Candaulisme

pratique sexuelle dans laquelle une personne ressent de l'excitation en exposant ou partageant son conjoint à une ou plusieurs personnes

Le candaulisme est une pratique sexuelle dans laquelle une personne ressent une excitation sexuelle en exposant ou partageant son conjoint à une ou plusieurs personnes.

Par extension, on parle aussi de candaulisme lorsque des rapports sexuels ont lieu entre une ou plusieurs personnes, devant le regard consentant du partenaire de celle-ci.

Il s'agit d'une pratique différente voire opposée au cuckolding (« cocufiage ») ou cuckold (« cocu »), termes dérivés de cuckoo, en français coucou, un oiseau qui pond ses œufs dans le nid d'un autre oiseau. Dans cette dernière c'est la personne active dans la relation sexuelle qui décide de son partenaire dans une démarche d'humiliation de son ou sa conjoint(e).

Le candaulisme n'implique pas non plus la réciprocité de la pratique de l'échangisme. Le fait pour un mari de confier sa femme à un amant connu, sans pour autant assister à leurs ébats, est connu sous le nom de principe du Sigisbée.[pertinence contestée]

Origine modifier

 
Louis Ier d'Orléans dévoilant sa maîtresse (Mariette d'Enghien) devant le mari de celle-ci par Eugène Delacroix.
 
Candaule roi de Lydie montrant sa femme à Gygès, par William Etty.

Le terme vient du nom de Candaule, un roi semi-légendaire de Lydie, ayant régné vers le VIIIe siècle av. J.-C. Il existe au moins quatre versions antiques racontant la perte de son royaume au profit de Gygès.

Celle qui est à l'origine du candaulisme, en raison de son fort pouvoir érotique, est celle d'Hérodote, qui la raconte[1] d'après une poésie perdue d'Archiloque de Paros.

Le roi Candaule trouvait sa femme plus belle que toutes les autres. Sans cesse, il vantait à Gygès, officier de sa garde du corps, les charmes de son épouse et un jour, il l'invita à se convaincre, de visu, de la beauté de celle-ci. Gygès refusa l'offre sacrilège mais le roi insista. Dissimulé derrière la porte de la chambre nuptiale, Gygès assista au coucher de la reine. Mais, au moment où il s'esquivait, la souveraine l'aperçut. Feignant de n'avoir rien remarqué et persuadée que son mari avait voulu l'humilier, elle jura de se venger.

Le lendemain matin, elle convoqua Gygès et lui offrit l'alternative d'être exécuté ou de tuer Candaule, de s'emparer du trône et de l'épouser. Gygès refusa d'abord l'offre de la reine, puis, devant son insistance, il se résolut à tuer Candaule. La reine le cacha à l'endroit où il s'était dissimulé la veille ; Candaule mourut, poignardé par Gygès durant son sommeil.

Quand il fut installé sur le trône, Gygès vit sa légitimité contestée par certains adversaires. Ceux-ci acceptèrent de soumettre le cas à l'oracle de Delphes. L'oracle confirma Gygès dans sa royauté.

Analyses modifier

Le candaulisme ne repose pas sur l’indifférence, mais sur la compersion, soit l'inverse de la jalousie : cela consiste à se réjouir de l'épanouissement que le partenaire sentimental ou sexuel trouve également ailleurs[2].

Notes et références modifier

  1. Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne], I, 7, 14.
  2. Maia Mazaurette, « Échangisme, candaulisme, polyamour : la fidélité s’écrit (aussi) au pluriel », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

Filmographie modifier

Article connexe modifier