Céphalhématome
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Types de saignement au niveau du crâne chez l'enfant

Traitement
Spécialité PédiatrieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 P12.0
CIM-9 767.19

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Un céphalhématome ou céphalhématocèle est un épanchement de sang sous-périosté au niveau du crâne d'un nouveau-né, c'est-à-dire entre la table osseuse externe du crâne[Note 1] et le périoste par déchirure des veines communicantes du périoste. Il est classé P12.0[1] dans la classification internationale des maladies (CIM-10) comme lésion du cuir chevelu due à un traumatisme obstétrical.

Un céphalhématome est à distinguer de la bosse séro-sanguine qui est un saignement sous le cuir chevelu et au-dessus du périoste.

Étymologie modifier

Du grec ancien κεφαλή / képhalè, tête et αιμα / héma qui signifie « sang », et du suffixe ομου / omou qui signifie « ensemble » donc « collection » servant à nommer les tumeurs.

Épidémiologie modifier

Il survient dans 0,2 à 2,5 % de toutes les naissances[2],[3].

Étiologie modifier

C'est la lésion la plus corrélée à l'utilisation d'une manœuvre instrumentale, en particulier le vacuum extractor ou ventouse.

En 1987, dans une étude sur 10 ans incluant 1 030 nouveau-nés présentant un céphalhématome (soit 2,5 % des naissances), des auteurs ont montré que les céphalhématomes sont augmentés en cas d'extraction instrumentale : + 5,1 % pour un accouchement par forceps et + 22,9 % pour un accouchement par ventouse. L’incidence est encore augmentée en cas d'application d'une électrode de monitoring sur le cuir chevelu. Par ailleurs la prévalence de l'hyperbilirubinémie était supérieure de 12,9 % chez les enfants présentant un céphalhématome[4].

Une étude plus récente confirme cette corrélation[5].

Diagnostic modifier

À l'examen clinique, un céphalhématome ne présente pas d'extension au-delà des sutures et ne déborde donc pas la ligne sagittale : le sang reste confiné par les sutures sous le périoste. À la palpation, la masse est ferme, bien circonscrite, « pouvant donner au doigt sur sa limite le signe de la "marche d'escalier" »[6].

Un céphalhématome non compliqué ne présente pas de lésion intra-crânienne associée. Cependant dans une étude de 2 774 nouveau-nés observés pendant une période de 15 mois, 69 d'entre eux, soit 2,49 % présentaient un céphalhématome et sur 64 enfants radiographiés 16, soit 25 %, présentaient une fracture de l'os pariétal siégeant sous le céphalhématome[7]. Par ailleurs, un céphalhématome peut révéler un trouble de la coagulation[8].

Évolution modifier

En règle générale, si le céphalhématome est isolé, l'évolution est favorable avec une résorption en quelques semaines.

Parfois l'épanchement sanguin se calcifie[9] ce qui peut nécessiter une intervention chirurgicale ultérieure[10].

Une ponction ou une effraction du cuir chevelu peut provoquer une infection avec risque d’ostéomyélite et de méningite[11].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les os plats du crâne sont composés de deux couches d'os compact : les tables externe et interne, enfermant une couche d'os spongieux.

Références modifier

  1. Explorateur CIM 10
  2. (en) J. Pollina et al., « Cranial Birth Injuries in Term Newborn Infants », Pediatric Neurosurgery, Basel, S. Karger AG, vol. 35,‎ , p. 113–119 (ISSN 1016-2291 et 1423-0305, DOI 10.1159/000050403, résumé)
  3. S.J. King, A.E. Boothroyd, « Cranial trauma following birth in term infants », The British journal of radiology, vol. 71, no 842,‎ , p. 233-238 (PMID 9579191, lire en ligne, consulté le ) modifier
  4. (en) K. E. Thacker et al., « Cephalhaematoma: A 10-Year Review », Australian and New Zealand Journal of Obstetrics and Gynaecology, John Wiley & Sons, Inc., vol. 27, no 3,‎ , p. 210-212 (ISSN 0004-8666 et 1479-828X, DOI 10.1111/j.1479-828X.1987.tb00988.x, résumé)
  5. P. Miksovsky, W.J. Watson, « Obstetric vacuum extraction: state of the art in the new millennium », Obstetrical & gynecological survey, vol. 56, no 11,‎ , p. 736-751 (PMID 11711908, lire en ligne, consulté le ) modifier
  6. [PDF]P. Rambaud « Examen du nouveau-né », Corpus Médical, Faculté de Médecine de Grenoble, 2005
  7. (en) Norman Kendall et Henry Woloshin, « Cephalhematoma associated with fractureof the skull », The Journal of Pediatrics, Elsevier, vol. 41, no 2,‎ , p. 125–132 (résumé) ce qui modifie le pronostic en général favorable
  8. W.Z. Abdullah et al., « Developmental Haemostasis for Factor V and Factor VIII Levels in Neonates: A Case Report of Spontaneous Cephalhaematoma », Fetal and pediatric pathology, vol. 32, no 2,‎ , p. 77-81 (PMID 22536947, lire en ligne, consulté le ) modifier
  9. S. Mandal, « Ossification of cephalhaematoma », Archives of disease in childhood. Fetal and neonatal edition, vol. 95, no 4,‎ , F282 (PMID 20530106, lire en ligne, consulté le ) modifier
  10. E. Brichtová, « Early neurosurgical treatment of cephalhaematomas-personal experience and review of the literature », Child's nervous system, vol. 25, no 1,‎ , p. 95-101 (PMID 18958480, lire en ligne, consulté le ) modifier
  11. C.S. Wong, F.C. Cheah, « Cephalhematoma infected by Escherichia coli presenting as an extensive scalp abscess », Journal of pediatric surgery, vol. 47, no 12,‎ , p. 2336-2340 (PMID 23217901, lire en ligne, consulté le ) modifier