Camille Pascal

essayiste et haut fonctionnaire français

Camille Pascal, né le à Montpellier est un écrivain et haut fonctionnaire français.

Après avoir occupé le poste de secrétaire général et de directeur de la communication du groupe France Télévisions, il fut conseiller du président Nicolas Sarkozy entre 2011 et 2012. Il est lauréat du grand prix du roman de l'Académie française 2018.

Il siège au Conseil d'État depuis 2012.

Biographie modifier

Origines familiales et formation modifier

Issu d'une famille de travailleurs de la terre originaire de la commune d'Auriol sous l'Ancien Régime, puis installée à Ganges dans l’Hérault à la fin du XIXe siècle, il est le petit-fils de Georges et Lucie Pascal, qui furent décorés de la médaille de Juste parmi les nations à titre posthume, en 1994[1],[2]. Le conseil municipal de la ville de Montpellier a décidé lors de sa séance du 3 mai 2018 d’attribuer le nom de sa grand-mère, Lucie Pascal, à un espace public de la ville[3].

Il suit sa scolarité au lycée Georges-Clemenceau à Montpellier, où il est reçu au baccalauréat (série A2) avec la mention bien[4].

Après une hypokhâgne et deux années de khâgne au lycée La Bruyère de Versailles (1984-1987), Camille Pascal obtient une licence d'histoire à l'université de Nanterre La Défense et poursuit avec une maîtrise (1988) et un DEA (1989) d'histoire moderne à l'université de Paris I Panthéon Sorbonne. Il est reçu à l'agrégation d'histoire en 1990[5],[6], mais n'achève jamais sa thèse sur la censive de Saint-Martin-des-Champs de Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles[1],[7].

Carrière dans l'enseignement modifier

Parallèlement à ses années de formation, Camille Pascal est conférencier du service éducatif des Archives nationales sous l'autorité de Jean Favier, alors directeur des Archives de France (1987-1990).

Ayant obtenu l'agrégation, il est nommé professeur-stagiaire au collège Alfred-de-Vigny à Courbevoie, avant d'être recruté, la même année, comme allocataire-moniteur de l'université Paris I Sorbonne (1990-1994), où il assure les travaux dirigés d'histoire moderne pour les étudiants de DEUG puis les travaux dirigés des cours de licence de Daniel Roche.

Il est ensuite nommé professeur agrégé (PRAG) à l'université de Picardie Jules Verne à Amiens (1994-1996) puis de la classe d’hypokhâgne nouvellement créée du lycée privé Blanche-de-Castille à Versailles-Le Chesnay de 1995 à 1998.

Parallèlement à sa carrière dans l'enseignement, Camille Pascal prend part à la vie politique en assurant à partir de février 1995 le secrétariat général des États généraux de l'université au sein du cabinet de François Bayrou, alors ministre de l'Éducation nationale[8], et dont il est un chargé de mission.

Il représente ainsi le ministre de l'Éducation nationale à la « Commission pour la commémoration des origines ; de la Gaule à la France », dite « Commission Clovis », présidée par Marceau Long ainsi qu'au Comité interministériel pour l'organisation des JMJ en France, dirigé par le général Philippe Morillon.

En 1997, après la dissolution de l'Assemblée nationale, il est nommé professeur agrégé (PRAG) à l'EHESS au centre de recherche historique[1] créé par Fernand Braudel. Il devient alors un proche de Philippe Douste-Blazy, président du groupe UDF à l'Assemblée Nationale.

Carrière dans l'audiovisuel modifier

En 2001, il devient directeur de cabinet de Dominique Baudis, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Au cours de cette période, il participe au lancement de la TNT (Télévision Numérique Terrestre).

Roch-Olivier Maistre, conseiller du président de la République Jacques Chirac lui confie la rédaction du discours prononcé par ce dernier le à l'occasion du transfert des cendres d'Alexandre Dumas au Panthéon[9].

En , en dépit d'un avis défavorable de la Commission de déontologie, Camille Pascal est nommé directeur général adjoint chargé du développement et de la diversification à France Télévisions[10]. Il est à l'origine d'un partenariat entre France 2 et Google[réf. nécessaire] pendant l'élection présidentielle de 2007[11].

En , Camille Pascal devient secrétaire général du groupe audiovisuel public[12]. À compter de , il prend également en charge la direction de la communication du groupe[13]. En automne 2008, il est chargé de l'organisation de la couverture du voyage pontifical français de Benoît XVI pour France Télévisions[14][réf. à confirmer].

Conseiller auprès du président de la République modifier

Le , il est nommé conseiller à la présidence de la République française, recommandé par l'entourage de Carla Bruni-Sarkozy. Il devient l'autre plume du président, avec Henri Guaino[15], la ligne rhétorique de ses discours est axée sur la « défense de la République » et « l'identité de la France »[16]. Il rédige alors les principaux discours mémoriels de la fin du mandat, notamment le discours du Puy-en-Velay qui célèbre les origines chrétiennes de la France, le discours du CRIF qui rappelle les racines juives de la France, le discours dit du Mas-Soubeyran (en réalité prononcé à Alès) au cours duquel Nicolas Sarkozy reconnaît le rôle du protestantisme dans l’émergence de la liberté de conscience ou encore le discours de commémoration du 600e anniversaire de la naissance de Jeanne d'Arc. Enfin à quelques mois de l'élection présidentielle, il travaille au discours prononcé à Montauban le 21 mars 2012 en hommage aux militaires assassinés par Mohammed Merah[réf. nécessaire].

En parallèle, il est chargé d'organiser et d'entretenir le réseau de réflexion nommé le « groupe Fourtou » (en référence à Jean-René Fourtou), composé de diverses personnalités dont des journalistes (Gérard Carreyrou, Charles Villeneuve, Étienne Mougeotte...), des anciens politiques (Alain Carignon, Geoffroy Didier, Brice Hortefeux...) et d'hommes d'affaires (Michel Pébereau), dans une perspective de réélection du président Nicolas Sarkozy[17]. Sylvain Fort y participera mais prend rapidement ses distances compte tenu de la ligne idéologique du cercle informel influencé par Patrick Buisson[18].

Il organise également des déjeuners à l'Élysée. Il raconte cette expérience dans le livre Scènes de la vie quotidienne à l'Élysée, publié en octobre 2012.

Au Conseil d'État modifier

Le , il est nommé conseiller d'État[19] en service ordinaire. De 2012 à 2014, il y est affecté à la deuxième sous-section du contentieux, puis de 2014 à 2017, à la section du rapport et des études. Depuis 2017, il est affecté en section administrative.

Il collabore de 2013 à 2016 à l'hebdomadaire Valeurs actuelles[20].

Conseiller du Premier ministre Jean Castex modifier

Le 16 septembre 2020, son arrivée est annoncée au sein du cabinet de Jean Castex[21], Premier ministre d'Emmanuel Macron[22]. « Très bon ami de Jean Castex depuis de nombreuses années et notamment leur passage commun au sein du cabinet de Nicolas Sarkozy, Camille Pascal interviendra sur "tout ce qui touche à la parole" mais n'aura pas vocation à être conseiller politique ou conseiller en communication »[23].

En parallèle de sa nomination, Camille Pascal est présélectionné pour le prix Goncourt après la publication de son récit historique, La Chambre des dupes[24].

Il est candidat à la présidence de l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, en remplacement de Catherine Pégard.

Polémique et affaire judiciaire modifier

Le professeur de droit Jean-Louis Harouel, qui fut plagié par Patrick Buisson, a reproché à Camille Pascal la tribune parue dans Valeurs actuelles, dans laquelle il défend Patrick Buisson et qualifie notamment Jean-Louis Harouel d' « obscur » et d' « illustre inconnu »[25].

En avril 2014, Camille Pascal est mis en examen par le juge Van Ruymbeke pour favoritisme dans le cadre de l'affaire Bygmalion, entreprise dirigée par Bastien Millot, sous la présidence de Patrick de Carolis[26],. Il relativise sa mise en examen, survenue selon lui parce qu'il a été « signataire de deux contrats litigieux, en exécution d'une commande »[27]. En janvier 2017, il est condamné à deux mois de prison avec sursis et à 15 000 euros d’amende[28] sans faire appel de la décision[29].

À la suite de sa demande en relèvement, le Tribunal judiciaire de Paris (32e chambre correctionnelle) décide par jugement du 12 décembre 2019 qu’il ne sera plus fait mention de la condamnation du 12 janvier 2017 au bulletin n°2 de son casier judiciaire[30],[31].

Vie privée modifier

Il est l’époux de Caroline Pascal. Ils vivent à Versailles et possèdent une maison dans le Bessin (Normandie)[32].

Il est père de deux filles et d'un fils[33].

Il est catholique pratiquant et déclare que c'est « Benoît XVI [qui] l'a ramené vers la foi »[34].

Publications modifier

Ouvrages collectifs modifier

Pour Foreseen, Observatoire international des tendances sociologiques :

Essais modifier

Romans modifier

Récompenses et distinctions modifier

Décorations modifier

Prix modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c « Biographie », sur le site personnel de Camille Pascal.
  2. Camille Pascal, Scènes de vie quotidienne à l'Élysée, Plon, 2012, page 57.
  3. [1]
  4. [2]
  5. Notice sur l'Académie de Versailles
  6. Camille Pascal, conseiller d’Etat en visite (La Nouvelle République, 4 mars 2019)
  7. Aucune référence dans le Sudoc ni dans le fichier des thèses.
  8. « Camille Pascal - Louis XV et Marie-Louise O’Murphy », sur Sauramps.com.
  9. Camille Pascal, Scènes de vie quotidienne à l'Élysée, Plon, 2012, page 31.
  10. « Camille Pascal arrive à France Télévisions », dans la lettre d'information du magazine Stratégies, 21 février 2006.
  11. « France Télévisions à la carte grâce à Orange », Le Figaro, 3 juillet 2007.
  12. « Les dirigeants du groupe », France Télévisions, 2008.
  13. « Camille Pascal, responsable de la communication de France Télévisions », dans la lettre d'information du magazine Stratégies, 5 novembre 2008.
  14. Camille Pascal, Scènes de vie quotidienne à l'Élysée, Plon, 2012, page 104.
  15. Raphaël Stainville, « Camille Pascal - La révélation », Le Figaro Magazine, semaine du 19 novembre 2011, page 46.
  16. « M. Pascal, l'homme qui monte à l'Elysée », sur L'obs, (consulté le ).
  17. Arnaud Leparmentier, « Le "groupe Fourtou" œuvre en secret à la réélection de Nicolas Sarkozy », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  18. Alexandre Sulzer,, « Le réveil des "nouveaux conservateurs" », L'Express,‎ (lire en ligne)
  19. « Nicolas Sarkozy nomme Camille Pascal au Conseil d'État » sur www.acteurspublics.com
  20. Tugdual Denis, « ”L'air était tout en feu” : Camille Pascal au galop », sur Valeurs actuelles, (consulté le ).
  21. Jamal Henni, « Comment Camille Pascal est devenu la nouvelle plume de Jean Castex malgré sa condamnation pénale », sur capital.fr, (consulté le ).
  22. Christine Siméone, « Camille Pascal, nouvelle "plume" de Jean Castex : nous avons relu certains des discours qu'il a écrit », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  23. « Camille Pascal, ex-plume de Nicolas Sarkozy, va travailler pour Jean Castex à Matignon », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. Jérôme Cordelier, « Camille Pascal, une plume « Grand Siècle » pour Jean Castex », sur Le Point, (consulté le ).
  25. « Je suis l’« obscur » et « illustre inconnu » plagié par Patrick Buisson », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  26. « France Télévisions : double mise en examen pour « favoritisme » », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. « Bygmalion: Camille Pascal ancien conseiller de Sarkozy, mis en examen », Express,‎ (lire en ligne)
  28. « Affaire Bygmalion : cinq mois de prison avec sursis et 25 000 euros d’amende pour Patrick de Carolis », Télérama,‎ (lire en ligne)
  29. « Contrats entre France Télévisions et Bygmalion : Patrick de Carolis et Bastien Millot condamnés en appel », FranceInfo,‎ 17/04/2019 | (lire en ligne)
  30. Tribunal de grande instance de Paris, « Extrait des minutes du greffe - décision de réhabilitation judiciaire du 12 décembre 2019 », .
  31. « CAMILLE PASCAL | La Lettre de l'Expansion », sur lalettredelexpansion.com (consulté le ).
  32. Jean-René van der Paetsen, « Camille Pascal, le Normand de cœur », Le Figaro Magazine, semaine du 12 janvier 2018, p. 31.
  33. Camille Pascal, Scènes de vie quotidienne à l'Élysée, Plon, 2012, page 244.
  34. « M. Pascal, l'homme qui monte à l'Elysée », sur nouvelobs.com, L'obs, .
  35. Camille Pascal, Les derniers mondains, Paris, Plon, , 220 p. (ISBN 978-2-259-22780-3)
  36. « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres - été 2019 », sur gouv.fr (consulté le ).
  37. [3]
  38. http://www.livres-hebdo.eu/prix-litteraires/tous-les-prix/prix-du-livre-incorrect.
  39. Mohammed Aïssaoui, « Camille Pascal lauréat du Grand Prix du roman de l’Académie française », Le Figaro,‎ (lire en ligne  , consulté le ).
  40. « Prix du Guesclin catégorie document | Livres Hebdo », sur livreshebdo.fr (consulté le ).

Liens externes modifier