Cap-Occidental

province d'Afrique du Sud

Cap-Occidental
(af) Wes-Kaap
(xh)Ntshona Koloni
(en)Western Cape
Drapeau de Cap-Occidental(af) Wes-Kaap(xh)Ntshona Koloni(en)Western Cape
Drapeau
Cap-Occidental
Localisation de la province du Cap-Occidental (en rouge) en Afrique du Sud
Administration
Pays Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud
Type de division Province
Capitale Le Cap
Assemblée législative Parlement provincial du Cap-Occidental
Premier ministre
Mandat
Alan Winde (en) (DA)
2019-2024
ISO 3166-2 ZA-WC
Démographie
Population 7 005 741 hab. (2020)
Densité 54 hab./km2
Géographie
Coordonnées 34° sud, 20° est
Superficie 12 946 200 ha = 129 462 km2
Plus grande ville Le Cap
Histoire
Fondation
Ancienne province Province du Cap
Devise En latin : Spes Bona (en français : « bon espoir »)
Liens
Site web www.westerncape.gov.za

Le Cap-Occidental (en afrikaans : Wes-Kaap ; en xhosa : iNtshona-Koloni ; en anglais : Western Cape) est une province sud-africaine située dans le sud-ouest du pays. Elle est la quatrième plus vaste province du pays avec une superficie de 129 462 km2 et la troisième plus peuplée avec une population dépassant les sept millions d'habitants en 2020. Les deux-tiers de ses habitants vivent dans la capitale de la province et sa métropole, Le Cap. Créée en 1994, la province du Cap-Occidental est issue de la partie occidentale de l'ancienne province du Cap.

Histoire modifier

La colonie du Cap a été donnée à l'Angleterre en 1814 en vertu du traité de Paris[1].

En 1994, à l'occasion des premières élections générales multiraciales et de l'entrée en vigueur d'une Constitution nationale intérimaire, la province du Cap est divisée en quatre nouvelles provinces :

Lors des premières élections multiraciales, les électeurs du Cap-Occidental apportent une large majorité de leur suffrage au Parti national (59 %), celui-là même qui avait conceptualisé et mis en application la politique d'apartheid au niveau national en 1948 et gouverné le pays jusqu'en 1994. Hernus Kriel, ancien ministre de la loi et de l'ordre, devient alors le premier Premier ministre de la province.

Après avoir été gouvernée par une coalition dominée par le Congrès national africain en 2004, la province est de nouveau dirigée par l'opposition formée par l’Alliance démocratique, issue d'une fusion entre l'ancien parti national et le parti démocratique.

Démographie modifier

 
Écoliers coloured au Cap.
Évolution de la population
AnnéePop.±%
19963 956 875—    
20014 524 335+14.3%
20115 822 734+28.7%
Source : recensements[2],[3]

Région d’Afrique australe où les Européens d'origine néerlandaise se sont implantés à partir de 1652, la langue de la majorité est l’afrikaans. Une concentration d’anglophones est notablement présente au Cap, et la minorité xhosa y est également importante.

La province du Cap-Occidental est avec le Cap-Nord l'une des deux provinces sud-africaines où les Noirs sont minoritaires (30,1 %) et où les coloured sont majoritaires (50,2 %). Longtemps second groupe majoritaire, les Blancs représentent aujourd'hui 18,4 % de la population soit encore largement plus que la moyenne nationale (9,2 %).

Le Cap-Occidental est aussi une des provinces où la population s'accroît le plus rapidement. Ainsi est-elle passée de 3,9 millions d'habitants en 1994 à 5,3 millions aujourd'hui.

À partir 1994, commence une importante immigration en provenance du Cap-Oriental, plus pauvre, qui a eu comme conséquence la formation d'une minorité Xhosa significative. Cette affluence de Xhosas a eu comme conséquence une poussée des tensions ethniques entre d'une part les métis, réputés plus proche des Blancs, et les nouveaux arrivants à qui l'on reproche d'être un réservoir de voix pour le Congrès national africain (ANC).

Langues parlées à la maison[4],[5],[3]
Langue 1996 2001 2011
 
Carte montrant la répartition linguistique au Cap-Occidental en 2001 :
Afrikaans 59,2 % 55,3 % 49,6 %
Anglais 20,3 % 19,3 % 20,2 %
Xhosa 19,1 % 23,7 % 24,7 %
Autres 1,4 % 1,7 % 5,5 %
Total 100 100 100

Politique modifier

 
Bâtiments du gouvernement de la Province du Cap-Occidental au Cap.

La Constitution de la province date de 1998 et stipule que les trois langues officielles locales sont l'afrikaans, l'anglais et le xhosa. Le Parlement de 42 élus est situé au Cap.

L'opposition domine le Cap-Occidental depuis 2009, faisant de la région une citadelle de l’Alliance démocratique (DA).

Composition du parlement provincial modifier

 
Composition du parlement du Cap-Occidental.
Composition du Parlement du Cap occidental (2019)
Partis Votes % +/- Sièges +/-
Alliance démocratique 1 140 647 55,45   3,93 24   2
Congrès national africain 589 055 28,64   4,25 12   2
Combattants pour la liberté économique 83 075 4,04   1,93 2   1
Good 61 971 3,01 Nv. 1   1
Parti chrétien-démocrate africain 54 762 2,66   1,64 1  
Front de la liberté 32 115 1,56   1,01 1   1
Al Jama-ah 17 607 0,86   0,24 1   1
Organisation civique indépendante 9 536 0,46   0,10 0  
Congrès du peuple 6 528 0,32   0,27 0  
Mouvement démocratique uni 5 728 0,28   0,20 0  
Autres partis - -
Votes valides 2 057 212 99,20
Votes blancs et invalides 16 516 0,80
Total 2 073 728 100 - 42  
Abstentions 1 054 839 43,72
Inscrits / participation 3 128 567 66,28

Liste des premiers ministres de la province modifier

 
Alan Winde, premier ministre du Cap-Occidental depuis mai 2019
Premiers ministres du Cap-Occidental
Nom Prise de fonction Fin de fonction Parti
Hernus Kriel Parti national
Gerald Morkel Parti national/Nouveau Parti national
Cecil Herandien
(intérim)
Nouveau Parti national
Peter Marais Nouveau Parti national
Piet Meyer
(intérim)
Nouveau Parti national
Marthinus Van Schalkwyk Nouveau Parti national
Leonard Ramatlakane
(intérim)
Congrès national africain
Ebrahim Rasool Congrès national africain
Lynne Brown Congrès national africain
Helen Zille Alliance démocratique
Alan Winde - Alliance démocratique

Historique politique modifier

Remportée en 1994 (année de la création de la province) par le Parti national, la province est dirigée à partir de 1999 par une coalition entre le Nouveau Parti national (NNP) et le parti démocratique (DP). En 2002, le NNP rompt son alliance et signe un nouveau pacte avec le congrès national africain (ANC) permettant aux deux partis de co-gérer la province. Lors des élections générales sud-africaines de 2004, avec 19 sièges, l'ANC s'empare de la province avec l'aide des 5 sièges du NNP (lequel finit par se dissoudre et rallier l'ANC) contre 12 élus à la nouvelle Alliance démocratique (issu du DP et d'une partie du NNP), 3 aux démocrates indépendants, 2 au parti chrétien-démocrate et 1 élu à l'UDM.

En juillet 2008, une crise politique au sein de l'ANC affaiblit le parti au pouvoir et l'amène à exclure le premier ministre provincial Ebrahim Rasool, à qui est reprochée la dégradation des infrastructures locales, de la situation sociale et la hausse de la criminalité. Il est remplacé par Lynne Brown, également issue comme son prédécesseur de la communauté des coloureds. Aux élections du , la DA obtient la majorité absolue des sièges avec 22 sur 42 sur l'ensemble de la province, la DA obtient 51,46 % des suffrages contre 31,55 % à l'ANC, 4,68 % aux Indépendants démocrates et 1,47 % du ACDP. Elle remporte encore la province en 2014 et 2019 avec les majorité absolue des voix. La DA domine également les gouvernements locaux de la province depuis les élections municipales sud-africaines de 2011, en particulier la ville du Cap, Overstrand (Hermanus), Swartland (Malmesbury), George, Mossel Bay, Stellenbosch et Swellendam. D'autres municipalités sont plus disputées avec l'ANC ou des partis locaux (Oudtshoorn, Matzikama, Bitou, Kannaland, Prince Albert, Beaufort West, Laingsburgou Knysna).

Économie modifier

 
Ville agricole de Tulbagh.

La province du Cap-Occidental est la plus riche en termes de revenu par habitant et fournit plus de 15 % du PIB national, ce qui la classe en 3e position parmi les provinces sud-africaines. Le chômage y est beaucoup plus bas que dans le reste du pays (tout de même 18 %).

De plus, la province de Cap-Occidental dispose de nombreux atouts de développement comme un superbe patrimoine architectural, de nombreuses vignes, une affluence régulière de touristes, un bon réseau d'infrastructures, une industrie puissante (textile principalement) et enfin un pouvoir d'achat relativement élevé. Il faut rajouter également le rayonnement culturel et économique du Cap, cité portuaire située sur une route commerciale de première importance.

Sécurité modifier

 
Paysage du Cap-Occidental
 
Paysage du Petit Karoo au Cap-Occidental
 
La Péninsule du Cap et la Hout Bay
 
Carte par circonscription municipale de la province du Cap-Occidental

En 2005, la province du Cap-Occidental arrive en tête des statistiques pour le nombre de meurtres pour 100 000 habitants et les crimes liés à la drogue. Cependant, Helen Zille maire du Cap puis premier ministre de la province, aurait fait d'abord baisser de 80 % la criminalité au Cap puis entamé des politiques sécuritaires pour toute la région.

Tourisme modifier

Le style architectural « néerlandais du Cap », particulier aux manoirs du Cap-Occidental, est l’un des trésors de l’architecture sud-africaine.

Il faut ajouter les grands espaces du Cap de Bonne-Espérance, les villégiatures de la baie du Cap et les pentes escarpées de la Montagne de la Table. La région inclut quatre grands espaces naturels protégés : réserve naturelle du Swartberg, parc national du Karoo, parc national de Tsitsikamma et réserve naturelle de Matjiesrivier.

Enfin, grâce aux huguenots français établis au Cap après la révocation de l’Édit de Nantes, le Cap-Occidental est un centre important de la viticulture, en particulier à Paarl et Stellenbosch.

Biodiversité modifier

La Région floristique du Cap, l'un des six royaumes floraux reconnus au monde, est site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO pour son exceptionnelle biodiversité.

Découpage administratif modifier

 
Infrastructures au Cap avec l'autoroute N2.

La province du Cap-Occidental est divisée en 29 municipalités depuis 2000 (dont cinq districts et 24 municipalités locales)[6]:

 
Montagne de la Table vue de Bloubergstrand

Notes et références modifier

  1. « Cap-Occidental », Trésor de la langue française au Québec, sur Université Laval (consulté le )
  2. (en) Statistique d'Afrique du Sud, Census 2001 : primary tables [name of province] : 1996 and 2001 compared, Statistics South Africa, (ISBN 0621343218, 9780621343212 et 0621343242, OCLC 57586426, lire en ligne).
  3. a et b (en) « Census 2011: Province: Western Cape », sur census2011.adrianfrith.com (consulté le ).
  4. https://apps.statssa.gov.za/census01/Census96/HTML/CIB/Population/28.htm
  5. (en) Statistics South Africa., Census 2001 : primary tables [name of province] : 1996 and 2001 compared, Statistics South Africa, ©2004-<c2006> (ISBN 0621343218, 9780621343212 et 0621343242, OCLC 57586426, lire en ligne)
  6. « Cap-Occidental : Portrait », Relations Internationales, sur Gouvernement de Québec, (consulté le )

Liens externes modifier