Carla Gravina

actrice italienne
Carla Gravina
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Carla Gravina en 1971.
Naissance (82 ans)
Gemona del Friuli (Italie)
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Profession Actrice
Films notables L'Héritier
Salut l'artiste
L'Antéchrist
Toute une vie
La Terrasse

Carla Gravina, née le à Gemona del Friuli, est une actrice de cinéma, de télévision et de théâtre ainsi qu'une femme politique communiste italienne.

Biographie modifier

 
Carla Gravina en 1957 dans Guendalina.
 
Vittorio Gassman et Gravina dans Le Pigeon (1958).

Fille d'un colonel de l'armée originaire de Montagano, dans le Molise, elle débute au cinéma à l'âge de quinze ans dans Guendalina (1957) d'Alberto Lattuada[1] et entame dès lors une longue carrière qui l'amènera à devenir l'une des interprètes majeures du cinéma et du théâtre italiens. En 1958, alors qu'elle est encore adolescente, elle fait partie des interprètes de Padri e figli (it), un feuilleton télévisé réalisé par Guglielmo Morandi (it), et du film culte Le Pigeon de Mario Monicelli. En 1959, elle est assistante dans l'émission télévisée Il Musichiere — jeu de mots sur musicista (« musicien »), le verbe chiedere (« demander ») et bicchiere (« verre ») —, animée par Mario Riva, avec Patrizia Della Rovere (it).

À partir des années 1960, l'actrice commence à travailler au théâtre. En 1960, elle interprète le rôle de Juliette à Vérone dans le cadre du festival Shakespeare où elle rencontre Gian Maria Volontè, qui sera longtemps son compagnon et dont elle a une fille, Giovanna. Avec Volontè, Carla Gravina partage également un fort engagement politique communiste. Après quelques années d'activité théâtrale, elle revient au cinéma en 1967 dans des rôles plus matures, en jouant dans I sette fratelli Cervi (1967) de Gianni Puccini sur la résistance antifasciste pendant la Seconde Guerre mondiale, dans Alfredo, Alfredo (1972) de Pietro Germi avec Dustin Hoffman, qui revendique la légalisation du divorce[2], dans Enquête sur la mort par empoisonnement du détenu Pisciotta Gaspare (1972) d'Eriprando Visconti sur le bras droit de Salvatore Giuliano, dans le western zapata El Chuncho (1966) et dans le poliziottesco Bandits à Milan (1968) de Carlo Lizzani, auprès de Volonté. Carla Gravina choquera le public italien[3] en interprétant le rôle de la possédée Ippolita Oderisi dans le film L'Antéchrist d'Alberto De Martino en 1974, qui explore des thèmes semblables à ceux de L'Exorciste (1973) de William Friedkin.

 
Carla Gravina en 1961.
 
Salvatore Samperi et Carla Gravina dans Cœur de mère (1969).

De 1967 à 1974, Gravina joue dans des spots publicitaires réalisés par Mario Fattori pour la marque de chewing-gum Brooklyn, filmés à New York et se terminant par l'image du pont de Brooklyn, qui sont diffusés dans l'émission de télévision Carosello[4]. En 1974, le contrat est rompu par l'acquéreur Egidio Perfetti, qui découvre que Gravina est apparue nue dans un film[4],[5]. En 1971, elle joue avec Jean-Louis Trintignant et Dominique Sanda dans le film Sans mobile apparent de Philippe Labro, un giallo psychologique qui se déroule à Nice. Toujours sous la direction de Labro, elle est deux ans plus tard face à Jean-Paul Belmondo dans L'Héritier (1973). Deux autres films français de ces années-là sont Salut l'artiste (1973) avec Marcello Mastroianni, Jean Rochefort et Françoise Fabian, un film d'Yves Robert qui rend hommage aux petites mains et aux acteurs anonymes du cinéma et du théâtre, le « film sur le XXe siècle » Toute une vie (1974) de Claude Lelouch[6] ou le polar Comme un boomerang (1976), de José Giovanni, face à Alain Delon.

Outre le théâtre et le cinéma, elle participe également à plusieurs feuilletons télévisés, dont Madame Bovary (it) (1978) et le très célèbre Il segno del comando (it) (1971). En 1980-81, elle partage l'affiche avec Gian Maria Volonté dans la pièce La Ronde d'Arthur Schnitzler, mise en scène par Volonté lui-même.

Convaincue que le cinéma et la télévision n'ont plus besoin d'actrices de son âge et de son calibre[7], elle les abandonne progressivement à partir de la quarantaine pour se consacrer principalement au théâtre, où elle est dirigée par les plus grands metteurs en scène italiens parmi lesquels Giorgio Strehler, Luca Ronconi et Giancarlo Cobelli. Parmi ses interprétations les plus significatives se détache celle de Mirandolina dans La locandiera (L'aubergiste) de Carlo Goldoni. Elle termine sa carrière cinématographique en 1993, avec le film Le Long Silence, de Margarethe von Trotta, et en novembre 1998, elle fait partie du jury de la 13e édition de France Cinéma à Florence, aux côtés des réalisateurs Giuliano Montaldo, Mario Brenta, Ennio Marzocchini, et de l'acteur Massimo Ghini, dans un hommage à Henri-Georges Clouzot et Anouk Aimée[8].

Ayant également abandonné le théâtre, elle quitte la scène et se retire dans la vie privée à la fin du siècle. En , après des années de silence, elle accorde une interview dans laquelle l'ancienne actrice évoque les choix qui l'ont amenée à prendre la décision de quitter la scène[9].

Politique modifier

 
Carla Gravina députée communiste dans les années 1980.

Candidate pour le Parti communiste italien dans la circonscription de Milan-Pavie aux élections générales du , elle succède, en qualité de première sur liste complémentaire, à Luigi Longo, après son décès, et siège à la Camera dei deputati du au .

Vie privée modifier

Carla Gravina a eu une longue relation avec l'acteur Gian Maria Volonté, dont est née sa fille Giovanna Gravina (1961), qui a pris le nom de famille de sa mère, car Volonté était marié à Tiziana Mischi à l'époque et la loi ne lui permettait pas de reconnaître sa fille. Ce fut un scandale, à tel point que Gravina perdit plusieurs contrats pour cette raison[10].

Filmographie modifier

Cinéma modifier

Télévision modifier

Distinctions modifier

Notes et références modifier

  1. (it) « Carla Gravina compie 80 anni, la fotostoria dell'attrice italiana », sur tg24.sky.it
  2. « Cinéma "Alfredo, Alfredo" »  , sur lemonde.fr,
  3. (it) « L'anticristo », sur nocturno.it
  4. a et b (it) Marco Giusti, Il grande libro di Carosello. E adesso tutti a nanna..., Sperling & Kupfer Editori, (ISBN 88-200-2080-7), p. 186-187
  5. Stracult - Carosello 60 anni, 14 juillet 2017, Rai 2
  6. « Toute une vie », sur dvdclassik.com
  7. Maria Grazia Gregori, « Carla Gravina: «Il cinema uccide le quarantenni» », Corriere della Sera,‎
  8. « France Cinema, omaggi a Aimee e Clouzot », Corriere della Sera,‎
  9. (it) « SPETTACOLO/ La scelta di Carla », sur usitmedia.com
  10. (it) « Giovanna Gravina, figlia di Gian Maria Volonté: « Era dolcissimo, ma non faceva sconti» », sur style.it (version du sur Internet Archive)

Liens externes modifier