Candelabrum cocksii

Candelabrum cocksii est une espèce d'Hydrozoaires de la famille des Candelabridae.

Répartition modifier

Candelabrum cocksii se rencontre depuis le niveau des basses mers de vive eau moyennes jusqu’à des profondeurs de 17 mètres, voire peut-être supérieures à 100 mètres. Sur l’estran l’animal est fixé à la face inférieure des blocs et sur les crampons de laminaires.

L’espèce est connue des côtes de l’Atlantique du nord-est, de l’entrée de la Manche (Royaume-Uni et Bretagne) jusqu’au sud de l’Espagne (Cadix). Sa répartition de détail reste cependant à préciser. En Bretagne cette espèce est présente à Roscoff[1], aux Glénans[2] et dans la baie de Concarneau.

Description modifier

Ces animaux sont très contractiles et susceptibles de subir des variations importantes de volume et d’aspect selon les circonstances, ils sont solitaires ou vivent en très petits groupes de deux ou trois individus.

Leur corps est constitué de trois parties :

  1. une région basilaire ou pied, assurant la fixation de l’animal au substrat ;
  2. une région moyenne, dite des blastostyles, dédiée à la reproduction sexuée ;
  3. une région distale, nourricière, terminée par l’orifice buccal.

Aspect général modifier

Candelabrum cocksii peut atteindre, en extension, 12 cm de long mais ne dépasse pas 2 à 3 cm à l’état rétracté. En extension, la section du corps est approximativement circulaire[3].

Pied modifier

Il est appliqué en partie contre le support auquel il adhère très fermement grâce à des organes de fixation qui sont des tentacules disposés à la manière de haubans et terminés par une pastille chitineuse. L’ensemble du pied peut être revêtu d’une cuticule plus ou moins jaunâtre appelée périsarc.

Région moyenne modifier

Généralement renflée et de couleur blanche, elle porte, au moment de la reproduction sexuée, de nombreuses expansions appelées blastostyles que l’on peut considérer comme des individus abortifs, dépourvus d’orifice buccal, destinés à la reproduction. Chaque blastostyle produit des ébauches de méduses (= médusoides, encore appelées gonophores ou sporosacs) qui ne vont pas jusqu’au terme de leur évolution, elles demeurent fixée au blastostyle et produisent sur place des gamètes. Les blastostyles de C. cocksii sont hermaphrodites, ils portent des médusoides mâles, relativement petits (0,3 à 0,4 mm), près de la base et des médusoides femelles, plus gros (0,7 à 0,8 mm), distalement.

Région nourricière modifier

Cylindrique, de couleur rouge, elle est entièrement recouverte de courts tentacules à extrémité renflée (dits capités) qui, grâce aux nématocystes dont ils sont armés, assurent la capture de la nourriture. Cette région porte à son extrémité l’orifice buccal (orifice unique de la cavité digestive, qui tient lieu également d’anus).

Reproduction modifier

Candelabrum cocksii peut se reproduire par voie asexuée et sexuée[3]. La reproduction asexuée se ferait par bourgeonnement à partir de la région située entre le pied et la partie moyenne. Elle aurait lieu au début du printemps, en principe avant la reproduction sexuée.

La reproduction sexuée se déroule, en Bretagne, de janvier à septembre, et peut-être toute l’année. Les gonophores femelles contiennent plusieurs ovules qui fusionnent en un seul (un seul noyau subsiste). L’ovule étant fécondé, l’œuf se revêt d’une cuticule. Expulsé du gonophore il est alors capté par un ou trois tentacules adhésifs (« clasper » des auteurs anglo-saxons) semblables à ceux qui assurent la fixation de l’animal, qui le maintiennent amarré au géniteur durant tout le développement embryonnaire. Ce curieux phénomène est décrit par Allman et Korotnev, dont les dessins très parlants sont repris par Delage et Hérouard[4].

Le développement conduit à une larve actinula, en forme de tonnelet, munie d’une vingtaine tentacules grâce auxquels elle peut se déplacer sur le substrat sur lequel elle finit par se fixer.

Nutrition modifier

Lorsque les proies (principalement de petits crustacés, notamment des Amphipodes) entrent en contact avec les tentacules capités de la région nourricière, les nématocystes explosent, leurs filaments pénètrent le corps de l’animal, le retiennent et lui injectent leur contenu toxique. Toute la région se replie ou s’enroule autour de la proie qui est véhiculée de proche en proche par les tentacules jusqu’à l’orifice buccal. La digestion d’un amphipode dure environ 5 à 6 heures.

Galerie modifier

Classification modifier

Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Candelabrum cocksii (Cocks, 1854)[5].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Arum sous le protonyme Arum cocksii Cocks, 1854[5],[6].

Candelabrum cocksii a pour synonymes[5] :

  • Arum cocksii Cocks, 1854
  • Arum cocksii Vigurs, 1850
  • Candelabrum cocksi (Cocks, 1854)
  • Spadix purpurea Gosse, 1853

Publication originale modifier

  • (en) W. P. Cocks, « Contributions to the Falmouth Fauna, 1853 », Annual Report of the Royal Cornwall Polytechnic Society, Falmouth (Royaume-Uni), vol. 21,‎ , p. 28-36 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. G. Teissier, « Inventaire de la faune marine de Roscoff. Cnidaires-Cténaires », Travaux de la Station Biologique de Roscoff, 1965, vol. 16, p. 1-53
  2. A. Castric-Fey, « Sur quelques hydraires de l’Archipel de Glénan (Sud-Finistère) », Vie et Milieu, 1970, vol. 21, p. 1-23
  3. a et b (en) P. Schubert, « The European athecate hydroids and their medusae (Hydrozoa, Cnidaria) », Revue suisse de Zoologie, 2006.
  4. Y. Delage et E. Herouard, Traité de zoologie concrète, 1901, tome II, 2e partie, Schleicher Frères éd. Paris, voir page 104.
  5. a b et c World Register of Marine Species, consulté le 28 mai 2024
  6. Cocks 1854, p. 34-35

Bibliographie modifier

  • (en) C.L. Hewitt et J.H.R. Goddard, « A new species of large and highly contractile hydroid in the genus Candelabrum (Hydrozoa : Anthoathecatae) from southern Oregon, USA », Canadian Journal of Zoology, décembre 2001, vol. 79, n. 12, p. 2250-2288, DOI 10.1139/cjz-79-12-2280.
  • (en) P.F.S. Cornelius, « On the nomenclature of the hydroid, Candelabrum phrygium (Fabricius, 1780) (= Myriothela phrygia, Arum cocksi) », Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, mai 1977, vol. 57, n. 2, p. 521-524, DOI 10.1017/S0025315400021883.