l’Italie. Le P. Gandolfi engagea son élève Gismondi à donner des leçons de minéralogie dans les salles du collège Clementine, et un concours d’externes profita de ses lumières. En 1803, parcourant les collines de la vallée du Tibre, le curieux minéralogiste trouva sur le mont Laziale une nouvelle substance appelée par lui lazialite, et il en donna une notice analytique qu’il lut à l’Académie des Lyncéens, dont il fut nommé membre ordinaire[1]. En 1805, le gouvernement pontifical sentit la nécessité de se mettre au courant des progrès de la science, et le cardinal Alessandro Lante, trésorier général, fonda une chaire de minéralogie à l’université « La Sapienza », dont Gismondi fut nommé professeur. Il était en correspondance avec Karl Cäsar von Leonhard, Christian Andreas Zipser, John White Webster et René Just Haüy, dont on conserve des lettres autographes. Dans ses excursions, il retrouva à Monte Mario un immense dépôt de coquillages fossiles et des couches de produits volcaniques maritimes et fluviatiles, qui jadis avaient été observés par Ferber, et il profita de cette découverte pour enrichir son cabinet d’une précieuse collection de conchyliologie fossile. Gismondi s’occupait d’un ouvrage nouveau sur les fossiles, encouragé par Brocchi de Bassano, par Borson de Turin, par Gennazzi d’Udine et par son ami Monticelli[2] de Naples, lorsqu’une douloureuse infirmité vint le paralyser. Le roi de Naples lui avait offert à plusieurs reprises la chaire de minéralogie dans l’université de Naples ; les médecins lui firent espérer que la douceur du climat le guérirait, et il remit sa chaire de Rome à son suppléant, le docteur Pietro Carpi. Mais après quelques années de séjour à Naples, ne voyant aucune amélioration dans sa santé, il demanda son congé et revint à Rome, où il reprit sa place, sur les instances réitérées de ses collègues et de Carpi, qui voulut faire les leçons jusqu’à la mort de Gismondi, arrivée le .

Œuvres modifier

Le manuscrit de Gismondi sur les fossiles est conservé, et l’on espère le voir publier ; il contient des observations très-utiles pour la science. Le seul ouvrage qu’il ait publié est Osservazioni sopra alcuni minerali dei contorni di Roma, notice lue à l’Académie des Lyncéens le , et dont le journal la Bibliothèque italienne a donné l’analyse en 1817. Dans cette notice Gismondi parle de trois productions qu’il a découvertes :

  • des cristaux trouvés dans un rocher d’Albano ;
  • d’une substance cristallisée trouvée dans la lave de Capo di Bove, substance appelée par lui abrazite et que le professeur Karl Cäsar von Leonhard de Heidelberg a voulu justement appeler gismondina, du nom de l’inventeur ;
  • de la pierre alumineuse de la Tolfa, qui contient des cristallisations différentes de celles de l’alun, qu’on y exploite en abondance. Gismondi, après examen, donna à cette substance le nom d’aluminite. En 1820, Louis Cordier appliqua le nom français d’alunite à ce minéral, qu’il a considèré comme analogue aux pierres du Mont-Dore et de la Hongrie. Enfin Haüy, dans la dernière édition de son Traité de minéralogie, a compris sous la dénomination d’alunite ces différentes espèces de minéraux, qui sont distincts de l’alun par des caractères particuliers.

Notes et références modifier

  1. Le minéralogiste danois Bruun-Neergaard, après s’être assuré de cette découverte, en rendit compte à l’Institut de France dans sa séance du 26 mai 1807, et donna au nouveau minéral le nom de Haüyne, sous lequel il est maintenant décrit dans tous les livres de minéralogie.
  2. Dans l’Histoire des phénomènes du Vésuve, Naples, 1823, l’auteur, Monticelli, exprime toute la reconnaissance dont il est pénétré pour le minéralogiste Gismondi, qui l’avait guidé dans la rédaction de son ouvrage.

Bibliographie modifier

« Gismondi (Charles-Joseph) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]

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