Canal Famille

chaîne de télévision québécoise
Canal Famille
Caractéristiques
Création
Disparition
Propriétaire
Slogan
L'Écran magiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Pays
Statut
Chaîne jeunesse ayant changé de nom
Siège social
Chronologie

Canal Famille était une chaîne de télévision québécoise lancée le et ayant appartenu à Premier Choix : TVEC, filiale d'Astral Communications Inc. Elle a remplacé la Télévision des jeunes du Québec (TVJQ). Ce canal visait surtout les jeunes âgés de 3 à 14 ans. Selon Monic Lessard, vice-présidente à la programmation du Canal Famille, près de 500 000 adultes par semaine regardaient cette chaîne dans les années 1990.

La chaîne de télévision avait comme principe de favoriser les émissions avec une bonne qualité du français. Contrairement à l'opinion générale de son public, Canal Famille n'était pas une télé éducative, mais plutôt une chaîne se donnant l'objectif de dégager comme valeurs l'humour et l'apprentissage via le plaisir.

La chaîne était en ondes de h à 19 h la semaine (20 h la fin de semaine). Elle avantageait beaucoup les émissions québécoises telles que : Radio Enfer, Pin-Pon, Les Zigotos, Les Intrépides, Télé-Pirate, Bibi et Geneviève, les deux premières saisons de Dans une galaxie près de chez vous (poursuivies sur Vrak.TV), ainsi que plusieurs émissions étrangères.

Histoire modifier

 
Premier logo de Canal Famille.

Déjà distribuée depuis des années à Montréal et Québec, Vidéotron obtient en l'autorisation du CRTC de distribuer le signal de TVJQ via satellite[1], permettant de rejoindre les autres câblodistributeurs. À partir du , le signal de TVJQ par satellite laisse sa place à MusiquePlus de 20 h à h.

À l'été 1987, Vidéotron et Premier Choix se disputent le marché des jeunes et de la famille face au CRTC. Vidéotron cherche à renouveler sa licence pour continuer d'exploiter La Télé des jeunes alors que Premier Choix propose le Canal Famille[2]. À ce moment, l'Association des câblodistributeurs du Québec appuie Vidéotron dans sa demande de conserver La Télé des jeunes prétextant que la grille horaire présentée pour le Canal Famille est trop restreinte et que le coût mensuel par abonné serait trop élevé[2]. Premier Choix:TVEC (propriétaire de Super Écran) voulant diversifier voit sa demande de licence approuvée le et naît ainsi le Canal Famille, avec une exigence minimale annuelle de 60 % de contenu canadien et s'adressant aux enfants de 3 à 14 ans[3]. À la suite de cette même audience publique du CRTC, trois autres chaînes spécialisées sont approuvées, TV5, le Réseau des sports et MusiquePlus[4].

Prenant la position de TVJQ sur le câble, le Canal Famille a été lancé le à 11 h avec une émission de lancement de cinq minutes ainsi que quelques émissions originales dont La Garderie des amis, Hibou Chou Genou, Labo Labo, ainsi que Bibi et Geneviève à la fermeture 18 h 30 et à l'ouverture h de la chaîne. Mémoire vive rejoint la programmation en décembre. On pouvait aussi compter sur des émissions déjà diffusées à Super Écran comme Inspecteur Gadget et Bibifoc, des émissions canadiennes doublées, les séries populaires de TVJQ, quelques séries d'animation japonaises et des coproductions. La chaîne accroisse le nombre de ses productions originales les années suivantes.

La popularité des menus interactifs de Vidéoway au début des années 1990 incite Super Écran à offrir un deuxième choix de films en soirée en utilisant les ondes de Canal Famille après sa fermeture à 19 h. Après une vingtaine de minutes de bandes annonces et d'autopromotion de Super Écran, la chaîne devient brouillée pour la présentation d'un film.

Les belles années du Canal Famille se situent entre 1990 et 1996. La chaîne bénéficie d'un effet de mode et produit plusieurs classiques à petits budgets tels que Fripe et Pouille, Les Zigotos, Sur la rue Tabaga et la plus populaire, Télé-Pirate qui bénéficie d'une portée hebdomadaire de 400 000 téléspectateurs[5].

En 1994, Bibi et Geneviève déménage à TQS. Canal Famille conserve les reprises, mais le bloc concours est exclusif à TQS[6].

Durant la saison 1995-1996, Canal Famille change son logo, affiche plus de jeunes en ondes et vise subitement les adolescents de 12 à 17 ans[7]. La chaîne met en ondes Radio Enfer, la première comédie de situation pour jeunes et Le Studio, une série à sketches absurdes plutôt avant-gardiste dirigée par Bruno Blanchet. Cette lancée sera poursuivie l'an suivant avec l'ajout de Chair de Poule et Génération W[5].

Peu après le lancement de Canal D (aussi propriété de Premier Choix) en 1995 qui propose quelques séries classiques de la télévision, Canal Famille voit similairement l'ajout de séries à sa programmation comme Ma sorcière bien-aimée à l'automne 1995, Les Joyeux Naufragés en 1996, La Sœur volante en 1997 et Cher oncle Bill en 1998.

En , la chaîne Télétoon (dont Premier Choix est propriétaire à 50 %) est lancée, offrant une programmation 24 heures axée sur des dessins animés pour plusieurs tranches d'âge. Canal Famille perd environ la moitié de ses parts de marché, réduit son nombre de productions originales et comble sa programmation avec des séries produites par Nickelodeon.

Pour contre-attaquer Télétoon, Canal Famille casse son image de gardienne d'enfants et prend une tangente un peu plus délinquante. Elle propose des concepts plus audacieux comme Zone de Turbulence ou Dans une galaxie près de chez vous[8].

Au début des années 2000, après quelques acquisitions, Astral fait une réorganisation intra-société et cesse d'utiliser « Premier Choix ». À l'automne 2000, Canal Famille offre comme seule nouveauté Watership Down (en). Sa programmation n'étant plus renouvelée, les enfants qui ont grandi avec la chaîne ont commencé à l'appeler « Canal Reprise ». Les parts de marchés du Canal Famille chez les enfants de 2 à 11 ans chutent à 8,6 % tandis qu'elles étaient autour de 25 % avant 1997.

Pour faire face à la situation, Canal Famille décide de renouveler son image et 75 % de sa programmation. Le , Astral annonce que le Canal Famille changera de nom pour Vrak.tv dès le , proposera du jour au lendemain une programmation renouvelée à 75 % (50 % de nouveautés, 25 % de nouveaux épisodes) et sera désormais en opération de h à 22 h[9] (au lieu de 19 h), leur permettant de proposer des séries plus matures pour adolescents[10].

La volonté de faire naître Vrak.TV sur les cendres du Canal Famille sera un succès. Les cotes d'écoutes auront triplé en six mois[11].

Émissions modifier

Productions originales modifier

Acquisitions modifier

Vice-présidentes à la programmation modifier

  • Louise Dansereau (1988-1994)
  • Monic Lessard (1994-2000)

Artisans du Canal Famille modifier

Plusieurs artistes du Québec ont fait leurs débuts au Canal Famille. En voici quelques exemples :

Références modifier

  1. « Décision CRTC 86-214 », sur CRTC,
  2. a et b Pierre April, « Premier Choix et Vidéotron se disputent le marché des jeunes », Le Devoir, vol. LXXVIII, no 166,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  3. « Décision CRTC 87-896 », sur CRTC,
  4. Paul Cochon, « Quatre nouveaux canaux pour les téléspectateurs québécois », Le Devoir, vol. LXXVIII, no 277,‎ , p. 11 (lire en ligne)
  5. a et b Josée Lapointe, « Canal Famille bat joyeusement la marche », Le Soleil, vol. 100, no 271,‎ , p. C1 (lire en ligne)
  6. Marie-Andrée Amiot, « Bibi passe à TQS et les 100 Watts ont un nouvel animateur », Le Devoir, vol. LXXXV, no 204,‎ , p. D4 (lire en ligne)
  7. (en) « Les Réseaux Premier Choix - Annual Report 1996 » [PDF], sur McGill Library (version du sur Internet Archive)
  8. Paul Cauchon, « Canal Famille en orbitre », Le Devoir, vol. XC, no 15,‎ , B8 (lire en ligne)
  9. « Vrak.tv remplace Canal Famille », sur Infopresse, (version du sur Internet Archive)
  10. Louise Cousineau, « Canal Famille est mort, vive le "Méchant Canal" ! », La Presse, vol. 117, no 48,‎ , p. C2 (ISSN 0317-9249, lire en ligne)
  11. Odile Tremblay, « Le marché jeunesse une offensive bien planifiée », Le Devoir, vol. XCII, no 274,‎ , C4 et C5 (lire en ligne)
  12. « Fiche de Anne la banane », sur Qui Joue Qui ?
  13. « « AZ »: Tous les métiers mais pas de A à Z… », La Presse, vol. 105, no 44,‎ , B4 (ISSN 0317-9249, lire en ligne)
  14. a b c et d Ghislaine Rheault, « Patrick Huneault à Shlak », Le Soleil, vol. 97, no 254,‎ , B5 (lire en ligne)
  15. Claude Savary, « Aujourd'hui, le Québec est en fête », Le Nouvelliste, vol. 69, no 202,‎ , p. 17A (lire en ligne)
  16. « Fiche de Cirkissimo », sur Qui Joue Qui ?
  17. « Fiche de Cocotte Minute », sur Qui Joue Qui ?
  18. « Fiche de l'émission Géopuces », sur Téléfiction
  19. « Fiche de L'Îlot de Lili », sur Qui Joue Qui ?
  20. « Fiche de l'émission Labo Labo », sur Téléfiction
  21. « Fiche de l'émission Livrofolie », sur ACPAV
  22. « Fiche de Majix », sur Qui Joue Qui ?
  23. Richard Therrien, « Barney en français », Le Soleil Extra, vol. 104, no 334,‎ , p. 7 (lire en ligne)
  24. « The Haunted School (1986) » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database

Bibliographie modifier

  • Simon Portelance et Guy A. St-Cyr, Génération Canal Famille, Montréal, Québec Amérique,

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier