Cénacle de Jérusalem

salle de la Cène de Jésus Christ

Cénacle de Jérusalem
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Le Cénacle de Jérusalem serait la « Chambre haute » dont parlent les Évangiles et les Actes des Apôtres (Ac. 1:13), où auraient eu lieu le dernier repas de Jésus avec ses apôtres (la Sainte Cène), la Pentecôte et d'autres événements importants des premiers temps de l'Église.

Un bâtiment de deux étages (englobé dans un ensemble plus important, le Tombeau de David) situé au sommet du mont Sion à proximité de l'abbaye de la Dormition est présenté comme le Cénacle. La pièce, ouverte au public, fut restaurée par les Franciscains en 1335. Depuis leur expulsion et l'intégration un temps d'une mosquée puis d'une synagogue dans le bâtiment, elle reste revendiquée par l'Église catholique romaine. Aujourd'hui, les Franciscains peuvent y célébrer une liturgie officielle deux fois par an, le Jeudi saint et le jour de la Pentecôte.

Histoire modifier

Nouveau Testament et premiers temps de l'Église modifier

Le Cénacle est d'abord attaché aux souvenirs du Jeudi saint. C'est dans la pièce du rez-de-chaussée qu'eut probablement lieu le lavement des pieds (Jn 13:1-11), et dans la Chambre haute, le dernier repas (la Cène), avec l'institution de l'Eucharistie (Mt 26:26 et parallèles) et la grande prière rapportée par l'Évangile selon saint Jean (discours de la Cène, Jn 13:31-16).

C'est probablement là aussi que le Christ ressuscité serait apparu aux Apôtres, qui s'y étaient réfugiés, et là que se seraient terré les Apôtres entre le moment de l'Ascension et celui de la Pentecôte. La « période du Cénacle » désigne ces dix jours d'attente et de recueillement.

Le Cénacle est le lieu de l'effusion de l'Esprit lors de la Pentecôte, quand « apparurent comme des langues de feu qui se posèrent sur chacun d'eux » (Ac 2:2-3).

C'est là que sont situés d'autres épisodes postérieurs (qui restent hypothétiques) :

Histoire postérieure modifier

 
Salle du Cénacle.

Au IVe siècle, Épiphane de Salamine écrit en se basant sur des documents du IIe siècle que Hadrien trouva la ville rasée, à l'exception d'une église, le Cenacle[1], qui aurait initialement été une synagogue[2]. Ce bâtiment fut restauré par Maxime de Jérusalem puis, suivant la décision de Théodose Ier[3], reconstruite par Jean II de Jérusalem qui le consacra en 394, et en 415 y fit revenir les reliques du disciple Étienne[4].

Les Perses la détruisirent en 614 sous le roi Khosro II. Sur ses fondations, les croisés construisirent l'église et le monastère de Sainte-Marie, appelée par eux Mater omnium Ecclesiarum. Épargnés par Saladin en 1187[5], ils seront détruits en 1219 par le sultan Malik al-Mu'azzam Musa.

En 1335, les Franciscains firent l'acquisition du bâtiment du Cénacle et le restaurèrent, avec une voûte gothique. Au XIVe siècle, ils eurent à subir une certaine pression en vue de leur expulsion[6]. Finalement, en 1523, les Franciscains furent chassés du bâtiment et la Chambre haute fut convertie en mosquée ; quant à la chambre basse du rez-de-chaussée, qui contient un cénotaphe de David d'après une tradition du XIIe siècle, elle est maintenant transformée en synagogue.

Dans l'attente de pouvoir récupérer le Cénacle, les Franciscains ont construit un autre sanctuaire ad Cœnaculum. En outre, une église du Mont-Sion, avec une crypte commémorant la Dormition de Marie, a été construite au début du XXe siècle non loin du Cénacle.

Jusqu'en 1948, ce site fut confié à la famille Dajani[7].

À partir de la Guerre israélo-arabe de 1948-1949 jusqu'en 1967, seul ce site de la vieille ville était accessible aux Israéliens, le reste étant contrôlé par la Jordanie[8].

Sous le tombeau de David, une salle souterraine a été découverte en 1859[9] par Ermete Pierroti, architecte du Pacha Turc entre 1854 et 1862[10]. Une salle adjacente est consacrée à la mémoire des victimes de l'Holocauste[11].

Paul VI a visité le Cénacle en 1964 et bien que tout culte y était interdit[12], Jean-Paul II, de façon exceptionnelle, put y célébrer la Messe lors de son pèlerinage jubilaire de l'an 2000, là même où l'Eucharistie fut instaurée par le Christ. Le pape François a pu célébrer une autre messe dans la Chambre haute le , pendant son voyage en Israel[13].

En 2005, des pourparlers étaient en cours pour une éventuelle restitution à l'Église catholique[14], certains évoquant un éventuel échange avec la synagogue Santa María La Blanca de Tolède[15].

Notes et références modifier

  1. Ruine de Jérusalem et du monde Théâtre des grands événements du Jeudi-saint, le cénacle devint le premier lieu de réunion de l'Église naissante. Là, Jésus ressuscité apparut aux apôtres, et l'Esprit-Saint descendit sur eux et sur les disciples. C'est aussi dans cette salle que Pierre, délivré de la prison par un ange, retrouva ses frères priant pour lui. D'après saint Épiphane, le cénacle aurait été épargné lors de la dévastation de Jérusalem par les Romains.
  2. The Cenacle Although there is general agreement that the original building was a first-century CE synagogue, both Jews and Christians claim it as their own relying on a statement by Epiphanius (CE ca. 315- 402/3 ).
  3. [1] So the construction of the first Byzantine church on Mt. Zion was ordered by Theodosius 1, who reigned between 379 and 395 A.D. ... The reconciliation was finalized when the bishop of Jerusalem, John II (served 387-419 A.D.), blessed the altar of the Judeo-Christians (propitiatory, Hebrew kapporet), now in the Theodosian church, on the feast of Yom Kippur (September 15), possibly 394 A.D. [Ainsi la construction de la première église byzantine sur le Mt Sion a été ordonné par Théodose 1, qui a régné entre 379 et 395 A.D. ... La réconciliation a été finalisée lorsque l’évêque de Jérusalem, Jean II (a servi 387-419 A.D.), a béni l’autel des judéo-chrétiens (propitiatoire, kapporet hébreu), maintenant dans l’église théodosienne, en la fête de Yom Kippour (15 septembre), peut-être 394 A.D.]
  4. Les traditions autour de saint Étienne Une fois retrouvées les reliques du martyrs Jean II les fit revenir triomphalement à Jérusalem et les fit déposer sur la Sainte Sion là où il avait reçu l’imposition des mains des apôtres le 26 décembre 415.
  5. The Cenacle When Saladin captured Jerusalem in 1187, the basilica of Sion was one of the few churches that was not destroyed or turned into a mosque. It was given into the care of the local clergy, Syrians... In 1192 the Basilica and the monastery were enclosed by walls, but in 1219 by order of Malek el Muadden the place was in part destroyed.
  6. A Jérusalem, « Le Cénacle fait peau neuve » ...les Mamelouks expulsent les Franciscains au XVe siècle et construisent aussitôt une mosquée. Le lieu sera interdit aux juifs et aux chrétiens jusqu'en 1948.
  7. Maqam (sanctuaire) du prophète David En 930 H / 1524 J.-C., en guise de solution définitive, le sultan Soliman le Magnifique expulsa les Franciscains, transforma l'église en mosquée et islamisa le site. Depuis, et jusqu'en 1948, lorsque Israël prit le contrôle de Jérusalem, les lieux restèrent confiés à la garde de la famille Dajani.
  8. La localisation du tombeau de David s'est faite de façon hasardeuse ? Et comment en est-on arrivé à l'honorer sur l'actuel mont Sion? Pour les Juifs, le «tombeau de David» acquit une signification particulière dans les années 1948-1967, quand la vieille ville se trouvait aux mains des jordaniens et que le Mur des Lamentations, leur lieu saint, était inaccessible pour eux, mais pas le «tombeau de David» sur le mont Sion, qui, en 1948 passa aux mains des Juifs
  9. Le tombeau de David - Le cénacle - Le toit Les carrelages qui se trouvent sous l’actuel carrelage du Tombeau de David datent de la période des Croisés et des périodes byzantine et romaine. Ainsi, les fondations remontent au IIe siècle. Sous le lieu de pèlerinage se trouve l’entrée d’une grotte découverte par E. Pierroti en 1859
  10. Les photographes du XIXe siècle Ermete Pierotti est architecte du pacha turc de Jérusalem entre 1854 et 1862. Son livre, Jerusalem Explored, publié à Londres en 1864, comprend de belles lithographies faites à partir de ses photos.
  11. Jérusalem, la ville d'or La salle adjacente, la chambre de l'Holocauste, est un mémorial en souvenir des six millions de Juifs exterminés en Europe.
  12. Pèlerinage Mai 2010 Jordanie-Terre Sainte La pièce peut se visiter mais tout culte y est interdit. Seul Jean-Paul II y a célébré une messe car aucune confession ne peut l'utiliser.
  13. « Le Cénacle, le site le plus controversé du pèlerinage du pape », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Restitution du Cénacle à la Custodie de Terre Sainte ? Les experts des deux parties de l’Église catholique et de l’Etat d’Israël, dans le contexte des négociations bilatérales, ont depuis quelque temps élaboré le mécanisme juridique qui permettrait au gouvernement israélien, dans les conditions actuelles, de restituer la propriété du Cénacle à l’Église catholique par l’intermédiaire de la custodie franciscaine.
  15. Mt. Zion Handover: President Denies, Reports Persist Christian newspapers in Italy and around the world are replete with reports that such a deal is in the works. According to the reports, Israel will receive control of an 800-year-old synagogue in Toledo, Spain, known now as Santa Maria, in exchange for David's Tomb.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier