Buckingham (Québec)

secteur de Gatineau au Québec (Canada)

Buckingham
Buckingham (Québec)
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Municipalité Gatineau
Statut Secteur et district
Date de fondation 1799
Constitution
Conseiller municipal
Mandat
Edmond Leclerc
2021-2025
Démographie
Gentilé Buckinois,
Buckinoise
Population 17 407 hab. (2021)
Densité 1 073 hab./km2
Langue(s) parlée(s) Français
Géographie
Coordonnées 45° 29′ 00″ nord, 75° 39′ 00″ ouest
Superficie 1 622 ha = 16,22 km2

Buckingham est un secteur de la ville de Gatineau.

C'est une ancienne ville de la province de Québec, fondée en sous l’appellation « canton de Buckingham ». La ville est située dans la région administrative de l'Outaouais. À la suite de la fusion municipale de 2002, Buckingham est maintenant considérée comme un secteur de la ville de Gatineau.

Toponymie modifier

La ville de Buckingham fut nommée ainsi en référence à la ville de Buckingham, située dans le comté du Buckinghamshire, en Angleterre[1]. En effet, à l’époque où le Canada et le Québec se trouvaient sous un régime britannique, il était fréquent de voir la toponymie anglaise être exportée de l’autre côté de l’océan Atlantique. Le tout s’effectuait dans le but de recréer une sorte de « Little England » ou de « Petite Angleterre » sur le continent américain[2].

Histoire modifier

 
Église Saint-Grégoire-de-Nazianze.

Le premier colon qui mit les pieds dans le canton de Buckingham fut John Robertson, un Britannique à qui la couronne du Royaume-Uni céda cette partie du territoire en [1]. C’est donc à la fin du XVIIIe siècle que s’enclencha le processus de colonisation et de développement de la petite ville située aux abords de la rivière du Lièvre.

Son développement fut entrepris par plusieurs personnages importants qui se sont insérés dans le paysage historique de la ville. Par exemple, vers les années 1800, William Fortune s’installa dans le canton de Buckingham avec l’intention d’y fonder une colonie. Cependant, son projet fut voué à l’échec[3]. Peu de temps plus tard, Buckingham vit arriver sur son territoire Levis Bigelow, un Américain qui, pour sa part, voulait y établir une importante colonie agricole, ce qu’il accomplit avec succès[3]. Durant la même période, Baxter Bowman (en) s’établit également dans le canton afin d’y exploiter les ressources forestières. C’est en bordure de la rivière qu’il installa plusieurs infrastructures servant au commerce du bois, comme des scieries et des glissoirs[3].

En , à la mort de Bowman, James Maclaren racheta l’entreprise forestière du défunt. Maclaren, un Ontarien d'origine écossaise, œuvrait déjà dans le commerce du bois. En effet, son frère John et lui s'étaient lancés en affaires dans ce domaine en , en achetant un moulin à bois dans le secteur de Wakefield[4]. Ainsi, disposant d’un bon bagage de connaissances à l’égard du domaine, James Maclaren fit croître son entreprise[4] et, par la suite, ses fils prirent la relève en étendant leurs activités commerciales vers l’industrie des pâtes et papiers et vers celle de l’hydroélectricité[5].

Bref, au cours du XVIIIe et du XIXe siècle, la ville de Buckingham subit de nombreux changements, tant au niveau de ses infrastructures, de sa population, de son économie et de sa politique. Elle fut d’abord un canton, un village et, finalement, dans les années , le maire George Larkin Parker fit attribuer à Buckingham son statut de ville[5]. C’est ainsi que cette dernière devint le « centre administratif, politique et économique de la vallée de la Lièvre »[6].

Politique modifier

Buckingham, au cours de son histoire, a su développer son système politique municipal par l’entremise d’élections visant à déterminer les administrateurs de la ville. Le premier conseil municipal fut formé en 1855[7]. Depuis, plusieurs maires et conseillers municipaux se sont succédé.

Le premier hôtel de ville de Buckingham fut construit au début des années 1900. L’administration publique de la ville s’y exerça jusqu’en , puis elle fut déménagée dans le nouvel hôtel de ville[8].

Le paysage politique de la ville fut bouleversé à deux reprises par le biais de fusions municipales. La première se déroula le . Les villes de Buckingham et de Masson, les villages d'Angers, de l'Ange-Gardien, de Notre-Dame-de-la-Salette, les municipalités du canton de Buckingham, de Buckingham-Sud-Est et de Buckingham-Ouest fusionnèrent pour former la ville de Buckingham. En , un vent de mécontentement poussa plusieurs anciennes municipalités à se détacher de la nouvelle entité municipale pour former les villes de Masson-Angers, L'Ange-Gardien et Notre-Dame-de-la-Salette. Puis, la seconde se déroula en , où la ville de Buckingham fusionna avec les villes de Gatineau, Hull, Aylmer et Masson-Anger[9]. Depuis, Buckingham est considéré comme étant un secteur de la ville de Gatineau.

Depuis , Edmond Leclerc représente le district de Buckingham au conseil municipal de Gatineau[10].

Les maires successifs de Buckingham de 1889 à aujourd’hui

(Fusion municipale de 2002)

Sources : André P. Joyce[11] et Ville de Gatineau[12]

Démographie modifier

Évolution démographique
1991 1996 2001 2006 2011 2016 2021
10 54811 67811 66811 41415 68516 79117 407
(Source : Statistique Canada[13],[14],[15])

Économie modifier

Bien que l’économie de la ville de Buckingham s’est diversifiée au fil du temps, elle fut d’abord basée sur l’agriculture et l’industrie du bois. Ensuite, elle se tourna vers l’industrie forestière et minière[16]. Les citoyens de la ville travaillaient comme bucherons, draveur et mineurs au sein des installations de la compagnie de la famille Maclaren et dans les différentes mines de phosphate qui étaient exploitées à l’époque[7].

Avec l’expansion que firent prendre les fils de James Maclaren à l’entreprise familiale, à la suite de la mort du patriarche en 1892, on vit apparaître des barrages hydroélectriques et une usine de pâtes et papiers, ce qui occasionna une augmentation de la main-d’œuvre au sein de cette entreprise. C’est pourquoi on souligne constamment l’importance de la famille Maclaren au sein du développement économique de Buckingham[7].

Enfin, un autre facteur important du développement économique de cette ville fut l’arrivée sur son territoire des installations de la compagnie de produits chimiques ERCO Ltée, jadis appelée « Electric Reduction Company », fondée en 1897[17],[18]. Toujours présente sur le bord de la rivière de la Lièvre et toujours en activé aujourd’hui, l'usine qui produit du chlorate de potassium et du phosphate de sodium fut, dans les années 1990, considérée comme l’un des plus importants employeurs de Buckingham[19].

Patrimoine modifier

Le patrimoine (bâti) de la ville de Buckingham regorge de sites et de bâtiments anciens qui, par leurs styles et leurs architectures, complémentent l’histoire de la ville. Certains n’existent plus que sur des photographies d’archives, toutefois, plusieurs édifices et bâtiments sont toujours présents et occupés. En voici quelques exemples :

  • Le collège Saint-Michel fut un établissement scolaire réputé à l’époque. Fondé en 1896, ce dernier fut remplacé par un nouveau bâtiment en 1956. Ce dernier est toujours présent aujourd’hui et ses locaux servent maintenant d’école primaire[20].
 
Le premier Collège Saint-Michel de Buckingham.
  • L’hôtel Alexandra, pour sa part, date de 1931[19]. Il est toujours présent sur l’avenue de Buckingham et ses locaux sont occupés par un bar et une boîte de nuit.
  • L’édifice McCallum-Lahaie est situé au coin de l’avenue de Buckingham et de la rue Joseph. C’est dans cet édifice qu’ont eu lieu, en 1906, les rencontres des employés de la compagnie de la famille Maclaren en vue de former un syndicat[19]. L’édifice est présentement occupé par un magasin de sport appelé Sports Experts.
  • L’église Saint-Grégoire de Nazianze, située sur la rue Maclaren Est, date de 1887. En 1920, elle fut la proie des flammes, mais elle fut reconstruite en 1923[19].
 
Intérieur de l'église Saint-Grégoire-de-Nazianze à Buckingham.
  • Le débarcadère situé tout près de la frontière entre le secteur de Buckingham et la municipalité de l’Ange-Gardien demeure un site important pour la ville de Buckingham puisque c’est à cet endroit que les bateaux à vapeur de l’époque partaient pour remonter la rivière de la Lièvre vers d’autres municipalités. Aujourd’hui, il est possible de s’y rendre et d’y observer l’épave d’un bateau à vapeur de l’époque, le vapeur George-Bothwell[21].

Autre(s) information(s) modifier

Le secteur Buckingham est divisé par la rivière du Lièvre, sur laquelle s'érige un barrage. Il possède, sur un côté, la plupart des services de la ville (hôpital, plusieurs écoles primaires, la polyvalente Hormisdas-Gamelin, le CLSC, la rue principale, etc.) et sur l'autre rive on retrouve essentiellement des quartiers résidentiels. Il correspond essentiellement au Village urbain Vallée-de-la-Lièvre de la ville de Gatineau

Personnalités liées à Buckingham modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Joyce 1983, p. 18.
  2. Lapointe 1990, p. 23.
  3. a b et c Leroux 2012, p. 474.
  4. a et b Lapointe 2006, p. 22.
  5. a et b Joyce 1983, p. 43-44.
  6. Lapointe 1983, p. 13.
  7. a b et c Leroux 2012, p. 477.
  8. Joyce 1983, p. 21.
  9. Leroux 2012, p. 478.
  10. Benoit Sabourin, « Edmond Leclerc détrône Martin Lajeunesse dans Buckingham », sur Le Droit, (consulté le ).
  11. Joyce 1983, p. 25.
  12. « Ville de Buckingham – Conseils municipaux de 1867 à 2001 » [archive du ] [PDF], sur ville.gatineau.qc.ca, (consulté le ).
  13. « Buckingham, Québec (Code2481005) (tableau). Profils des communautés de 2006, Recensement de 2006, produit nº 92-591-XWF au catalogue de Statistique Canada », sur statcan.gc.ca, (consulté le ).
  14. « Buckingham [Centre de population], Québec et Québec [Province] (tableau). Profil du recensement, Recensement de 2016, produit nº 98-316-X2016001 au catalogue de Statistique Canada », sur statcan.gc.ca, (consulté le ).
  15. « Profil du recensement, Recensement de la population de 2021, produit nº 98-316-X2021001 au catalogue de Statistique Canada », sur statcan.gc.ca, (consulté le ).
  16. Lapointe 2006, p. 20.
  17. (en-CA) « ERCO Worldwide : A Storied History » [PDF], sur ercoworldwide.com, (consulté le ).
  18. Joyce 1983, p. 45.
  19. a b c et d Leroux 2012, p. 482.
  20. Joyce 1983, p. 36.
  21. Leroux 2012, p. 483.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Joyce 1983] André P. Joyce, Les finales régionales des Jeux du Québec à Buckingham : janvier 28, 1983 — février 8 , 1983, Buckingham, Imprimerie ECO, .  .
  • [Lapointe 1983] Pierre-Louis Lapointe, Buckingham, ville occupée, Hull, Asticou, coll. « Les Hiers », , 165 p. (ISBN 9782891980425).  .
  • [Lapointe 1990] (en-CA) Pierre-Louis Lapointe, Buckingham, 1824-1990 : in the heart of the lower Lièvre District the City of Buckingham from its earliest beginnings, Buckingham, Ville de Buckingham, , 375 p. (ISBN 9782921282109).  .
  • [Lapointe 2006] Pierre-Louis Lapointe, La vallée assiégée : Buckingham et la Basse-Lièvre sous les MacLaren, 1895-1945, Gatineau, Vents d'Ouest, coll. « Asticou », , 278 p. (ISBN 9782895371144).  .
  • [Leroux 2012] Manon Leroux, L'autre Outaouais : guide de découverte du patrimoine, Gatineau, Pièce sur pièce, , 607 p. (ISBN 9782981352804).  .

Articles connexes modifier

Liens externes modifier